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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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M. Havard s’arr^etant de parler, courut `a la fen^etre qui donnait sur la cour int'erieure de la Pr'efecture.

Un vacarme assourdissant en montait, des p'etarades qui 'evoquaient les 'ecoles `a feu de toute une batterie d’artillerie.

— D’o`u vient ce tapage ?

— Ce ne peut ^etre que l’automobile de nos coll`egues Nalorgne et P'erouzin, dit Martin. Depuis qu’on les a charg'es de ce service, ils sont toujours en train de r'eparer quelque chose, il faut croire…

— Il ne s’agit pas de cela, fit-il, mais bien de s’'elancer `a la poursuite du voleur de la banque et de ses complices. Car il y a naturellement des complices dans cette affaire.

M. Havard s’interrompit encore. Il se tourna vers son secr'etaire qui l’avait approch'e, surmontant sa timidit'e, et le touchant au bras, il demanda :

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Que voulez-vous ?

Le jeune homme enfin tendit la carte qu’il tenait `a la main.

— Je n’ai pas le temps de recevoir ! cria M. Havard.

Cependant, ses yeux s’'etaient arr^et'es sur le bristol et il lut `a haute voix :

M. Bercelier

Directeur technique de la Compagnie g'en'erale des Omnibus

— Qu’il entre, s’'ecria le chef de la S^uret'e. Ah ! par exemple, il vient `a point !

Deux secondes apr`es, M. Bercelier p'en'etrait dans le cabinet du haut fonctionnaire. Celui-ci courut `a lui :

— Eh bien, fit-il, en voil`a une histoire ! Si vous croyez que c’est amusant pour nous. Mais aussi je ne comprends pas la Compagnie. Vos employ'es ne sont donc pas capables de garder leur voiture ? Les engins de cette esp`ece, des mastodontes de cette sorte ne se volent pourtant pas comme un mouchoir de poche ?

— Sans doute, r'epliqua M. Bercelier, mais l’aventure est tellement extraordinaire, et la t'em'erit'e des voleurs si grande, que nous ne pouvions gu`ere nous attendre…

— Vous vous rendez compte, poursuivit M. Havard, de la responsabilit'e qu’encourt la Compagnie ?

— Les agents de police de la place Clichy, survenus au moment de l’accident, ont manqu'e de pr'esence d’esprit. Ils auraient d^u songer qu’on allait peut-^etre voler la Banque, et organiser une surveillance imm'ediate. Je sais bien qu’ils n’'etaient pas nombreux. Mais la Compagnie des Omnibus ne saurait ^etre rendue responsable de l’insuffisance des gardiens de la paix.

M. Havard leva les bras au ciel `a ces derniers mots :

— Ni moi non plus ! cria-t-il. Les agents de police ne me regardent pas. C’est l’affaire du pr'efet et si vous comptez engager la discussion sur ce terrain, c’est `a lui qu’il faudra vous adresser.

M. Bercelier, un homme tr`es calme, tr`es froid et dont l’attitude pond'er'ee faisait un curieux contraste avec celle du chef de la S^uret'e, v'eritablement hors de lui-m^eme ce jour-l`a, coupa court `a la discussion d’un geste de la main.

— Monsieur le chef de la S^uret'e, dit-il, j’ai quelque chose de plus grave `a vous communiquer.

— De quoi s’agit-il ?

M. Bercelier reprit :

— Voil`a, un autre autobus a 'et'e vol'e.

— Il ne manquait plus que cela ! Comment est-il cet autobus ? Quel est son num'ero ?

— La voiture n’a pas de num'ero. En outre, elle est difficile `a reconna^itre. C’est ce que nous appelons une

« voiture haut-le-pied ». Et qui a pour mission d’aller se substituer aux v'ehicules en panne, tant^ot sur une ligne, tant^ot sur une autre. Je viens d’apprendre au d'ep^ot qu’elle n’est pas rentr'ee `a midi comme d’ordinaire. Or, il est neuf heures du soir et nous ne savons toujours pas ce qu’elle est devenue.

— Voyons, monsieur Bercelier, pourriez-vous me d'ecrire cette voiture ? A-t-elle une forme particuli`ere ? Une couleur sp'eciale ?

— H'elas, monsieur le chef de la S^uret'e, r'epondit le directeur technique, tout ce que je puis dire, c’est qu’il s’agit d’un v'ehicule du type D. A., sans imp'eriale, `a trente et une places. La caisse est peinte en vert.

— En vert ! s’'ecria Havard, haussant les 'epaules. Naturellement, comme toutes les autres. Je ne comprends pas que vous ayez adopt'e cette couleur uniforme. Le public n’y comprend rien. Enfin, nous ne sommes pas l`a pour critiquer, mais pour agir.

Bercelier s’inclina :

— Je vous remercie par avance, d'eclara-t-il, de ce que vous ferez dans l’int'er^et g'en'eral comme dans l’int'er^et de la Compagnie. De notre c^ot'e, monsieur le chef de la S^uret'e, nous vous communiquerons d’urgence tous les renseignements qu’il nous sera possible de recueillir.

Le directeur technique de la C. G. O. 'etait `a peine parti que M. Havard se tournait vers les inspecteurs demeur'es immobiles au fond de son bureau.

— Vous avez entendu ? Vous vous rendez compte de la difficult'e de l’affaire ? Mais je sais que cela n’est pas pour vous rebuter. Voyons Michel et vous L'eon, il va s’agir de prendre en main cette histoire.

M. Havard s’interrompit :

— C’est insupportable, le tapage que fait cette automobile dans la cour ! s’'ecria-t-il. On ne s’entend pas. Allons ailleurs ! Passons dans le cabinet du sous-chef, nous y serons d'ebarrass'es de ce vacarme, ce qui est n'ecessaire pour 'etablir notre ligne de conduite.

***

Dans la cour, cependant, ignorant les perturbations qu’ils causaient parmi le haut personnel de la Pr'efecture, Nalorgne et P'erouzin, consciencieusement enfonc'es sous le capot de leur voiture, s’entretenaient des myst`eres de la carburation.

Les deux inspecteurs de la S^uret'e ne paraissaient pas tr`es bien d’accord sur les causes de l’arr^et de leur v'ehicule, qui, s’il faisait grand tapage lorsqu’on mettait le moteur en route, ne parvenait pas `a d'emarrer. D’un air solennel et convaincu, Nalorgne affirmait :

— C’est s^urement la faute du carburateur. Il admet trop d’air, c’est ce qui emp^eche le moteur de donner sa force.

Mais P'erouzin secouait la t^ete n'egativement et affirmait avec aplomb :

— Ca n’a aucun rapport, et si la voiture n’avance pas, c’est que peut-^etre il y a quelque chose de d'eboulonn'e dans le diff'erentiel.

Apr`es un instant de repos, les deux hommes, qui 'etaient couverts de poussi`ere et de cambouis, disparurent `a nouveau sous le m'ecanisme. Nalorgne appela P'erouzin :

— Qu’est-ce qu’il y a ? r'epliqua celui-ci.

— Je me demande, fit P'erouzin, si ca n’est pas un tour de la magn'eto ?

Nalorgne en profitait pour sortir de dessous la voiture o`u il se trouvait fort mal, et s’asseyant sur le marchepied, cependant qu’il s’'epongeait la figure avec un chiffon gras, il r'epondit d’un air entendu :

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