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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Hans Elders faisait allusion `a un vol dont avait 'et'e victime, quelques semaines auparavant, Fr"aulein Grosschen. Un rat d’h^otel lui avait d'erob'e son porte-monnaie, la nuit, ainsi qu’une cha^ine en or, et l’anguleuse personne en voulait `a la nation enti`ere du dommage qu’elle avait 'eprouv'e.

Fr"aulein Grosschen, c'elibataire inv'et'er'ee, 'etait depuis quelques mois d'ej`a dans l’Afrique du Sud, o`u elle venait effectuer une 'etude 'economique et sociale pour le compte d’un journal de Berlin. Il 'etait bien 'evident que les travaux de la femme 'ecrivain refl'eteraient cette opinion assez f^acheuse sur les habitants du Natal.

Hans Elders, cependant, lui expliquait le m'ecanisme de son affaire.

Venu dans ce pays nouveau quinze ans auparavant, avec l’intention de s’y livrer `a des travaux agricoles, il avait eu la chance de d'ecouvrir dans le lit d’une rivi`ere une s'erie de petits diamants qui lui avait donn'e `a croire qu’il existait l`a un gisement de premier ordre.

Hans Elders avait tenu sa d'ecouverte secr`ete, avait achet'e de nombreux terrains. Il avait embauch'e un important personnel et, une fois seulement que son organisation avait 'et'e au point, il avait publi'e sa merveilleuse trouvaille.

D’abord, nul avait voulu le croire, car, de m'emoire d’homme, on n’avait jamais trouv'e de diamants au Natal.

Il fallu bien se rendre `a l’'evidence toutefois : Hans Elders en trouvait dans sa chercherie, et m^eme de forts beaux.

— Mais, poursuivit Fr"aulein Grosschen, qui, scrupuleusement, prenait des notes, vous avez fait mieux encore, n’est-il pas vrai ?

…Et tandis qu’elle passait dans le jardin avec Hans Elders, elle lui d'esignait les chemin'ees d’une grande usine qui se profilaient sur le ciel, `a quelque distance de la propri'et'e.

— Effectivement, r'epliqua Hans Elders, afin d’abaisser le prix du diamant en supprimant les interm'ediaires et en diminuant la main-d’oeuvre, j’ai install'e ici m^eme une taillerie semblable `a celles d’Anvers ou de Rotterdam.

Fr"aulein Grosschen allait poser des nouvelles questions `a son h^ote, mais celui-ci la quitta brusquement pour aller saluer un couple qui faisait son entr'ee dans la v'eranda. Couple important `a coup s^ur, puisqu’`a son entr'ee, les conversations s’'etaient arr^et'ees, et l’orchestre des tziganes avait interrompu sa valse lente, pour attaquer le God Save the King.

Les nouveaux arrivants n’'etaient autres, en effet, que sir et lady Houston.

Sir Houston 'etait le gouverneur de Durban. Il repr'esentait le gouvernement anglais avec une majest'e et une morgue tout `a fait caract'eristiques.

Hans Elders s’'etait pr'ecipit'e au-devant de ces invit'es de marque qui, pour la premi`ere fois, avaient daign'e accepter son invitation. Il se confondait en salutations et en remerciements.

— Lady Houston, dit-il en baisant galamment la main de la belle Anglaise, vous excuserez cette petite r'eception familiale, qui est loin de la splendeur de vos r'eunions au palais de la R'esidence, mais vous savez que la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a.

Sir Houston f'elicitait Hans Elders :

— Vous occupez, d'eclara-t-il, de nombreux ouvriers dans votre chercherie, je suppose que la plupart sont Anglais ?

— Oh, certainement, ce sont d’ailleurs les meilleurs ouvriers du monde, et cela a l’avantage d’affirmer encore l’influence de l’empire britannique dans la colonie.

Hans Elders interrompit soudain ses compliments pour pr'esenter au gouverneur et `a sa femme, sa fille Winifred.

— C’est le plus beau joyau de ma collection, d'eclara-t-il en souriant.

Cependant que sir Houston s’inclinait devant la jeune fille, lady Houston lui tendait la main cordialement.

— Et, ajoutait-elle en r'epondant `a Hans Elders, c’est assur'ement aussi le bijou qui vous est le plus cher.

Par d'ef'erence pour le gouverneur et respect pour l’actualit'e, on s’'etait entretenu dans les groupes susceptibles d’^etre entendus de lui, du r'ecent d'esastre des docks, de l’incendie dont les d'eg^ats 'etaient heureusement couverts par l’assurance.

Puis cet hommage au malheur une fois rendu, chacun avait repris la mine souriante de rigueur.

Winifred Elders 'etait l’objet de tous les regards, aussi des commentaires les plus flatteurs.

La jeune fille faisait les honneurs de la demeure de son p`ere `a l’'epouse du gouverneur.

Quant `a celui-ci, ayant avis'e un groupe d’officiers qui fumaient dans le jardin, `a l’ombre d’un grand arbre, il allait se m^eler `a eux.

Un instant, Hans Elders, rest'e seul, se faufila hors de la salle o`u les valseurs reprenaient leurs danses, lorsqu’il se heurta `a un jeune homme, qui le salua le premier d’un l'eger hochement de t^ete.

— Tiens, s’'ecria Hans Elders, vous voil`a vous, petit sauvage… Comment se fait-il qu’on vous rencontre dans une f^ete mondaine ?

L’adolescent que Hans Elders avait qualifi'e de

« petit sauvage » p^alit et murmura les dents serr'ees :

— J’ai fait un effort sur moi-m^eme, monsieur… mais croyez bien que je trouve votre r'eception charmante.

Hans Elders d'ej`a s’'etait 'eloign'e, cependant que le jeune homme, de plus en plus 'emu, se disait tout bas :

— Et dire qu’il faut lui serrer la main… qu’il faut lui faire bon visage… `a ce monstre, `a ce bandit… Heureusement qu’il ne se doute de rien, et que moi je le connais… j’ai donc l’avantage sur lui.

Il fut arrach'e presque aussit^ot `a ses r'eflexions. Des jeunes gens et des jeunes filles en costumes de sport avaient surgi dans le petit salon. Les uns et les autres appelaient :

— Teddy… Teddy…

Teddy, car c’'etait lui, sourit aux nouveaux arrivants, distribua des poign'ees de mains.

— Nous allons faire un « golf », dit un robuste gaillard. D'ej`a tout pr^et `a cet exercice, il avait constitu'e une 'equipe o`u se trouvaient quelques femmes tr`es r'esolues `a parcourir une dizaine de milles `a pied avant l’heure du th'e.

Mais la partie de golf 'etait concurrenc'ee par une attraction sensationnelle, et Teddy, entra^in'e dans la foule de ses amis, se trouva soudain dans la v'eranda, au milieu d’une foule compacte de jeunesse qui entourait un n`egre v'eritablement magnifique de silhouette et de musculature.

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