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ЖАНРЫ

Лирика. Т2. Стихотворения 1815-1873
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День православного Востока,Святой, святой, великий день,Разлей свой благовест широкоИ всю Россию им одень!5 Но и святой Руси пределомЕго призыва не стесняй:Пусть слышен будет в мире целом,Пускай он льется через край,Своею дальнею волною10 И ту долину захватя,Где бьется с немощию злоюМое родимое дитя, – Тот светлый край, куда в изгнаньеОна судьбой увлечена,15 Где неба южного дыханьеКак врачество лишь пьет она…О,
дай болящей исцеленье,
Отрадой в душу ей полей,Чтобы в Христово воскресенье20 Всецело жизнь воскресла в ней…

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Мир и согласье между насСказались с первого же дня, – Поздравим же, перекрестясь,Тебя со мной, с тобой меня.

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Как бестолковы числа эти,Какой сумбур в календаре;Теперь зима уж на дворе,А мне вот довелось во всем ее расцвете,5 В ее прелестнейшей поре,Приветствовать Весну лишь в позднем ноябре.

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Тут целый мир, живой, разнообразный,Волшебных звуков и волшебных снов, – О, этот мир, так молодо-прекрасный, – Он стоит тысячи миров.

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Чертог твой, спаситель, я вижу украшен,Но одежд не имею, да вниду в него.

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Хотел бы я, чтобы в своей могиле,Как нынче на своей кушетке, я лежал,Века бы за веками проходили,И я бы вас всю вечность слушал и молчал.

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Французские стихотворения

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Nous avons pu tous deux, fatigues du voyage,Nous asseoir un instant sur le bord du chemin – Et sentir sur nos fronts flotter le meme ombrage,Et porter nos regards vers l'horizon lointain.5 Mais le temps suit son cours et sa pente inflexibleA bientot separe ce qu'il avait uni, – Et l'homme, sous le fouet d'un pouvoir invisible,S'enfonce, triste et seul, dans l'espace infini.Et maintenant, ami, de ces heures passees,10 De cette vie a deux, que nous est-il reste?Un regard, un accent, des debris de pensees. – Helas, ce qui n'est plus a-t-il jamais ete?

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Que l'homme est peu reel, qu'aisement il s'efface! – Present, si peu de chose, et rien quand il est loin.Sa presence, ce n'est qu'un point, – Et son absence – tout l'espace.

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Un reve

"Quel don lui faire au declin de l'annee?Le vent d'hiver a brule le gazon,La fleur n'est plus et la feuille est fanee,Rieh de vivant dans la morte saison…"5 Et consultant d'une main bien-aimeeDe votre herbier maint doux et cher feuillet,Vous reveillez dans sa couche embaumeeTout un Passe d'amour qui sommeillait…Tout un Passe de jeunesse et de vie,10 Tout un Passe qui ne peut s'oublier…Et dont la cendre un moment recueillieReluit encore dans ce fidele herbier…Vous y cherchez quelque debris de tige – Et tout a coup vous y trouvez deux fleurs…15 Et dans ma main par un secret prodigeVous les voyez reprendre leurs couleurs.C'etaient deux fleurs: l'une et l'autre etait belle,D'un rouge vif, d'un eclat peu commun…La rose brille et l'oeillet etincelle,20 Tous deux baignes de flamme et de parfum…Et maintenant de ce mystere etrangeVous voudriez reconnaitre le sens…Pourquoi faut-il vous l'expliquer, cher ange?..Vous insistez. Eh bien soit, j'y consens.25 Lorsqu'une fleur, ce frele et doux prestige,Perd ses couleurs, languit et se fletrit,Que du brasier on approche sa tige,La pauvre fleur aussitot refleurit…Et c'est ainsi que toujours s'accomplissent30 Au jour fatal et reves et destins…Quand dans nos coeurs les souvenirs palissent,La Mort les fait refleurir dans ses mains…

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Un ciel lourd que la nuit bien avant l'heure assiege,Un fleuve, bloc de glace et que l'hiver ternit – Et des filets de poussiere de neigeTourbillonnent sur des quais de granit…5 La mer se ferme enfin… Le monde recule,Le monde des vivants, orageux, tourmente…Et, bercee aux lueurs d'un vague crepuscule,Le pole attire a lui sa fidele cite…

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Lamartine

La lyre d'Apollon, cet oracle des dieux,N 'est plus entre ses mains que la harpe d'EolefEt sa pensee – un reve aile, melodieuxQui flotte dans les airs berce par sa parole.

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Comme en aimant le coeur devient pusillanime,Que de tristesse au fond et d'angoisse et d'effroi!Je dis au temps qui fuit: arrete, arrete-toi,Car le moment qui vient pourrait comme un abime5 S'ouvrir entre elle et moi.C'est la l'affreux souci, la terreur implacable,Qui pese lourdement sur mon coeur oppresse.J'ai trop vecu, trop de passe m'accable,Que du moins son amour ne soit pas du passe.

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Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurees,L'eclat immacule, le divin element,Etoiles, gloire a vous! Splendeurs toujours sacrees!Gloire a vous qui durez incorruptiblement!5 L'homme, race ephemere et qui vit sous la nue,Qu'un seul et meme instant voit naitre et defleurir,Passe, les yeux au ciel. – Il passe et vous salue!C'est l'immortel salut de ceux qui vont mourir.

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Des premiers ans de votre vieQue j'aime a remonter le cours,Ecoutant d'une ame ravieCes recits, les memes toujours…5 Que de fraicheur et de mystere,En remontant ces bords heureux!Quelle douce et tendre lumiereBaignait ce ciel si vaporeux!Combien la rive etait fleurie,10 Combien le flot etait plus pur!Que de suaves reveriesSe refletait dans son azur!..Quand de votre enfance incompriseVous m'avez quelque temps parle,15 Je crois sentir dans une briseGlisser comme un printemps voile…

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«Из
Микеланджело»
Oui, le sommeil m'est doux! plus doux – de n'etre pas!Dans ces temps de malheur et de honte supremeNe rien voir, rien sentir, c'est la volupte meme!..Craignez de m'eveiller… de grace, parlez bas…

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Il faut qu'une porteSoit ouverte ou fermee – Vous m'embetez, ma bien-aimee,Et que le diable vous emporte.

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E. H. Анненковой

D'une fille du Nord, chetive et languissante,Eclose a l'ombre des forets,Vous, en qui tout rayonne et tout rit et tout chante,ous voulez emprunter les traits?5 Eh bien, pardonnez-moi mon doute involontaire,Je crains que l'on ne dise, en voyant ce tableau:"C'est l'oranger en fleur, tout baigne de lumiere,Qui veut simuler un bouleau".

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