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ЖАНРЫ

La disparition de Fandor (Исчезновение Фандора)
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« Oui, Monsieur le procureur g'en'eral », lui ai-je r'epondu, et alors, `a son tour, M. Anselme Roche m’a d'eclar'e : « C’est tr`es 'etonnant, parce que ce spahi qui a 'et'e arr^et'e il y a quarante-huit heures n’a pas encore 'et'e conduit au poste, et encore moins `a la prison ». Monsieur Juve, qu’est-ce que vous pensez de tout cela ?

`A la v'erit'e, Juve n’en pensait rien, et se sentait assez perplexe. Que signifiait tout ca ?

M. Hoch attendait une r'eponse qui d’apr`es lui ne devait pas tarder `a venir. Cet Allemand respectueux croyait `a l’infaillibilit'e et se disait que du moment que Juve 'etait inspecteur de la S^uret'e, il devait poss'eder la clef de l’'enigme qui le pr'eoccupait. Si Juve ne r'epondait pas, c’en 'etait fait de sa r'eputation aupr`es de M. Hoch. Mais Juve n’eut pas `a courir ce risque. On frappait `a la porte de la chambre. Quelqu’un entrait. C’'etait le courrier de l’Imp'erial, Narcisse Lapeyrade, l’infortun'e mari. Il voulait `a toute force voir le patron.

— Ah Monsieur Hoch ! s’'ecria-t-il, quelle chose 'epouvantable…

Il s’arr^etait, h'esitant `a continuer en pr'esence d’un tiers. Mais M. Hoch lui dit :

— Parlez, Narcisse ! Monsieur n’est pas de trop. De quoi s’agit-il ?

— D’un accident, Monsieur, d’un terrible accident. L’express…

— L’express de Paris ?

— L’express de Paris, oui, Monsieur.

— Racontez ! Vite !

— Voil`a, Messieurs, ce que j’ai entendu dire `a la gare : l’express de Paris, au moment o`u il traversait les Landes, a 'et'e arr^et'e par un incendie. On a fait descendre les voyageurs qui ont march'e `a c^ot'e du train. On ne les avait pas laiss'es dans les wagons, pour le cas o`u la voie, min'ee par en dessous, se serait effondr'ee. Seulement, au lieu de remonter, les voyageurs sont rest'es l`a, parce que le train est reparti sans les attendre.

— Il est reparti tout seul ?

— Oui et non, expliqua Narcisse. C’est-`a-dire qu’on a fait un coup : le chauffeur et le m'ecanicien ont 'et'e retrouv'es asphyxi'es sous des tas de charbon, dans le tender. Ce n’est donc pas eux qui ont pu faire partir le train.

— Mais qui a pu faire tout cela ? et dans quel but ? demanda M. Hoch.

— Le vol, patron, poursuivit Narcisse. Tous les bagages des voyageurs ont 'et'e fouill'es de fond en comble. Les bijoux, l’argent, les objets de valeur, tout a disparu.

Juve 'etait p^ale. C’'etait en effet par ce train que Fandor devait arriver. Il demanda :

— Pas d’accident de personnes, `a part ces deux malheureux ?

— Je ne crois pas. Monsieur, on ne me l’a pas dit.

— Mais enfin, poursuivit Juve, et le train, qu’est-ce qu’il est devenu ?

— Oh, c’est bien simple. Apr`es avoir parcouru cinq ou six kilom`etres, il s’est arr^et'e pr`es de Dax. On l’a trouv'e immobile, freins bloqu'es. Il n’y avait pas d’autre accident `a redouter ni de t'elescopage, car le block-system fonctionnait.

— Mais… fit Juve.

Le policier allait interroger encore, il s’arr^eta. Une troisi`eme personne entrait dans sa chambre, cette fois c’'etait un t'el'egraphiste.

— Monsieur Juve ? demanda-t-il.

— C’est moi, donne, petit, fit le policier prenant la d'ep^eche.

— 'Evidemment, pensait Juve, c’est Fandor qui me t'el'egraphie. Non, ce n’est pas lui, c’est Anselme Roche.

Juve murmura, comme frapp'e de stupeur :

— Le spahi est retrouv'e. Mais…

— Mais quoi ?

— Mais je n’ai plus un instant `a perdre. Monsieur Hoch, faites pr'eparer ma note, je vous prie, pendant ce temps-l`a, que quelqu’un aille me chercher une voiture automobile.

17 – LA COLLINE DE SABLE

Voici ce qui s’'etait pass'e quelques jours auparavant alors que le spahi avait bless'e H'el`ene :

Au moment o`u Martial Altar`es tombait `a genoux, l’un des deux hommes qui l’entra^inaient en lui passant les menottes lui avait souffl'e `a l’oreille :

— Inutile, n’est-ce pas, de rousp'eter. T^achez de marcher droit, on vous tient, mon gaillard !

C’'etait l`a une recommandation parfaitement inutile. Martial Altar`es 'etait bien trop profond'ement boulevers'e pour songer le moins du monde `a opposer une r'esistance quelconque `a ceux qui l’emmenaient.

Docilement, il avait suivi les deux hommes qui l’entra^inaient en h^ate dans les couloirs de l’Imp'erial H^otel, o`u les domestiques et les voyageurs se bousculaient, attir'es par la d'etonation.

— Allons. D'ep^echez-vous.

L’un des deux agents, car ce ne pouvait ^etre 'evidemment que des agents qui lui avaient pass'e les menottes, semblait surtout d'esireux que le prisonnier se d'ep^ech^at. L’autre ne soufflait mot, mais Martial Altar`es sentait ses doigts s’incruster dans la chair de son bras. L’homme le tenait solidement.

Sorti de l’h^otel, le jeune spahi avait 'et'e pouss'e plut^ot que conduit vers une automobile ferm'ee qui stationnait `a quelque distance, le long du trottoir :

— Montez.

Martial Altar`es avait ob'ei ;

— Quelle terrible affaire, songeait le malheureux soldat. Ma soeur n’'etait donc pas coupable ? et cette malheureuse jeune fille que j’ai bless'e, l’ai-je atteinte gri`evement ?

La voiture, cependant, filait sur les routes poudreuses qui avoisinent Biarritz et qui, tr`es vite, les faubourgs de la ville pass'es, serpentent entre des for^ets de pins.

Et brusquement, dans l’esprit du jeune homme, une inqui'etude nouvelle prenait naissance : de quelle aventure fantastique allait-il ^etre encore le h'eros ? Il avait trouv'e tout naturel, `a la minute m^eme du drame, qu’on l’arr^et^at, qu’on l’entra^in^at au poste, qu’on le jet^at en prison, mais comment se faisait-il que les agents pussent le conduire hors de Biarritz. Et c’'etait incontestable, la voiture venait bien de quitter la station baln'eaire.

— O`u me menez-vous ? demanda le prisonnier `a ceux qui l’emmenaient.

Pour toute r'eponse, les deux agents qui le surveillaient, l’un assis `a c^ot'e de lui et tenant la cha^ine de ses menottes, l’autre, install'e sur un strapontin et semblant pr^et `a lui sauter `a la gorge, 'eclat`erent de rire :

— O`u me menez-vous ?

— Tais-toi.

— Je me tairai si je veux, et vous allez me r'epondre. O`u me menez-vous ?

Un cri de douleur termina la phrase du spahi. Tra^itreusement, `a l’improviste, l’homme avait tordu la cha^ine.

En m^eme temps, l’argousin se penchait sur le soldat, et le regardant avec des yeux effroyablement fixes et volontaires, il r'ep'etait :

— Tais-toi. Je n’ai pas l’habitude de parler quand je ne le veux pas, et il me d'epla^it de te renseigner.

— Et moi… commenca Altar`es, mais il dut s’arr^eter, vaincu par la souffrance.

— Je crois qu’on ne fera plus le m'echant. Tu as compris qu’il fallait ^etre sage ?

Un flot de sang empourpra le front du soldat. Ses yeux jetaient des 'eclairs, il 'etait fr'emissant :

— J’ai compris, criait-il, que vous ^etes des l^aches et des bandits, vous n’^etes pas des agents de la S^uret'e, vous ^etes…

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