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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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— Apportez-moi une 'echelle.

Et rapidement servi, l’inspecteur de police se hissa `a la hauteur des grandes fermes int'erieures du pont. Il s’introduisit entre les Xde fer et parvint, en effet, comme il l’avait suppos'e, `a une sorte d’entrepont dans lequel on pouvait circuler `a l’aise, `a condition de s’y tenir courb'e, mais avec la certitude de n’^etre vu ni des gens du dessus, ni de ceux qui passent au-dessous. Michel poussa un cri de triomphe :

— Parbleu, j’avais bien devin'e, fit-il.

Il se fit donner une lampe 'electrique, projeta un faisceau lumineux `a l’int'erieur de cette myst'erieuse cachette et d'ecouvrit d’abord, sans difficult'e, le trou effectu'e dans le rail.

Oui, sa conviction s’affirmait de plus en plus ; c’'etait de l’int'erieur du pont que le meurtrier avait tir'e et que sa balle avait fracass'e la t^ete du malheureux juge, entrant par-dessous le menton avant de ressortir par le cr^ane. Mais qui avait tir'e ?

Michel ne se posait pas la question qu’une nouvelle surprise le clouait sur place. Ses pieds venaient de s’embarrasser dans quelque chose dont il s’empara aussit^ot. Or, tr`es p^ale, Michel d'esormais, regarda ce qu’il venait de ramasser : des v^etements noirs, d’une finesse et d’une souplesse extr^emes. Michel ne les voyait pas pour la premi`ere fois. Il les avait d'ej`a trouv'es semblables en d’autres points du cimeti`ere, abandonn'es l`a ou mis en ces divers lieux comme un d'efi.

— Les v^etements du fant^ome, d'eclara-t-il.

`A ce moment, de violentes clameurs retentirent au-dessus de sa t^ete :

Sur la chauss'ee, les agents s’'etaient mis `a courir. Ils poursuivaient un homme qu’ils avaient vu r^oder depuis quelques instants avec une insistance toute particuli`ere, `a c^ot'e du cadavre du magistrat. Et ils avaient not'e que cet homme pr'esentait une bizarrerie v'eritablement surprenante : il n’avait pas d’oreilles.

— Qui ^etes-vous ? que voulez-vous ? faisait-il.

L’homme sans oreilles n’avait pas r'epondu mais s’'etait 'eloign'e d’un pas. Deux agents 'enerv'es, agac'es par le myst`ere qui les entourait, avaient fait mine de le suivre. Ils l’interpell`erent `a nouveau :

— Eh, l`a-bas, l’homme, 'ecoutez donc.

Mais, `a ce moment, l’individu s’'etait mis `a fuir. On s’'elanca derri`ere-lui. L’homme sans oreilles fuyait avec rapidit'e dans la nuit.

15 – LE SOMMEIL DE JUVE

Poursuivi par une foule de plus en plus furieuse, poursuivi par une dizaine d’agents que l’extraordinaire apparition du spectre avaient attir'es sur le pont Caulaincourt, Backefelder fuyait aussi vite qu’il lui 'etait possible, perdant la t^ete et s’affolant au point d’oublier que, n’ayant rien `a se reprocher, il n’avait apr`es tout rien `a redouter si d’aventure il tombait entre les mains de la police.

Backefelder traqu'e, et n’ayant gu`ere l’habitude des fuites, se comportait avec une maladresse d'eplorable. `A peine s’'etait-il 'eloign'e du pont Caulaincourt qu’il avait pris au hasard la premi`ere rue rencontr'ee sur la droite et il ne songeait m^eme pas `a compliquer sa piste en tournant, en revenant par les autres petites rues, pour regagner au moins les boulevards o`u, dans la foule, il e^ut pu esp'erer se perdre avec facilit'e.

Backefelder remontait donc la rue des Abbesses, au grand galop :

— Arr^etez-le ! arr^etez-le !

Ph'enom`ene curieux mais certain : un homme poursuivi s’essouffle toujours plus rapidement que ses poursuivants. Ceux-ci n’ont, en effet, qu’`a s’occuper de courir, tandis que le fuyard, au contraire, doit choisir son itin'eraire et redouter perp'etuellement un accident venant entraver sa course.

L’exp'erience, une fois de plus, confirmait la r'ealit'e de cette remarque. Backefelder, apr`es avoir couru comme un fou jusqu’`a la hauteur de la rue Ravignan, commencait `a se demander s’il pourrait fuir longtemps encore. Rassemblant toute son 'energie, il fonca droit pendant quelques m`etres, parvint jusqu’`a la place des Abbesses et l`a, se retourna anxieux : ceux qui le poursuivaient 'etaient `a moins de cent m`etres.

— Je vais ^etre pris, murmura Backefelder.

Il fit un brusque crochet, tourna devant le Bureau de Poste, se pr'ecipita encore par la rue Antoinette.

Il ne pouvait plus aller bien loin. Au moment o`u il arrivait `a la hauteur de la rue Dancourt, Backefelder suffoqua, pris d’un point de c^ot'e qui lui coupait le souffle. Le malheureux Am'ericain s’arr^eta. Force lui fut de s’appuyer contre la vitrine d’un 'epicier, de souffler un peu. Et, naturellement, en moins de quelques secondes, les agents et la foule arrivaient, vingt poings se tendirent `a la fois vers lui, on le saisit, on le bouscula, on l’assomma `a moiti'e.

Backefelder n’avait pas encore eu le temps de se reconna^itre, de protester de son innocence, que les agents, heureux et fiers d’avoir enfin appr'ehend'e quelqu’un, l’entra^inaient avec brutalit'e.

— Allez, au poste.

Ils marchaient par quatre, deux sur chaque c^ot'e de la rue, un homme devant, un homme derri`ere, et la foule, assoiff'ee de vengeance, supposant que Backefelder 'etait pour quelque chose dans le terrible drame qui venait de se d'erouler au pont Caulaincourt, s’acharnait sur lui, lui envoyant coups de poing apr`es coups de poing, coups de pied apr`es coups de pied.

On le brutalisa m^eme tellement que Backefelder arriva en tr`es piteux 'etat au poste, pourtant voisin, de la place Dancourt, `a c^ot'e du Th'e^atre Montmartre. Il saignait du nez, il 'etait 'ecorch'e, 'etourdi. Or, il avait `a peine fait son apparition dans la salle de garde, que les agents furieux, eux aussi, commenc`erent `a le soumettre `a un

« passage `a tabac » en r`egle.

Le malheureux Backefelder voulu r'esister, car on ne lui avait pas mis les menottes, et `a rendre horion pour horion, lorsque, par bonheur, le brigadier charg'e du service de la nuit, intervint. Ayant la responsabilit'e de ses hommes, et craignant avant tout les histoires, il n’aimait pas les « passages `a tabac ».

— Assez ! ordonna-t-il.

Et imm'ediatement, il se mit `a interroger Backefelder.

— Ah c`a, mon gaillard, d'eclara-t-il d’un air supr^emement m'eprisant, c’est vous qui vous amusez `a faire le fant^ome ? C’est vous qui assassinez les gens en sortant du cimeti`ere ? Bon. Votre affaire est claire. D’abord, pourquoi n’avez-vous pas d’oreilles ?

Cette remarque suscita un nouveau toll'e, de nouveaux hurlements dans le poste.

— Il n’a pas d’oreilles ! criaient les agents. Ah si c’est pas honteux !

— Il n’a pas d’oreilles, d'eclara un vague journaliste entr'e dans la salle de garde `a la faveur du tumulte. Parbleu, voil`a bien la preuve que c’est lui le fant^ome.

Le jeune homme qui venait de parler e^ut peut-^etre 'et'e tr`es embarrass'e d’expliquer pourquoi le fait de n’avoir point d’oreilles prouvait que Backefelder 'etait un spectre, mais la remarque, si stupide fut-elle, plaisait aux braves gardiens de la paix. Nulle voix ne s’'elevait pour d'efendre Backefelder. L’Am'ericain, pourtant, avait repris haleine et commencait `a se remettre :

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