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ЖАНРЫ

L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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— Exactement, `a quelques kilom`etres de la pointe Saint-Mathieu. Nous y parviendrons, si je suis bien renseign'e par les officiers du bord, par mes officiers, mon cher Juve, d’ici `a vingt minutes au plus tard. Or, `a la pointe Saint-Mathieu…

La plainte d’une sir`ene lui coupa la parole.

D’un m^eme mouvement Juve et Fandor s’'etaient lev'es.

Fant^omas, nonchalamment, s’'etait lev'e, lui aussi :

— Oh oh, gouailla-t-il vous n’^etes pas habitu'e aux choses de mer, mon cher Juve, ni vous non plus, Fandor ? Ce qui se passe ? Mais rien du tout. Le brouillard est 'epais, nous naviguons en des mers assez fr'equent'ees, par des bateaux de p^eche, le Skobeleff donne de la sir`ene pour signaler son passage. Voil`a tout.

On frappait `a la porte de la petite cabine. C’'etait le comte Piotrowski qui venait aux ordres :

— Mon Commandant, je tiens `a vous signaler que nous sommes enti`erement gagn'es par la brume. D’apr`es le point fait `a midi et l’estimation du loch nous devons ^etre juste `a la hauteur de la pointe Saint-Mathieu. J’ai fait allumer les feux de position, je viens d’ordonner `a la sir`ene de siffler toutes les deux minutes. Je gouverne, d’apr`es la carte, nord-nord-ouest. Est-ce bien ?

— C’est bien, monsieur, mais gouvernez au plus pr`es, vous allez apercevoir, j’imagine, le phare de la pointe.

Il n’avait pas fini de parler que derri`ere le comte Piotrowski apparaissait le lieutenant Alexis.

— Mon Commandant, demanda le jeune officier, comment dois-je piloter ? J’ai deux feux par tribord, ce doit ^etre la passe, et cependant `a b^abord j’apercois encore deux autres feux dans la brume, deux feux qui sont certainement les feux de position de deux barques, car ces feux se balancent au rythme de la houle.

Le comte Piotrowski demeura muet, d'ef'erent. Fant^omas ordonna :

— Il faut ^etre prudent, messieurs, ces parages sont dangereux. Puisque vous apercevez `a b^abord deux navires, gouvernez droit dessus, nous sommes certains, d’avoir la mer ouverte et, dans une heure, si la brume ne s’est pas lev'ee, nous mettrons en panne.

Les deux officiers se retir`erent. Fant^omas, semblait d'ej`a vouloir reprendre la conversation interrompue lorsque soudain il bondit en avant. Il ne laissa m^eme pas `a Juve et Fandor le temps de se mettre en garde. D'ej`a ils 'etaient violemment frapp'es au visage par l’extraordinaire bandit.

— L’heure de la vengeance sonne, hurlait Fant^omas.

Atteints en plein visage, Fandor gisait sur le canap'e.

Juve, assomm'e, se cramponnait `a la muraille, la face couverte de sang.

Les 'ev'enements se pr'ecipitaient.

Fant^omas, d’un bond, avait laiss'e la cabine. Un effroyable vacarme avait retenti. Le plancher se d'erobait sous Juve et Fandor jet'es l’un sur l’autre sous les meubles qui s’'ecroulaient.

— Mal'ediction, criait Juve, et Fandor jurait.

Il y eut un grand raclement contre la coque. Le Skobeleff tout entier se disloqua, semblait-il. Puis des coups de feu, des sifflets, des cris.

— Fichu, dit Juve en secouant la porte ferm'ee `a clef, Fandor, nous coulons.

Il ne put ajouter un mot. La cabine venait d’effectuer un

« tonneau » complet.

— Nom de Dieu, cria le policier, au sein du tumulte, et le portefeuille ?

Juve se tra^ina vers l’angle de la petite pi`ece. Tout en causant avec Fant^omas, Juve, en effet, merveilleux de sang-froid, avait parfaitement apercu, pos'e sur une 'etag`ere, le fameux portefeuille rouge qu’il 'etait venu chercher au p'eril de sa vie. Et maintenant m^eme que le Skobeleff semblait s’enfoncer dans l’ab^ime, c’'etait vers ce portefeuille que Juve s’'elancait.

Indiff'erent au bouleversement des choses, Juve atteignit enfin la serviette de maroquin. Ses doigts crisp'es s’incrust`erent dans le cuir, cependant que, pour retenir Fandor, il mordait `a pleines dents le collet du veston du journaliste.

Et alors, avec l’instantan'eit'e des catastrophes, la cabine o`u demeuraient prisonniers les deux amis 'etait d'efonc'ee par une 'enorme lame, une douche d’eau crevait les murailles, enlevait la fragile prison des deux hommes.

Sans m^eme en avoir conscience, tandis que le Skobeleff, 'eventr'e par un r'ecif, coulait, Juve et Fandor, balay'es par la houle 'etaient jet'es `a l’eau, roul'es par le courant, entra^in'es dans la mer disparue sous la brume.

6 – UN CADAVRE MAQUILL'E

Entre la mer et le haut de la falaise, deux ^etres fuyaient la pointe Saint-Mathieu. Jean-Marie l’'equarisseur et Fleur-de-Rogue, la farouche fille d’Ouessant.

— Jean-Marie, disait Fleur-de-Rogue, voici le jour qui se l`eve, c’est l’heure de nous en aller, il ne faut pas rester longtemps dans leur voisinage.

— Penses-tu que les gendarmes oseraient se risquer ici, pour venir nous cueillir ?

— Non, c’est la mer qui m’effraie. Vois-tu par le large, comme elle est grise et moutonneuse, s^ur qu’elle m'edite encore un mauvais coup. L’affaire de cette nuit n’a pas d^u lui plaire, et aussi vrai que je suis ici, je suis certaine qu’elle se vengera. 'Ecoute comme elle gronde, et puis, vois donc, vois donc l`a-bas ?

D’un geste terrifi'e, la farouche Bretonne montrait un paquet lourd qu’une lame agonisante 'etait venue jeter sur un petit rocher : c’'etait un cadavre, encore un, dont l’Oc'ean ne voulait pas, encore une victime du naufrage du Skobeleff, que la mer restituait `a ses auteurs.

— Allons nous-en, dit Fleur-de-Rogue, j’ai peur.

Jean-Marie n’'etait pas rassur'e non plus.

Fleur-de-Rogue savait o`u retrouver les autres membres de la bande qui, apr`es le naufrage, s’'etaient 'eparpill'es comme une vol'ee de corbeaux.

Quant `a Jean-Marie, il s’'etait d'ecid'e `a regagner le manoir de Kergollen.

L’apache-'equarrisseur avait 'et'e embauch'e par Dame Brigitte, en qualit'e de jardinier, il occupait l`a un poste facile, 'etait ignor'e des gens de la ville, passait inapercu aupr`es de la police et cela lui convenait `a merveille.

Dame Brigitte, au surplus, et les deux h^otes qu’elle avait recueillis la veille au soir, avaient d^u passer une nuit pleine d’inqui'etude.

Peut-^etre convenait-il pour Jean-Marie d’aller s’en enqu'erir et de leur fournir, avec la plus parfaite hypocrisie, des renseignements de t'emoin oculaire ?

Mais, soudain, Jean-Marie fit un brusque 'ecart, et se dissimula derri`ere un tronc d’arbre. Il venait de voir sortir de la propri'et'e, un homme en uniforme.

Or, la seule vue de l’uniforme troublait toujours l’'enigmatique jardinier du manoir de Kergollen.

L’uniforme 'etait sombre, orn'e d’un galon d’or, la tenue d’un officier de marine : ce doit ^etre un naufrag'e du Skobeleff, se dit l’amant de Fleur-de-Rogue.

Visiblement, l’officier russe cherchait `a passer inapercu.

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