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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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— Mon pauvre Juve, disait Backefelder, si vous ^etes prisonnier dans une chambre 'etroite et sans issue, mon sort ne vaut gu`ere mieux. Fant^omas m’a fait monter sur cet ascenseur par une 'etroite fen^etre qui se trouve `a ce que je crois, `a deux m`etres en-dessous du point o`u l’appareil s’est immobilis'e. Tant que Fant^omas a 'et'e avec moi, l’ascenseur charg'e de notre double poids est rest'e `a la hauteur de la fen^etre, mais quand Fant^omas m’a eu quitt'e, apr`es m’avoir annonc'e qu’il me condamnait `a mourir de faim d`es que j’aurais 'epuis'e les maigres provisions qu’il me laissait, l’ascenseur, d'elest'e de son poids, est mont'e plus haut que la fen^etre et a fini par s’arr^eter au point o`u vous le voyez. Je sais que la libert'e est tout pr`es de moi, `a deux m`etres, qu’il suffirait que je fisse baisser cet ascenseur de deux m`etres pour ^etre de niveau avec la fen^etre, mais cela m’est impossible, je n’ai rien qui me permette de surcharger l’ascenseur.

Or, Backefelder n’avait pas fini de parler, que Juve se frottait les mains.

— Mordieu ! mon bon ami, criait-il, mais alors vous ^etes libre, vous ^etes absolument libre.

Et comme Backefelder le contemplait avec une incompr'ehension totale, Juve se h^ata d’ajouter :

— Mais parbleu, oui, rien n’est plus simple ! Voyons Backefelder, r'efl'echissez, je m’en vais vous tirer d’affaire en moins de rien.

— Me tirer d’affaire ? O`u est le poids ?

— Enfant, ripostait Juve, mais il y a moi.

— Il y a vous ?

— 'Ecoutez. Mon cher Backefelder, si j’ai un peu de chance et un peu de bonheur, voici ce qui va se passer. Je m’en vais m’accroupir sur le bord de ma fen^etre et m’'elancer dans le vide. Oh, n’ayez pas peur, je m’en vais t^acher de saisir le c^able de votre ascenseur au passage. Je suis `a peu pr`es du m^eme poids que Fant^omas, je le sais, je l’ai pes'e jadis, et, par cons'equent, de deux choses l’une : ou je manque le c^able, je d'egringole `a c^ot'e de vous, je me tue, mais le poids de mon corps fait descendre l’ascenseur au niveau de la fen^etre, ou bien j’attrape le c^able et, `a peine y suis-je suspendu, que l’appareil descend au niveau de la fen^etre et vous permet de vous enfuir.

— Juve, Juve, je vous d'efends d’agir ainsi, je ne veux pas acheter ma libert'e au prix d’un crime et ce serait un crime que de vous autoriser `a tenter ce que vous voulez tenter. D’abord, il y a vingt chances pour une que vous manquiez le c^able et que vous vous tuiez. Ensuite, m^eme si vous pouviez y arriver, il n’y aurait que l’un de nous deux qui pourrait s’'echapper. N’oubliez pas, Juve, que, d`es que l’un de nous aura saut'e par la fen^etre, l’ascenseur remontera.

— Celui qui s’en ira, ce sera vous, Backefelder.

— Non, non, jamais !

— Je vous en demande bien pardon ! Mon cher Backefelder, j’ai toujours consid'er'e que le suicide 'etait une d'eplorable l^achet'e, mais tout de m^eme, je vous annonce que je vais me suicider imm'ediatement, sous vos yeux, si vous n’acceptez pas de vous enfuir. Backefelder, vous allez me jurer sur l’honneur qu’au moment o`u l’ascenseur sera de niveau avec la petite fen^etre, vous vous enfuirez. Si vous ne me le jurez pas, je vous jure, moi, qu’`a la minute m^eme, je me pr'ecipite dans le vide. Quand je me serai tu'e en tombant `a c^ot'e de vous, vous n’aurez 'evidemment pas de scrupule `a vous enfuir en abandonnant mon cadavre.

— Mais, Juve…

— Il n’y a pas de

« mais », riposta le policier. Choisissez et donnez-moi votre parole d’honneur. Dans un cas, je me tue et je vous sauve. Dans l’autre, je vous sauve et je ne me tue pas, ce qui fait que, peut-^etre, vous pourrez aller chercher du secours, pr'evenir Fandor, amener de la police et, non seulement me tirer des mains de Fant^omas, mais encore m’aider `a me venger du bandit.

— Soit, d'eclarait l’Am'ericain, j’accepte votre offre g'en'ereuse, Juve. Risquez la mort pour moi, mais, en tout cas, je vous le jure, `a partir de cette minute, ma vie vous appartient.

Juve ne r'epondit pas. Bien d'ecid'e `a tenter la p'erilleuse aventure, il 'elargissait l’ouverture creus'ee dans sa muraille pour ^etre mieux `a m^eme de prendre son 'elan.

Sur le plateau de l’ascenseur, n’osant regarder en l’air, Backefelder se tenait immobile, le coeur battant, se demandant si Juve allait r'eussir l’effroyable acrobatie qu’il tentait pour l’arracher `a la mort.

Juve, lui, accroupi sur le rebord de sa fen^etre, ouvrait et refermait les mains pour assouplir ses doigts, ^etre mieux pr^et `a s’agripper au c^able.

Entre Juve et Backefelder, un vide de plus de six m`etres, de dix m`etres peut-^etre, – Juve ne voulait m^eme pas le regarder – s’ouvrait, b'eant.

— Si je rate mon coup, cria Juve, si je me tue, vous direz `a Fandor que je le charge de me venger. Vous lui direz aussi que je l’aimais bien.

La voix de Juve ne tremblait pas. Il n’h'esita plus qu’une seconde, puis, il tenta l’'epouvantable saut p'erilleux.

D’une d'etente brusque, Juve se jeta dans le vide…

Et, par bonheur, ce qui 'etait une folie, r'eussit.

Juve put s’agripper au c^able, il r'eussit `a 'etreindre le robuste filin, et ce qu’il avait pr'evu se produisit : `a l’instant m^eme il sentit que l’appareil descendait.

— Victoire ! cria Backefelder.

La plate-forme arrivait au niveau de la petite fen^etre.

— Fuyez, hurla Juve. Allez pr'evenir Fandor.

— Juve, je ne peux pas vous laisser ici.

— Allez donc, ou je me laisse tomber.

Backefelder ne pouvait plus h'esiter :

— Ah, je vous sauverai, Juve, dans cinq heures d’ici, je viendrai vous arracher `a votre prison.

Backefelder s’'elanca par la fen^etre.

Et, tandis que l’Am'ericain s’enfuyait, Juve se laissait glisser au long du c^able, finissait par atteindre l’ascenseur, sain et sauf.

L’appareil qui s’'etait abaiss'e sous le double poids de Juve et de Backefelder, 'etait imm'ediatement remont'e apr`es la fuite de l’Am'ericain.

Backefelder 'etait libre mais Juve n’avait fait que changer de prison.

***

— Qui va l`a ?

D’une voix encore toute ensommeill'ee, la Recuerda qui, au retour d’une partie nocturne faite en compagnie d’apaches de ses amis, s’'etait jet'ee tout habill'ee sur sa paillasse, se demandait avec une certaine anxi'et'e quel pouvait ^etre le personnage venant frapper `a sa porte `a une heure aussi avanc'ee de la nuit.

Cette fille superbe fut debout en un instant. Elle comprimait de ses deux mains les battements de son coeur, elle r'ep'etait, follement anxieuse, maintenant :

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