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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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— Pas commode, le probl`eme, constatait Juve, et, d’autre part, si jamais Fant^omas vient me visiter dans ma prison l`a-haut, comme il apercevra le trou creus'e dans le mur, je peux ^etre certain qu’il s’y penchera, qu’il m’apercevra et qu’il terminera mes aventures d’un f^acheux coup de revolver.

Quand Juve, soudain, eut une inspiration :

— Mais, je suis le dernier des imb'eciles ! s’'ecria-t-il, je n’ai qu’`a…

Sans plus attendre, il empoigna le c^able qui soutenait l’ascenseur, et, lestement, sans s’occuper des 'ecorchures qui lui meurtrissaient douloureusement les mains, il se hissait vers la chambre qu’il avait occup'ee pr'ec'edemment. Si Juve avait pu, de l’ouverture creus'ee dans le mur, sauter sur le c^able, il lui 'etait, en revanche, absolument impossible de sauter du c^able `a cette ouverture. Il ne pouvait pas prendre d’'elan, il n’aurait rien trouv'e `a quoi s’agripper.

Qu’allait donc faire Juve ?

Parvenu `a la hauteur de la petite ouverture, le policier en d'echirant autant qu’il le pouvait, son veston pour en former une corde, le jetait vers le trou creus'e dans le mur. Il recommenca plusieurs fois cette manoeuvre, puis enfin, r'eussit `a accrocher son habit `a une anfractuosit'e de la muraille. Juve, alors, `a petites saccades, lentement, tira sur son veston. Et c’'etait quelque chose de fort ing'enieux vraiment que Juve avait imagin'e l`a.

Le policier s’'etait brusquement rappel'e qu’au moment o`u il creusait le trou qui devait lui permettre d’entrer en communication avec Backefelder, il avait `a moiti'e 'ebranl'e un 'enorme moellon.

— Si je peux renverser ce moellon sur l’ascenseur, s’'etait dit Juve, le poids de la pierre le fera peut-^etre baisser un peu.

Juve, longtemps, pr'ecautionneusement, tira sur son veston qui lui avait tout simplement servi de grappin. Or, il arrivait, gr^ace `a une chance inou"ie, `a obtenir le r'esultat qu’il d'esirait. D’abord, il vit que la pierre bougeait un tout petit peu, puis elle se d'esencastra, puis elle oscilla v'eritablement. Juve tira un coup sec. La pierre tomba.

Malheureusement, Juve n’avait pas pr'evu que la pierre 'etait beaucoup plus lourde qu’il ne le semblait au premier abord. Avec stupeur, il s’apercut que, d'egringolant de haut, elle rebondit plusieurs fois puis, d'efoncant la plate-forme, elle passa au travers pour aller se perdre dans les soubassements.

— Pas de veine, remarqua Juve, le poids de cette pierre aurait pu me sauver et maintenant je n’ai plus rien `a jeter, absolument rien.

Il n’y avait pas, en effet, d’autre moellon que Juve p^ut pr'ecipiter. Force 'etait donc au policier de redescendre sur la plate-forme de sa prison.

Juve, pourtant, au moment o`u il reprenait pied sur l’ascenseur, ne semblait nullement d'ecourag'e.

— Renseignons-nous, murmura-t-il, il faut toujours se renseigner quand on le peut. Est-ce que la tour est encore tr`es profonde sous la cabine ? murmurait-il, `a quelle hauteur puis-je ^etre arr^et'e ?

Il ne pouvait pas voir, car, sous lui, l’obscurit'e 'etait compl`ete.

— Servons-nous d’une sonde.

Juve ramassa les quelques bo^ites de conserves vides qu’avait laiss'ees Backefelder. L’une apr`es l’autre, il les jeta dans le vide, et, quelques instants plus tard, Juve se redressait, l’air fort satisfait.

— `A en juger par le temps que ces objets mettent `a tomber, monologuait le policier, mon ascenseur est arr^et'e `a moins de trois m`etres du sol… h'e, h'e, je n’ai peut-^etre pas perdu mon temps.

Juve, alors, avec un parfait sang-froid, tira de sa poche son canif et, avec ce mince instrument, patiemment, lentement, entreprit de scier le c^able qui soutenait l’appareil.

— Je ne risque pas grand-chose, se disait le policier, si mes calculs sont justes, je vais tomber de trois m`etres, je ne me tuerai pas et, si mes calculs sont faux, je me tuerai, pr'ecis'ement, ce qui, ma foi, coupera court `a tous mes ennuis.

Juve continua longuement de scier le c^able. Il s’agissait d’un gros filin de chanvre qui r'esistait. Pourtant, il finit par l’entamer, par le scier `a moiti'e et, soudain, au moment o`u il s’y attendait le moins, la corde c'eda, l’ascenseur d'egringola dans le vide.

Cinq minutes plus tard, Juve 'etait debout, sur la plate-forme `a moiti'e bris'ee de l’appareil.

— Aucune 'egratignure, constatait-il, les jambes et les bras intacts. D'ecid'ement, j’ai de la veine.

Il s’en persuada bien davantage, lorsque, levant la t^ete, il apercut, `a moins de deux m`etres au-dessus de lui, la bienheureuse petite fen^etre par laquelle Backefelder s’'etait enfui, par laquelle il allait s’enfuir, `a son tour. S’aidant des pieds et des mains, il r'eussit, profitant des anfractuosit'es de la muraille, `a se hisser jusqu’au niveau de l’ouverture.

La fen^etre donnait sur le parc, qu’elle surplombait un peu, Juve prit son 'elan une fois encore, sauta.

Il 'etait libre.

Mais `a peine Juve 'etait-il libre, `a peine s’appr^etait-il `a s’enfuir loin du Ch^ateau Noir, loin de la tombe que Fant^omas avait voulu lui assigner, qu’il arr^eta brusquement sa fuite, froncant les sourcils :

— Et puis non, d'eclarait Juve, je ne ficherai pas le camp comme ca. `A coup s^ur Fant^omas va venir, quand ca ne serait que pour savoir si j’ai gliss'e un papier sous la porte de ma prison. Je vais l’attendre. Je vais lui sauter `a la gorge. Il faut en finir, co^ute que co^ute.

Juve alors fit le tour du Ch^ateau Noir suivant, d’aussi pr`es que possible, les murailles avec la crainte continuelle de mettre le pied dans l’une des trappes que Fant^omas, il le savait par exp'erience, avait d^u multiplier autour de sa prison. Juve gagna un fourr'e, alla s’y dissimuler, commenca `a guetter. Malheureusement, il 'etait une chose que le policier n’avait point pr'evue : c’est que les forces humaines ont des limites. Juve 'etait 'epuis'e, rompu de fatigue, il n’en eut pas conscience, mais il s’endormit profond'ement.

***

— Fouillons le ch^ateau !

Minutieusement, Michel et L'eon, accompagn'es de Backefelder et des agents, fouillaient jusqu’en ses moindres recoins le sinistre Ch^ateau Noir. Ils ne trouvaient pas trace de Juve, ils ne trouvaient rien qui les m^it sur la piste du policier ou m^eme de Fant^omas.

Les larmes aux yeux, d'esesp'er'e, Michel, apr`es de longues heures de recherches, donnait l’ordre de retraite :

— Fouillons le parc, disait-il. Mais, h'elas, je crois bien que nous ne retrouverons plus jamais Juve.

Or, quelques minutes plus tard, avec un ahurissement absolu, Michel lui-m^eme, alors qu’il faisait le tour de la propri'et'e et fouillait les buissons, d'ecouvrait qui ? Juve. Endormi.

— Monsieur Backefelder ! L'eon ! Par ici. Le voil`a !

`A peine r'eveill'e, Juve tomba dans les bras de ses amis.

— Oui, faisait-il, j’ai pu m’'echapper. Cela n’est rien, ce que je regrette, c’est de m’^etre endormi, ma parole, je suis d'eshonor'e et je ne m’en consolerai jamais, je ne sais m^eme pas combien il y a de temps que je ronfle comme un imb'ecile. Fant^omas est peut-^etre venu, sans que je le voie.

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