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ЖАНРЫ

Том 7. О развитии революционных идей в России
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Je suis arriv'e, moi… non au but, mais l`a o`u commence la descente, et je cherche ta main, afin de nous en aller ensemble, comme nous sommes venus, et te souriant avec tristesse, te dire en te pressant cette main: «Ami, voil`a tout!», car je n'attends rien pour moi, rien ne m''etonnera, ni me r'ejouira profond'ement. L''etonnement et le bonheur sont brid'es en moi par les r'eminiscences du pass'e, par les craintes de l'avenir. J'ai acquis tant de foice d'indiff'erence, de r'esignation, de scepticisme, je veux dire, tant de vieillesse, que je survivrai `a tous les coups de fatalit'e, quoique je n'aie ni le d'esir de vivre longtemps, ni celui de mourir demain. La fin viendra par hasard sans conscience, ni raison, comme le commencement. Je ne la provoque, ni la fuis – et cela parce que je suis vieux.

En veux tu encore la preuve: je ne trouve en moi ni l''energie, ni la fra^icheur n'ecessaires pour entreprendre un nouveau travail et involontairement l'id'ee senile de rassembler tout ce que j'ai 'ecrit dans un seul livre s'est pr'esent'ee `a moi.

Une partie de ce qui nous soudait si intimement s'est enfouie dans ces feuilles 'eparses et oubli'ees et tu l'y retrouveras plus jeune, plus sonore qu'en moi-m^eme.

Je t'offre ces feuilles.

Pour toi elles auront un double sens, comme les tombes que nous rencontrons dans un cimeti`ere et sur lesquelles nous lisons des noms que nous avons connus et aim'es.

Alexandre Herzen

10 juin 1851. Paris.

Rue S. Hyacinthe.

H^otel du Prince R'egent.

Посвящение*

(Николаю
Огареву)

Мне было тринадцать лет, когда я тебя встретил. Ты был моложе на год. Вместе входили мы в жизнь.

Шли мы безбоязненно, с высоко поднятой головой, с сердцем, полным огня; не скупясь расходовали мы себя, мы отвечали всякому призыву, искренне и безраздельно отдавались мы всякому увлечению. Путь, нами избранный, был не легок, но мы никогда его не покидали; раненные, сломанные, мы шли– и нас никто не обгонял.

Я дошел… не до цели, а до того места, где начинается спуск, и я ищу твоей руки, чтобы вместе выйти, как мы вместе пришли, чтобы пожать ее и сказать тебе, грустно улыбаясь: «Друг, вот и всё!», ибо для себя я больше ничего не жду, ничто не удивит меня, ничто не обрадует глубоко. Удивление и радость обузданы во мне воспоминаниями былого, страхом будущего. Я достиг такой силы безразличия, безропотности, скептицизма, иначе говоря – такой старости, что переживу все удары судьбы, хоть равно не желаю ни долго жить, ни завтра умереть. Конец придет так же случайно, бессознательно и бессмысленно, как начало. Я не тороплю его и не избегаю – и это потому, что я стар.

И если хочешь – вот тебе еще доказательство: я не нахожу в себе ни энергии, ни свежести, нужных для того, чтобы предпринять новый труд, и мне невольно пришла на ум старческая мысль собрать все написанное мною в одну книгу.

Часть того, что соединяло нас так тесно, скрыта в этих разрозненных и позабытых листках, и ты там вновь найдешь все это более юным, более звучным, чем во мне самом. Преподношу тебе эти листки.

Для тебя они будут иметь двойное значение, как те могилы, которые мы встречаем на кладбище и на которых читаем знакомые нам и некогда любимые имена.

Александр Герцен

10 июня 1851 г. Париж.

Улица Св. Гиацинта.

Отель Принца-регента.

Le peuple Russe et le socialisme*

LETTRE `A MONSIEUR J. MICHELET, professeur au Coll`ege de France

<PREFACE `A LA SECONDE 'EDITION)

Cette lettre, imprim'ee `a Nice en 1851, n'a jamais eu de circulation qu'en Pi'emont et en Suisse. Presque toute l''edition a 'et'e saisie `a Marseille par la douane, qui a oubli'e de la renvoyer, sans 'egard aux r'eclamations.

Les temps ont chang'e; pourtant, nous pensons que cette lettre ne sera pas d'enu'ee d'int'er^et pour le public.

Le c'el`ebre historien a publi'e sur cette lettre, dans l'Av`enement, un article plein de sentiments de bienveillance et de sentiments d'amiti'e personnelle pour l'auteur [55] .

Monsieur, Vous ^etes trop haut plac'e dans l'estime g'en'erale, vos paroles sont accueillies par la d'emocratie europ'eenne avec trop de confiance que votre noble plume vous a si justement conquise, pour qu'il me soit permis, dans une cause qui touche a mes convictions les plus profondes, de laisser sans r'eponse la caract'eristique du peuple russe que vous faites dans votre beau travail sur Kosciusko [56] .

55

Ввиду

отсутствия этого предисловия в публикуемом ниже авторизованном переводе «Русского народа и социализма», русский текст его приводится здесь: («Предисловие ко второму изданию). Письмо это, напечатанное в Ницце в 1851 году, получило распространение только в Пьемонте и Швейцарии. Почти все издание было захвачено в Марселе таможней, забывшей возвратить его, несмотря на требования.

Времена изменились; тем не менее, мы полагаем, что письмо это не будет лишено интереса для публики.

Знаменитый историк опубликовал в. L'Av`enement" по поводу этого письма статью, полную доброжелательства и личных дружеских чувств к автору» (франц.).

56

Feuilleton du journal VEv'enement, depuis.le 28 ao^ut jusqu'au 15 septembre 1851.

Cette r'eponse est d'autant plus indispensable, qu'il est temps de faire voir `a l'Europe qu'en parlant actuellement de la Russie, ce n'est plus d'un absent, d'un 'eloign'e, d'un muet que l'on parle. Nous sommes pr'esents, nous qui avons quitt'e la Russie avec le seul but de faire retentir en Europe le libre verbe russe. La parole devient pour nous un devoir, quand un homme, appuy'e sur une grande et l'egitime autorit'e, vient de nous dire que: «il affirme, qu'il jure, qu'il prouvera que la Russie n'existe pas, que les Russes ne sont pas des hommes, qu'il leur manque le sens moral».

Voulez-vous parler de la Russie officielle, de l'empire des facades, du gouvernement byzantino-allemand? D'accord, nous acquiescons d'avance `a tout ce que vous nous direz; la d'efense ne nous incombe nullement; le gouvernement russe a assez d'agents litt'eraires dans la presse parisienne pour que les apologies les plus 'eloquentes lui fassent jamais d'efaut.

Mais ce n'est plus de la soci'et'e officielle seule qu'il s'agit dans votre travail; vous avez agit'e la question jusque dans ses derni`eres profondeurs; vous avez parl'e du peuple.

Le pauvre peuple russe n'a personne pour 'elever la voix en sa faveur; je vous le demande, Monsieur, nous serait-il, sans l^achet'e, possible en pareille occasion de nous imposer le silence?

Le peuple russe, Monsieur, existe, il vit, il n'est m^eme pas vieux, il est tr`es jeune. On meurt quelquefois jeune, avant d'avoir v'ecu; cela arrive, mais cela n'est pas normal.

Le pass'e du peuple russe est obscur; son pr'esent – affreux, il a n'eanmoins quelques droits `a l'avenir; il ne croit pas `a son 'etat actuel, il a la t'em'erit'e d'esp'erer, et il esp`ere d'autant plus qu'il poss`ede moins.

La p'eriode la plus difficile pour le peuple russe s'approche de sa fin. Une lutte terrible l'attend; son ennemi s'y pr'epare.

La grande question, le to be or not to be de la Russie, sera bient^ot d'ecid'ee. Mais avant le combat on n'a pas le droit de d'esesp'erer du r'esultat.

La question russe acquiert des proportions graves, inqui'etantes- on s'en pr'eoccupe vivement dans tous les partis; mais il me semble qu'on s'occupe trop de la Russie du tzar, de la Russie officielle, et trop peu de la Russie du peuple, de la Russie occulte.

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