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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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`A peine Juve pouvait-il jeter un coup d’oeil vers la haute mer qu’il comprit imm'ediatement le motif de cette canonnade.

Au large, on voyait le British Queenqui br^ulait.

Le vent et la mar'ee le drossaient vers la c^ote. C’'etait sur lui que les canons terriens crachaient leur mitraille, sur lui que, sans doute l’on voulait couler avant qu’il e^ut apport'e contre terre les germes de peste et les malheureux qu’il recelait encore.

Et Juve songeait :

— Ah, mal'ediction, mal'ediction, que veut dire encore cela ?… J’ai laiss'e Fant^omas `a bord, est-ce lui l’auteur de cet incendie ? s’est-il 'echapp'e ? s’'echappera-t-il ?

24 – L’AMOUR VEILLE

Les cieux se teintaient de rose, dans la direction du couchant et les bruits de la montagne, les chants des bateliers s’att'enuaient.

Il semblait que la nature enti`ere se recueillait dans un pieux silence avant l’approche de la nuit prochaine.

J'er^ome Fandor ouvrit les yeux.

Il reposait, mollement 'etendu sur un tapis de mousse 'epaisse ; autour de lui s’'elevaient, semblait-il, des roseaux desquels se d'egageait une humidit'e fra^iche.

Le journaliste d’ailleurs se sentait tout ankylos'e, tout engourdi, il avait froid, il frissonna.

Fandor 'etait envahi par une sorte de torpeur qui lui interdisait tout mouvement.

Il 'ecouta fig'e dans le bien-^etre de cette qui'etude apparente.

Aucun bruit, `a peine au loin, et par intervalles, le murmure cristallin d’un ruisseau qui coulait en minuscules cascades.

Le journaliste reprenait difficilement ses esprits, et instinctivement, le corps lass'e, bris'e, il allait se laisser aller `a sa somnolence, lorsque tout son corps sursauta et qu’un cri d’'epouvante s’'echappa de ses l`evres.

S’approchant de son visage, cependant qu’une haleine br^ulante lui caressait la figure, Fandor venait d’apercevoir la gueule immense et redoutable d’un monstre.

Quel 'etait ce nouveau cataclysme ?

Fandor se recula en arri`ere, mais il respira, un peu rassur'e. La gueule qui venait de le terrifier 'etait celle d’un grand chien qui s’'etait approch'e de lui et le regardait, semblait-il, avec compassion.

Cependant qu’il demeurait stup'efait, Fandor sentait sur ses mains glac'ees une sensation douce de chaleur.

Il remua, c’'etait un autre chien qui le l'echait.

Enfin Fandor en voyait un troisi`eme, qui, `a quelque distance de lui, nonchalamment 'etendu sur le sol, le consid'erait de ses gros yeux bienveillants.

Le journaliste 'etait de plus en plus abasourdi.

O`u se trouvait-il ? que lui 'etait-il arriv'e ?

Fandor, en se remuant, se rendait compte que ses v^etements 'etaient recroquevill'es, durcis, raides et p'enibles au corps, comme s’ils avaient longtemps s'ejourn'e dans de l’eau.

Fandor se soulevait sur son s'eant, essayait de regarder par-dessus les roseaux au milieu desquels il se trouvait dissimul'e.

Or, voici qu’`a l’horizon, tr`es loin, il voyait se profiler la silhouette rectiligne et hach'ee de toitures et de chemin'ees, cependant, qu’au premier plan il apercevait un immense tuyau, haut peut-^etre de deux m`etres, et qui semblait un reptile gigantesque serpentant le long du sol.

— Ah ! mais, s’'ecria Fandor, je me souviens maintenant.

La m'emoire lui revenait en effet.

Le journaliste se rappelait parfaitement les aventures dont il avait 'et'e le h'eros et la victime, `a partir du moment o`u, fuyant Hans Elders et les policemen qui le recherchaient dans la taillerie de diamants, il avait 'et'e emport'e par la courroie de transmission et pr'ecipit'e, apr`es diverses p'erip'eties et de nombreux dangers, dans le gros siphon par lequel passaient les eaux alimentant les machines de l’atelier.

— Encore une fois, s’'ecria le journaliste, j’ai vu la mort de pr`es, mais j’ai pass'e `a c^ot'e d’elle…

Il se rendait compte maintenant que ballott'e comme une 'epave dans le courant, il avait 'et'e d'evers'e par le gros tuyau dans la rivi`ere.

Mais d'esormais Fandor se demandait comment il se faisait qu’il se trouvait couch'e sur cette berge, sur'elev'ee au-dessus du niveau du fleuve ? Et puis quels 'etaient ces chiens ? ces trois chiens, ces molosses aux crocs formidables qui, 'enigmatiques et silencieux, semblaient veiller sur lui ?

Fandor lentement se retourna.

Alors qu’il effectuait cette volte-face, une nouvelle surprise venait de le faire tressaillir `a nouveau.

Attach'e par la bride `a une branche d’arbre, et broutant paisiblement les feuilles nouvelles, se trouvait un cheval, tout sell'e et qui semblait attendre le retour de son cavalier.

Cette fois, plus d’h'esitation, il reconnaissait la monture.

— Le cheval de Teddy, s’'ecria-t-il, ah, par exemple.

Une crainte nouvelle assaillit son esprit. Comment se faisait-il que le jeune garcon eut ainsi abandonn'e sa b^ete, et pourquoi n’'etait-il pas `a c^ot'e de Fandor, puisque le cheval s’y trouvait bien ?

Fandor s’'etait lev'e.

Il fit quelques pas lorsque ses pieds heurt`erent dans un repli de terrain un corps inerte.

— Ah, hurla Fandor… ah ! mon Dieu, c’est Teddy.

C’'etait en effet le jeune ami du journaliste. Il gisait au fond d’une orni`ere, crott'e, p^ale, immobile, 'evanoui.

Sans doute le jeune homme avait fait une chute, il portait `a la tempe une l'eg`ere blessure, quelques gouttes de sang perlaient `a son front.

Fandor s’'etait pench'e aussit^ot sur l’adolescent.

— Que lui est-il arriv'e, mon Dieu, murmura-t-il…

Et le journaliste 'etait `a la fois intrigu'e et confus, car il imaginait que Teddy, qui professait `a son 'egard une telle sympathie et se d'evouait si volontiers `a sa cause, avait d^u attraper quelque mauvais coup en le sauvant, lui, Fandor.

`A la position occup'ee par l’enfant par rapport `a celle de Fandor l’instant pr'ec'edent et eu 'egard `a la topographie des lieux, le journaliste se rendait compte qu’il avait d^u ^etre amen'e jusqu’`a la rive du fleuve par un courant favorable, puis, que quelqu’un, d'eployant une force extraordinaire, l’avait hiss'e `a travers les broussailles et le sol d'etremp'e, jusque sur la berge.

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