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ЖАНРЫ

Французский с Эмилем Золя. Осада мельницы / Emile Zola. L'Attaque du moulin
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Le matin, le p`ere Merlier 'etait all'e trouver Dominique dans sa masure, sur la lisi`ere du bois. L`a, les deux hommes avaient caus'e pendant trois heures, les portes et les fen^etres ferm'ees. Jamais personne n’a su ce qu’ils avaient pu se dire. Ce qu’il y a de certain, c’est que le p`ere Merlier en sortant traitait d'ej`a Dominique comme son fils. Sans doute, le vieillard avait trouv'e le garcon qu’il 'etait all'e chercher, un brave garcon, dans ce paresseux qui se couchait sur l’herbe pour se faire aimer des filles.

Tout Rocreuse clabauda (весь Рокрёз загудел; clabauder – гавкать; злословить). Les femmes, sur les portes, ne tarissaient pas au sujet de la folie du p`ere Merlier (женщины в дверях = стоя на крылечках не могли наговориться: «исчерпать тему» о помешательстве Мерлье; tarir – осушать; иссякать, прекращаться; folie, f – сумасшествие; fou/folle – сумасшедший/сумасшедшая), qui introduisait ainsi chez lui un garnement (который взял к себе

негодяя; introduire – вводить; garnement, m – негодяй, хулиган, озорник). Il laissa dire (он не пресекал разговоры: «позволял говорить»). Peut-^etre s’'etait-il souvenu de son propre mariage (может быть, он вспомнил свою собственную женитьбу; se souvenir – вспоминать). Lui non plus ne poss'edait pas un sou vaillant (он тоже не имел ни гроша за душой; pas un sou vaillant – ни копейки; vaillant – /уст./ стоящий), lorsqu’il avait 'epous'e Madeleine et son moulin (когда женился на Мадлен и ее мельнице); cela pourtant ne l’avait point emp^ech'e de faire un bon mari (это, однако, ему нисколько не помешало быть хорошим мужем; emp^echer – мешать; mari, m – муж).

Tout Rocreuse clabauda. Les femmes, sur les portes, ne tarissaient pas au sujet de la folie du p`ere Merlier, qui introduisait ainsi chez lui un garnement. Il laissa dire. Peut-^etre s’'etait-il souvenu de son propre mariage. Lui non plus ne poss'edait pas un sou vaillant, lorsqu’il avait 'epous'e Madeleine et son moulin; cela pourtant ne l’avait point emp^ech'e de faire un bon mari.

D’ailleurs (впрочем), Dominique coupa court aux cancans (Доминик быстро положил конец пересудам; couper – отрезать; court – короткий; cancans, m – сплетни), en se mettant si rudement `a la besogne (так яростно принявшись за работу; se metter `a – начинать что-то делать; rudement – строго, жестко, грубо, здорово; rude – шероховатый, шершавый; суровый, жесткий; крутой, резкий; besogne, f – дело, работа, труд), que le pays en fut 'emerveill'e (что вся округа была в изумлении; 'emerveiller – восхищать, изумлять; merveille, f – чудо, диво, диковина). Justement le garcon du moulin 'etait tomb'e au sort (как раз в это время работника с мельницы забрали в солдаты; tomber au sort – достаться по жребию; выпасть на долю; /ист./ попасть на военную службу по жребию; tomber – падать; sort, m – жребий), et jamais Dominique ne voulut qu’on en engage^at un autre (и Доминик ни в коем случае не соглашался, чтобы наняли другого; jamais – ни в коем случае; vouloir – хотеть; engager – принимать на службу, возлагать ответственность). Il porta les sacs (он носил мешки), conduisit la charrette (управлялся с тачкой; conduire – водить машину; charrette, f – тележка, тачка), se battit avec la vieille roue (воевал со старым колесом; se battre – биться, сражаться), quand elle se faisait prier pour tourner (когда оно отказывалось крутиться; se faire prier – заставлять себя просить, упрямиться: tourner – поворачивать), tout cela d’un tel coeur (и все это с таким усердием: «с сердцем»), qu’on venait le voir par plaisir (что люди приходили на него посмотреть). Le p`ere Merlier avait son rire silencieux (Папаша Мерлье посмеивался: «смеялся своим молчаливым смехом»). Il 'etait tr`es fier d’avoir devin'e ce garcon (он был очень горд тем, что разгадал этого парня; fier [fj] – гордый; deviner – угадывать, разгадывать). Il n’y a rien comme l’amour pour donner du courage aux jeunes gens (именно любовь придает молодым людям волю к победе; courage, m – храбрость, мужество, упорство, энергия).

D’ailleurs, Dominique coupa court aux cancans, en se mettant si rudement `a la besogne, que le pays en fut 'emerveill'e. Justement le garcon du moulin 'etait tomb'e au sort, et jamais Dominique ne voulut qu’on en engage^at un autre. Il porta les sacs, conduisit la charrette, se battit avec la vieille roue, quand elle se faisait prier pour tourner, tout cela d’un tel coeur, qu’on venait le voir par plaisir. Le p`ere Merlier avait son rire silencieux. Il 'etait tr`es fier d’avoir devin'e ce garcon. Il n’y a rien comme l’amour pour donner du courage aux jeunes gens.

Au milieu de toute cette grosse besogne (во время этой тяжелой работы), Francoise et Dominique s’adoraient (Франсуаза и Доминик наслаждались друг другом; adorer – обожать). Ils ne se parlaient gu`ere (они даже не разговаривали), mais ils se regardaient avec une douceur souriante (но переглядывались с нежной улыбкой: «смотрели друг на друга с улыбающейся нежностью»; regarder – смотреть; douceur, f – нежность; doux/douce – сладкий/сладкая; нежный/нежная; sourire – улыбаться, нравиться, привлекать). Jusque-l`a, le p`ere Merlier n’avait pas dit un seul mot au sujet du mariage (пока еще папаша Мерлье не сказал ни одного слова по поводу свадьбы); et tous deux respectaient ce silence (и оба они уважали это молчание), attendant la volont'e du vieillard (ожидая решения старика; attendre – ждать; volont'e, f – воля, желание, каприз).

Au milieu de toute cette grosse besogne, Francoise et Dominique s’adoraient. Ils ne se parlaient gu`ere, mais ils se regardaient avec une douceur souriante. Jusque-l`a, le p`ere Merlier n’avait pas dit un seul mot au sujet du mariage; et tous deux respectaient ce silence, attendant la volont'e du vieillard.

Enfin, un jour, vers le milieu de juillet (наконец

однажды, в середине июля), il avait fait mettre trois tables dans la cour (он сказал поставить три стола во дворе), sous le grand orme (под большим вязом), en invitant ses amis de Rocreuse (пригласив своих друзей из Рокрёза) `a venir le soir boire un coup avec lui (прийти вечером выпить с ним по глоточку). Quand la cour fut pleine (когда двор был полон; plein – полный) et que tout le monde eut le verre en main (и когда у всех в руках было по стакану; tout le monde, m – весь мир, все /люди/; verre, m – стакан), le p`ere Merlier leva le sien tr`es haut en disant (папаша Мерлье поднял свой /стакан/ очень высоко и сказал; lever – поднимать; haut – высоко; en disant – говоря, dire – говорить):

– C’est pour avoir le plaisir de vous annoncer que Francoise 'epousera ce gaillard-l`a dans un mois, le jour de la Saint-Louis (я пригласил вас сюда ради того, чтобы: «это чтобы иметь удовольствие» объявить, что Франсуаза выйдет замуж за этого молодца через месяц, в день Святого Людовика; gaillard, m – молодец, богатырь, детина, парень).

Alors, on trinqua bruyamment (все громко чокнулись; trinquer – чокаться; bruyamment – шумно, громко; bruit, m – шум). Tout le monde riait (все = кругом смеялись). Mais le p`ere Merlier, haussant la voix, dit encore (а Мерлье, повысив голос, опять заговорил; hausser – повышать, поднимать):

– Dominique, embrasse ta promise (Доминик, поцелуй свою суженую; promettre – обещать). Ca se doit (так надо).

Enfin, un jour, vers le milieu de juillet, il avait fait mettre trois tables dans la cour, sous le grand orme, en invitant ses amis de Rocreuse `a venir le soir boire un coup avec lui. Quand la cour fut pleine et que tout le monde eut le verre en main, le p`ere Merlier leva le sien tr`es haut en disant:

– C’est pour avoir le plaisir de vous annoncer que Francoise 'epousera ce gaillard-l`a dans un mois, le jour de la Saint-Louis.

Alors, on trinqua bruyamment. Tout le monde riait. Mais le p`ere Merlier, haussant la voix, dit encore:

– Dominique, embrasse ta promise. Ca se doit.

Et ils s’embrass`erent (и они поцеловались; s’embrasser – обниматься; целоваться; bras, m – рука), tr`es rouges pendant que l’assistance riait plus fort (покраснев, в то время как гости смеялись все громче; l’assistance, f – присутствующие, собрание, аудитория; fort – сильный, громкий). Ce fut une vraie f^ete (это был настоящий праздник). On vida un petit tonneau (выпили небольшую бочку; vider – опорожнять, осушать; vide – пустой; tonneau, m – бочка). Puis, quand il n’y eut l`a que les amis intimes (позже, когда остались только близкие друзья), on causa d’une facon calme (вели тихие разговоры: «разговаривали тихим образом»; causer – разговаривать, болтать). La nuit 'etait tomb'ee (опустилась ночь), une nuit 'etoil'ee et tr`es claire (ночь звездная и очень светлая; 'etoile, f – звезда). Dominique et Francoise, assis sur un banc, l’un pr`es de l’autre, ne disaient rien (Доминик и Франсуаза, сидя на лавке рядом друг с другом, молчали: «не говорили ничего»; ^etre assis – сидеть; banc, m [b] – лавка, скамейка). Un vieux paysan parlait de la guerre (старый крестьянин говорил о войне) que l’empereur avait d'eclar'ee `a la Prusse (которую император объявил Пруссии). Tous les gars du village 'etaient d'ej`a partis (все деревенские парни были уже мобилизованы: «уже уехали»; partir – уезжать). La veille (накануне), des troupes avaient encore pass'e (уже проходили войска; troupe, f – войско). On allait se cogner dur (предстояли жестокие сражения; se cogner – удариться, стукнуться; биться, сражаться; dur – жесткий; жестокий, грубый).

Et ils s’embrass`erent, tr`es rouges pendant que l’assistance riait plus fort. Ce fut une vraie f^ete. On vida un petit tonneau. Puis, quand il n’y eut l`a que les amis intimes, on causa d’une facon calme. La nuit 'etait tomb'ee, une nuit 'etoil'ee et tr`es claire. Dominique et Francoise, assis sur un banc, l’un pr`es de l’autre, ne disaient rien. Un vieux paysan parlait de la guerre que l’empereur avait d'eclar'ee `a la Prusse. Tous les gars du village 'etaient d'ej`a partis. La veille, des troupes avaient encore pass'e. On allait se cogner dur.

– Bah (ба)! dit le p`ere Merlier avec l’'ego"isme d’un homme heureux (сказал Мерлье с эгоизмом счастливых людей: «счастливого человека»), Dominique est 'etranger, il ne partira pas (Доминик иностранец, его не заберут: «не угонят»)… Et si les Prussiens venaient (и если пруссаки придут), il serait l`a pour d'efendre sa femme (он будет здесь, чтобы защитить свою жену).

 – Bah! dit le p`ere Merlier avec l’'ego"isme d’un homme heureux, Dominique est 'etranger, il ne partira pas… Et si les Prussiens venaient, il serait l`a pour d'efendre sa femme.

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