Чтение онлайн

ЖАНРЫ

La disparition de Fandor (Исчезновение Фандора)
Шрифт:

Sans ajouter un seul mot, lady Beltham se retira. Dans sa cellule, J'er^ome Fandor avait fait la grimace :

— Nom de Dieu de nom de Dieu, grommelait le journaliste, en voil`a une aventure, c’est qu’elle a raison, si je flanque le feu aux poudres maintenant il va y avoir des sinistres. Bah, attendons jusqu’`a demain matin.

***

Alors qu’elle quittait Fandor, lady Beltham remontait par une petite 'echelle dans la salle basse du phare. Elle parvenait ainsi au centre m^eme de la haute tour. L`a, se dressait `a l’int'erieur du pyl^one creux un 'etroit escalier qui, accol'e contre la muraille, permettait d’atteindre la lanterne o`u le phare brillait.

Or, comme lady Beltham commencait `a gravir les degr'es de cet escalier pour aller prendre son poste pr`es du feu, comme elle gravissait les premi`eres marches, s’attendant presque `a ce que J'er^ome Fandor, dans sa cellule, m^it ses menaces `a ex'ecution et occasionn^at la formidable explosion qu’il projetait, lady Beltham entendit une voix terrifi'ee qui lui criait :

— Montez vite, montez vite, le feu est 'eteint. Je ne peux pas le rallumer.

Qui donc parlait ainsi ?

Lady Beltham, d'efaillante, venait de s’appuyer contre la muraille `a bout d’'energie.

— Le feu est 'eteint !

Qui lui parlait ?

Lady Beltham le savait bien, c’'etait Anselme Roche.

La veille, en effet, alors que la mer semblait d’huile, tant elle 'etait paisible, une voile blanche avait cingl'e sur le r'ecif.

Anselme Roche avait pris pied sur l’'ecueil, 'etait entr'e dans le phare avant que lady Beltham, occup'ee dans la lanterne e^ut pu s’opposer `a son arriv'ee. Une sc`ene dramatique, courte mais terrible, s’'etait alors produite.

Anselme Roche, qui avait la bonne foi candide des amoureux, s’'etait pr'ecipit'e vers celle qu’il consid'erait toujours comme 'etant seulement Mme Borel et, `a mots entrecoup'es, lui avait dit :

— Votre amant, c’est Fant^omas. Oui, c’est l’abominable Fant^omas. Quittez-le. Je vous aime. Vous referez votre vie. S'eparez-vous de ce mis'erable !

`A ces paroles ardentes, Mme Borel, lady Beltham, plut^ot, n’avait d’abord rien r'epondu. Elle savait bien, elle, la grande dame, que M. Borel n’'etait autre que Fant^omas, elle savait bien aussi qu’Anselme Roche 'etait 'epris, profond'ement 'epris d’elle. 'Etait-ce suffisant pour qu’elle p^ut trahir l’amant qu’elle aimait toujours ?

Lady Beltham eut donc pour le magistrat des paroles vagues. Elle ne dit ni oui ni non, elle ne refusa ni n’accepta les offres que multipliait le magistrat. Et puis, la nuit 'etait venue, une saute de vent avait boulevers'e l’Oc'ean tranquille jusqu’alors, le canot qui avait amen'e Anselme Roche se brisa contre l’'ecueil et, par la nuit de temp^ete, lady Beltham et son compagnon ne purent plus 'echanger un mot, occup'es seulement `a rallumer le feu, tant les rafales de vent soufflaient, `a manoeuvrer la sir`ene, `a sauver les navires qui passaient au large.

Comme la temp^ete redoublait vers la fin du jour, lady Beltham songeait `a Fandor qui, depuis la veille, n’avait recu d’elle aucune provision.

C’'etait alors que le journaliste la menaca de faire sauter le phare, et quand elle remonta de la cave o`u Fandor 'etait prisonnier, Anselme Roche, demeur'e dans la lanterne, lui hurla le lugubre avertissement :

— Le feu est 'eteint. Il y a un navire en perdition. Que faire ?

Lady Beltham, une seconde, s’affola. Son parti, toutefois fut vite pris.

Elle savait qu’en cas de danger, en cas d’avarie survenant au feu, un m'ecanisme 'etait pr'evu qui permettait d’actionner une puissante sir`ene remplacant l’'eclat de la lanterne. Mais cette sir`ene 'etait lourde `a mettre en action. Jamais ni elle ni Anselme Roche n’arriveraient `a la faire mouvoir. Lady Beltham n’h'esita pas. Elle revint trouver Fandor. Elle ouvrit la trappe :

— Vous nous ferez sauter demain, lui dit-elle, si vous le voulez, mais venez, vous ^etes courageux, j’ai confiance en vous, il faut que vous m’aidiez, il s’agit de sauver un navire.

Suivant la grande dame qui lui expliquait la manoeuvre, J'er^ome Fandor se pr'ecipita dans l’escalier en colimacon qui grimpait vers la lanterne du phare :

— Vite, vite, criait lady Beltham, le passage est si mauvais qu’en un instant un navire peut s’y engloutir. Lady Beltham et Fandor, quelques minutes plus tard, haletants, hors d’haleine, atteignaient la lanterne. Or, comme ils y parvenaient, `a travers les vitres de la chambre d'e garde, ils apercurent Anselme Roche qui, debout sur l’'etroit balcon entourant le phare, agitait 'eperdument une cloche en d'epit des embruns qui lui sautaient au visage, des rafales de pluie qui l’aveuglaient.

Mais lady Beltham et Fandor n’eurent qu’une seconde `a peine le temps d’apercevoir le courageux magistrat.

Sans qu’ils pussent se rendre compte de ce qui se passait, ils virent Anselme Roche soudain arrach'e au balcon par quelque chose qui heurta le phare `a grand fracas.

Le corps du malheureux 'etait entra^in'e dans le vide.

Un paquet de mer un instant, dissimula l’horizon. L’endroit o`u s’'etait trouv'e Anselme Roche quelques secondes auparavant, 'etait vide, brusquement.

Le vent, la temp^ete, autre chose peut-^etre l’avaient emport'e, arrach'e, lanc'e `a la mer.

27 – QUATRE CRIS DANS LA TOURMENTE

Que s’'etait-il donc pass'e ?

Une heure environ avant que Fandor et lady Beltham eussent vu le procureur Anselme Roche si extraordinairement enlev'e du haut de la galerie du phare, par une sorte de perche qui avait sembl'e surgir du sein des flots, Juve, qui depuis le d'ebut de la soir'ee 'etait sur les traces de Fant^omas, avait fini par rejoindre le bandit au moment o`u celui-ci arrivait au Port-Vieux `a Biarritz.

Fant^omas un instant, semblait-il `a Juve, avait eu l’id'ee de p'en'etrer dans l’auberge de Jos'e Farina. Il 'etait vraisemblablement trop tard, les volets, les fameux volets du cabaret 'etaient herm'etiquement clos et le bandit, qui certainement se sentait poursuivi, avait d^u se rendre compte qu’il n’aurait pas le temps de se faire ouvrir avant d’^etre rejoint.

Fant^omas prenant une d'ecision rapide, se perdit alors dans une ruelle 'etroite et sombre qui faisait l’angle de la maison de Jos'e Farina. Cette ruelle conduisait au port. Fant^omas la suivit en courant, il n’avait pas le droit de s’attarder, derri`ere lui, en effet, il entendit le bruit des pas pr'ecipit'es de Juve et l’insaisissable bandit devait redouter d’^etre captur'e enfin.

Поделиться с друзьями: