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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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— Au secours ! Au secours ! `A l’assassin !

Il criait de si bonne foi que les agents couraient vers lui, pris `a sa ruse :

— Taisez-vous donc, taisez-vous ! N’appelez pas `a l’assassin, bon Dieu ! Avez-vous vu quelqu’un ?

Fant^omas alors, aussi merveilleux acteur qu’admirable de sang-froid, continuait `a duper les hommes de la Pr'efecture.

— Mais qu’est-ce que vous me voulez ? Qu’est-ce qu’il y a ?

Et il semblait trembler de tous ses membres.

Les agents cependant, le questionnaient rudement :

— Vous avez vu entrer cet autobus qui est l`a ?

— Oui, oui !

— Il y avait des hommes qui conduisaient ?

— Deux m'ecaniciens, oui, oui.

— Ils ont 'et'e rejoints par deux autres ?

— Oui.

— O`u sont-ils ?

— Ah, je ne sais pas ! Ils sont partis par l`a, ils m’ont dit qu’ils reviendraient demain matin et que le patron les autorisait `a garer.

— Bon Dieu ! hurla l’un des gardiens de la paix qui s’'etaient joints aux agents de la S^uret'e. Ils se seraient donc encore d'efil'es ?

Et, en m^eme temps, l’un d’eux secouait Fant^omas :

— Voyons, charretier, par o`u sont-ils partis ?

— Par l`a. Ils ont saut'e le mur.

Le pseudo charretier, tendant le bras, montra le fond du terrain.

— Dix hommes de ce c^ot'e ! hurla une voix. Les autres, fouillez les tas de charbon.

Un quart d’heure plus tard, le charretier, c’est-`a-dire Fant^omas, demeur'e `a la t^ete de son cheval, vit revenir vers lui l’un des agents de la S^uret'e qui paraissait commander.

— Votre nom ? demanda-t-il.

— Gustave-Eug`ene Mercier.

— Employ'e aux Charbonnages d’Audincourt ?

— Oui, monsieur.

— Bon. Vous savez o`u est le poste ?

— Oui, monsieur.

— Eh bien, allez-y tout de suite, nous vous y rejoignons.

— Bien, monsieur l’agent.

Le charretier s’'eloigna, puis revint sur ses pas :

— Est-ce que je peux emmener ma voiture, parce que ce sont des tonneaux que je dois livrer encore aujourd’hui.

— Emmenez-la, vous irez apr`es avoir fait votre d'eposition.

— Bon, monsieur l’agent, bon.

L’air de plus en plus abruti, et de plus en plus terrifi'e, Fant^omas prit par la bride la maigre haridelle attel'ee au haquet.

— Hue, cocotte !

L’'equipage s’'ebranla au pas, sortit au pas du terrain vague. Mais `a peine le haquet 'etait-il parvenu sur la chauss'ee de la rue Cantagrel que Fant^omas, d’un bond leste, sautait sur le si`ege :

— Les imb'eciles ! hurla-t-il. Qu’ils me poursuivent donc. Ils sont `a pied et il n’y a pas de fiacres par ici.

Lanc'e `a folle allure, le haquet d'evala la rue, semant l’'epouvante sur son passage. En quelques minutes, il atteignait les quais. La nuit tombait, le quartier 'etait d'esert. Fant^omas continuant `a fouetter le cheval, le fit descendre sur la berge.

— J’ai dup'e les agents, murmura-t-il, il me reste `a faire justice de ceux qui n’ont pas su me servir.

Rapidement, Fant^omas sauta du si`ege sur le sol. Il prit le cheval par la bride, le fit tourner et alors, avec un froid sourire, le Ma^itre de l’'Epouvante se rendit coupable d’une abominable l^achet'e.

Il avait fait reculer la voiture jusqu’au bord de la Seine, de telle facon que l’extr'emit'e du haquet surplomb^at le fleuve, puis il fit jouer le m'ecanisme de bascule.

Les tonneaux qui chargeaient le haquet, les tonneaux dans lesquels se cachaient ses complices, s’'ebranl`erent, roul`erent, et, les uns apr`es les autres, tomb`erent dans l’eau noire, entra^inant avec eux les apaches, ceux qui, d’apr`es Fant^omas,

« n’avaient pas su bien servir leur Ma^itre ».

— Je crois, railla le bandit, que j’en noie six `a la fois.

Puis, ayant 'eclat'e de rire, il recula la voiture, la fit ranger le long de la rive et, `a grands pas, sifflotant, joyeux, trouvant que tout est bien qui finit bien, le Roi du Crime se perdit dans le noir.

5 – LA CLEF PERDUE

Fant^omas s’'eloignait de la rive, fort satisfait et des plus persuad'es qu’il avait r'eussi `a se d'ebarrasser de ses complices, r'eussi aussi `a rompre les poursuites des gens de police. Fant^omas se trompait.

Lorsqu’en sortant du terrain vague, il fouetta son cheval et le lanca au triple galop, il avait d'epass'e, dans la rue Cantagrel, un homme qui lui avait jet'e un long regard de haine et de menace.

Cet homme qui 'etait survenu avec les agents aux abords du terrain vague et, qui, impuissant, assistait `a la fuite de Fant^omas, 'etant lui-m^eme `a pied et ne disposant d’aucun v'ehicule pour donner la chasse au bandit, n’'etait autre que Juve, et Juve, gr^ace `a son flair merveilleux, avait reconnu le sinistre bandit dans le charretier grim'e qui enlevait le haquet.

Juve, qui se trouvait `a la S^uret'e lors de l’attentat, en avait 'et'e mis au courant. Il 'etait en toute h^ate reparti en taxi-auto, fouillant Paris, t'el'ephonant `a droite et `a gauche, cherchant un indice qui p^ut lui indiquer ce qu’'etait devenue la bande tragique. C’'etait ainsi que le hasard d’une rencontre lui avait fait apprendre au commissariat du IIarrondissement que la police avait de bonnes raisons de croire que Fant^omas ne s’'etait pas encore d'ebarrass'e de son autobus, et qu’il roulait encore dans Paris. Enfin, c’'etait en t'el'ephonant `a la S^uret'e que Juve apprenait que deux hommes avaient 'et'e pris en filature, qu’ils semblaient s’en ^etre apercus, et qu’ils s’enfuyaient dans la direction d’Austerlitz.

De renseignement en renseignement, Juve arriva donc au terrain vague au moment o`u Fant^omas s’en 'echappait, d'eguis'e en charretier.

— Trop tard ! s’'etait 'ecri'e le policier en se rendant compte, `a la mine d'econfite des agents, qu’assur'ement la police avait 'et'e bern'ee une fois de plus par le sinistre bandit.

Juve, `a l’instant o`u il parvenait sur le terrain vague, avait pris le commandement des agents qui s’y trouvaient encore r'eunis. Il ordonnait que l’on fouill^at minutieusement les tas de bois. Quelques secondes plus tard, on lui rapportait la valise laiss'ee par Fant^omas et dans laquelle tra^inaient encore des b^atons de maquillage, ce qui 'etait des plus significatifs.

— Trop tard, r'ep'eta Juve en serrant les poings.

Il abandonna imm'ediatement la rue Cantagrel, se doutant bien que les recherches y seraient vaines. Il eut la chance de trouver un taxi-auto et lui jetait comme adresse cette indication pourtant vague :

— `A la Seine.

En cours de route, Juve interrogeait des sergents de ville :

— Avez-vous vu un haquet passer marchant ventre `a terre ?

— Oui, monsieur l’inspecteur.

Il retrouva assez facilement la piste de Fant^omas et arriva, peu apr`es le d'epart du bandit, sur le quai o`u stationnait encore, vide de son chargement, le haquet qui avait servi `a noyer les complices du meurtrier.

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