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ЖАНРЫ

Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Gauvin consid'erait Fandor avec des yeux ahuris, se demandant si le journaliste n’'etait pas subitement devenu fou.

Il r'epondit n'eanmoins :

— Il doit y avoir une 'echelle de fer `a l’ext'erieur de la maison.

— Tr`es bien raisonn'e, dit Fandor, qui se penchait vers la fen^etre en m^eme temps qu’il attirait Gauvin `a c^ot'e de lui.

Le journaliste poursuivit :

— Tenez, la voil`a, cette 'echelle ! eh bien, mon ami, nous allons l’exp'erimenter. En route !

D`es lors, Fandor, enjambant la fen^etre, s’accrochait `a l’'echelle de fer qui allait du bas jusqu’en haut du mur, et commenca `a descendre quelques 'echelons.

— Venez ! dit-il `a Gauvin.

Mais le notaire secouait la t^ete.

— Non, non, j’aime mieux l’escalier !

Et il allait rebrousser chemin, mais il s’arr^eta net : Fandor braquait sur lui un revolver.

— Si dans trois secondes vous n’avez pas enjamb'e cette fen^etre, si dans quatre secondes vous n’^etes pas au-dessus de moi, accroch'e `a cette 'echelle de fer, et si, dans le d'elai d’une minute, vous n’^etes pas descendu jusqu’en bas, aussi vrai que je m’appelle J'er^ome Fandor et que je porte une soutane de pr^etre, je vous fais sauter la cervelle !

Gauvin devint livide.

— Il est compl`etement fou ! pensa-t-il.

Mais il n’osait d'esob'eir, et Fandor, quelques instants apr`es, s’applaudissait de sa menace, car il 'etait au bas de l’'echelle en compagnie du notaire, et tous deux, par une porte 'ecart'ee, quittaient les communs de l’h^otel et se retrouvaient dans la rue.

— Une automobile ! cria Fandor, o`u en trouve-t-on ?

— Sur la place `a c^ot'e, r'epondit Gauvin.

Les deux jeunes gens y couraient, prenaient un taxi-auto. Gauvin donnait l’adresse de son domicile ; huit minutes apr`es le journaliste et le notaire se trouvaient `a l’entr'ee du petit jardinet, au milieu duquel s’'elevait le domicile du tabellion.

Fandor, d`es lors, avait compl`etement perdu son entrain railleur et son ton de persiflage.

Un pli barrait son front, il avait la main crisp'ee sur la crosse de son revolver.

— Assez blagu'e, murmura-t-il entre ses dents. Ouvrons l’oeil maintenant !

Et `a voix basse, il interrogeait Gauvin :

— D'ecrivez-moi rapidement la disposition de votre maison. De quel c^ot'e donne la fen^etre de votre cabinet de travail ?

— La fen^etre de mon cabinet de travail, articula Gauvin, mais c’est cette fen^etre qui se trouve juste en face de vous.

— En ^etes-vous bien s^ur ? demanda le journaliste.

Gauvin devenait de plus en plus interloqu'e.

— Mais naturellement, oui, pourquoi cette question ?

— Parce que, d'eclara Fandor, cette fen^etre est intacte, et il appara^it que personne ne l’a ouverte de l’int'erieur de votre bureau.

— Qu’en concluez-vous ? demanda le notaire.

— Ceci, fit Fandor d’une voix basse : c’est que le voleur que vous m’avez signal'e et que vous supposez avoir enferm'e dans votre cabinet, n’a pas d^u chercher `a s’enfuir, sans quoi rien n’aurait 'et'e plus simple pour lui que d’ouvrir la fen^etre et de sauter dans le jardin, d’autant que cette fen^etre est au rez-de-chauss'ee…

Les doigts de Gauvin se crisp`erent sur le bras de Fandor.

— Mon Dieu ! Vous avez raison, fit-il. Mais alors, si l’homme est encore l`a, nous allons nous trouver face `a face avec lui !

— Je l’esp`ere bien, grogna le journaliste. Conduisez-moi `a la porte de votre cabinet.

Gauvin ob'eissait.

Toutefois, si Fandor 'etait joyeux, surexcit'e `a l’id'ee que l’on allait peut-^etre avoir `a subir une lutte violente, le notaire avait peur, tr`es peur.

— Allons ! Allons !… ordonna Fandor, d'ep^echons-nous !

Lentement, d’une main tremblante, Gauvin introduisait la cl'e dans la serrure de la porte de son cabinet de travail.

Il l’ouvrit avec pr'ecaution ; les deux hommes, sans bruit, se gliss`erent dans la pi`ece. Gauvin allait tourner le commutateur 'electrique, Fandor l’en emp^echa.

— Pas de blague ! fit-il `a voix basse ; on est toujours mieux dans l’obscurit'e pour attaquer et surtout pour se d'efendre ! Dites-moi quelle est la situation des lieux ?

— Voil`a ! fit Gauvin. Si vous vous avancez tout droit, vous vous heurtez dans le fauteuil plac'e devant mon bureau. En tournant `a gauche, c’est ma biblioth`eque avec le placard en bas. M'efiez-vous, il y a tout un paquet de dossiers par terre… `A droite se trouve la malle, et c’est de cette malle que m’a sembl'e provenir le bruit dont j’ai eu tellement peur…

Gauvin s’arr^etait brusquement de parler, un l'eger bruit venait de retentir.

— Entendez-vous ? balbutia-t-il d’une voix affol'ee, cependant qu’il reculait, pr^et `a quitter la pi`ece.

Mais, au m^eme moment, une d'etonation retentit, un coup de feu…

— La lumi`ere ! hurla Fandor, qui, d`es lors, se pr'ecipitait sur le commutateur, car Gauvin, terrifi'e, n’avait pas fait un mouvement.

Et aussit^ot, la pi`ece s’illumina.

Le journaliste avait l’arme au poing, le doigt sur la d'etente, il s’arr^eta, stup'efait : il n’y avait personne dans la pi`ece…

Fandor constatait simplement qu’elle 'etait plong'ee dans le plus grand d'esordre.

Mais, alors qu’il jetait les yeux autour de lui, il remarqua la grande malle dont lui avait parl'e le notaire, et `a ce moment pr'ecis cette malle se remua.

— Oh ! oh ! clama Fandor, c’est de l`a qu’est parti le coup de feu ! Allons-y donc `a tout hasard !

Et Fandor ripostait `a son tour par un coup de feu.

— Montrez-vous donc ! grogna-t-il, ou alors rendez-vous !

Mais, `a ce moment, une voix retentit et l’'emotion de Fandor fut si forte, qu’il l^acha son revolver…

— Fandor ! avait cri'e une voix.

Cette voix provenait de l’int'erieur de la malle, cette voix, c’'etait celle de Juve !

— Ah ! nom de Dieu de nom de Dieu ! jura Fandor, qu’est-ce que tout cela signifie ?

Le journaliste avait reconnu cependant la voix du policier, et il se pr'ecipitait sur la grande malle d’osier.

Plus vif que la pens'ee, il en arrachait les courroies ; le couvercle se souleva, et aussit^ot, renversant le casier sup'erieur surcharg'e de dossiers, Juve surgit de l’int'erieur de la malle, rouge comme une pivoine, transpirant `a grosses gouttes, soufflant comme un soufflet de forge…

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