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ЖАНРЫ

L'Arrestation de Fant?mas (Арест Фантомаса)
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Il n’en 'etait rien, mais, `a coup s^ur, ce ne devait pas ^etre de la faute de l’Anglais.

Cependant que la princesse, mont'ee dans un 'el'egant coup'e automobile, regagnait son h^otel, Ellis Marshall avait saut'e dans un taxi et s’'etait fait conduire au coquet rez-de-chauss'ee qu’il occupait aux environs de la place de l’'Etoile.

Il avait demand'e `a son valet de chambre d’aller r'eveiller le m'ecanicien et de faire amener avant une heure la voiture automobile devant la porte.

L’Anglais poss'edait une puissante quarante chevaux, gr'e'ee en voiture de course, avec laquelle il sillonnait les routes de France.

Puis, Ellis Marshall 'echangea en h^ate son habit de soir'ee contre un costume de voyage. Il se fit conduire par taxi-auto `a Neuilly, arr^eta le v'ehicule `a un carrefour, donna l’ordre d’attendre et, `a pas furtifs, se dirigea vers l’entr'ee de service du somptueux h^otel habit'e par la princesse Sonia Danidoff.

Ellis Marshall tira une cl'e de sa poche, ouvrit la grille qui communiquait avec les communs, p'en'etra dans la propri'et'e. Une masse sombre s’'elevait au milieu du parc : l’h^otel de la princesse.

Dans le silence de la nuit, dissimul'e au pied de la maison, Ellis Marshall siffla trois fois, puis il attendit. Des pas l'egers se firent entendre au bout de quelques instants. La fen^etre de l’office s’entreb^ailla, une t^ete se profila dans l’embrasure, celle d’une jeune femme.

— C’est vous, Nadine ? demanda Ellis Marshall.

— C’est moi, r'epondit la personne.

Comme s’il se f^ut agi d’un geste habituel, l’'el'egant homme du monde parut tendre la main `a la personne qui avait toutes les allures d’une soubrette, mais en m^eme temps qu’il touchait la paume il y glissait discr`etement quelques louis d’or :

— Nadine, interrogea-t-il, que fait votre patronne ?

— Elle sort, ce soir, monsieur Ellis, elle part en automobile.

— Parbleu, je m’en doutais.

— Voil`a, fit-elle, que vous allez encore ^etre jaloux.

— Nadine, vous m’avez dit que madame partait en automobile. O`u va-t-elle ?

— Mais je ne sais pas, d'eclara la servante, je sais seulement qu’il doit s’agir d’un assez long voyage.

— Dans combien de temps part-on ?

— D`es que madame sera chang'ee, dans une heure peut-^etre ?

Ellis Marshall tourna les talons.

— Monsieur, appela doucement la soubrette.

— Qu’y a-t-il ?

— Je suis s^ure que vous allez encore suivre madame ? Vous allez essayer de la rencontrer.

— Parbleu.

— Mon Dieu, madame va bient^ot s’apercevoir que c’est moi qui vous renseigne. Ah, si je n’'etais pas s^ure que vous l’aimez tant…

— Voyons, Nadine, vos appr'ehensions sont ridicules. Vous savez bien que la princesse Sonia finira par ^etre touch'ee de mon amour si ardent et si respectueux. Vous savez bien que je finirai par l’'epouser.

***

Dans la nuit noire, se dirigeant vers Versailles, l’automobile de course pilot'ee par Ellis Marshall trouait l’obscurit'e de ses phares.

Mais, soudain, les freins grinc`erent, les roues d'erap`erent, l’automobile s’arr^eta. Son conducteur venait de s’apercevoir qu’une autre voiture 'etait arr^et'ee `a quelque distance devant lui. Le m'ecanicien en 'etait `a demi enfoui sous le ch^assis. La carrosserie, une limousine confortable, 'etait herm'etiquement ferm'ee, l’int'erieur n’'etait pas 'eclair'e.

Ellis Marshall eut un sourire de triomphe. Ayant rang'e son engin de course sur le bas-c^ot'e du chemin, il s’approcha `a pied du v'ehicule en panne.

— Vous n’avez besoin de rien ? demanda-t-il.

Et, feignant soudain la plus grande surprise, il s’'ecria, assez haut pour ^etre entendu de la personne qui se trouvait `a l’int'erieur :

— Ah, par exemple, mais je ne me trompe pas, c’est bien l’automobile de la princesse Sonia Danidoff.

Pr'ecis'ement la glace de la porti`ere s’abaissa `a ce moment, une t^ete de femme parut :

L’Anglais, exag'erant encore son 'etonnement, leva les bras au ciel.

Ironiquement, il poursuivit :

— Et c’est m^eme madame la princesse Sonia Danidoff. J’imagine, ch`ere princesse, que votre migraine va beaucoup mieux, puisque vous voici sur la route ?

— Ma migraine, monsieur, r'epondit la princesse, ne va pas mieux, mais je la prom`ene, voil`a tout. Et vous-m^eme, baronnet, o`u allez-vous donc ?

— Promenez ma neurasth'enie, madame, et puis, j’ai eu comme qui dirait l’intuition que vous alliez partir. Partir en voyage, que peut-^etre vous auriez besoin de moi. J’ai eu la chance d’^etre sur la m^eme route que celle que vous suivez. O`u qu’on aille, il est tr`es difficile de sortir de Paris sans prendre le chemin de Versailles, c’est d’ailleurs, n’est-il pas vrai, votre direction ? ne comptez-vous pas vous diriger vers la Vend'ee ? la Bretagne ?

La princesse tressaillit. Elle se rejeta au fond de la voiture, cependant qu’Ellis Marshall, par discr'etion, descendait du marchepied sur lequel il 'etait mont'e.

Il y eut un l'eger silence, pendant lequel on entendait les sourds jurons pouss'es par le m'ecanicien, et puis, celui-ci, tout couvert de graisse et de boue, sortit enfin de dessous la voiture :

— On est en panne, madame la princesse.

— Ce sera long ? demanda celle-ci, anxieuse.

— Nous en avons pour deux jours.

Et l’homme s’embarqua dans une explication confuse, compliqu'ee, annoncant qu’il s’agissait d’une rupture de pi`ece, qu’il faudrait remorquer la voiture jusqu’`a l’usine.

Ellis Marshall l’interrompit :

— Je vous emm`ene, madame, dit-il, ma voiture n’est pas confortable comme la v^otre, mais elle est plus rapide, veuillez y accepter une place, demain nous serons arriv'es.

— Demain, savez-vous donc o`u je vais ?

— Parbleu.

Et, comme la princesse esquissait un geste d’incr'edulit'e, l’Anglais prononca tout bas, pour n’^etre entendu que d’elle, ces paroles 'etranges :

— Moi aussi, j’ai des yeux qui savent voir, moi aussi, j’ai des oreilles qui peuvent entendre. Au lieu de marcher l’un contre l’autre, princesse, voulez-vous que nous soyons alli'es ?

La princesse regarda Ellis Marshall franchement :

— Soit, consentit-elle, j’accepte, mais chacun pour soi, n’est-il pas vrai ?

— All right, dit l’Anglais.

2 – L’UNIQUE SOLUTION

Avec un grand fracas m'etallique le train express venant de Paris p'en'etrait en gare d’Angers. Lanc'e `a toute vitesse, le convoi ralentit soudain dans le g'emissement confus des freins bloqu'es.

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