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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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Capiton satin blanc, fillette cent francs, le m^eme riche cent cinquante francs.

Sous plomb brocard 350, ferrures comprises grand luxe, taille moyenne, 575 francs, go^ut am'ericain 6 'ecussons : l’'ecusson, pi`ece 30 francs en argent, commission D r Palter, 13 francs.

Enfin sur une derni`ere page : Fandor lut :

Suivre l’affaire Block, 94 ans, avenue de Messine.

De plus en plus perplexe, le journaliste tourna et retourna ce petit carnet.

— Ce n’est pas ordinaire, se dit-il, que signifient ces notes ? Que peuvent-elles bien vouloir dire ? Il faudrait absolument que je puisse retrouver cette femme.

Les initiales aussi le pr'eoccupaient.

D. F., se r'ep'eta-t-il, D. F., je sais que Dveut dire Delphine, puisque je l’ai entendue se nommer, mais F ? Ne s’agirait-il pas de Delphine Fargeaux ?

Ce nom rappelait `a Fandor un tas de choses dont le souvenir amenait un pli soucieux sur son front. Delphine Fargeaux, n’'etait-ce pas en effet une personne bizarre, dont il avait longuement entendu parler au cours de ses derni`eres aventures et dont l’existence avait 'et'e travers'ee par des drames terribles auxquels Fant^omas n’'etait pas 'etranger. 'Etait-ce bien elle ?

Fandor, `a deux ou trois reprises, fit le tour du skating, cherchant `a retrouver la propri'etaire de ce carnet. Mais ce fut en vain, et ennuy'e, il allait le porter `a l’administration, lorsque soudain il avisa sur une feuille un num'ero de t'el'ephone :

— Parbleu, se dit-il, c’est l`a une indication. Demain matin je t'el'ephonerai l`a et je demanderai :

« Delphine Fargeaux », je verrai bien la r'eponse que j’obtiendrai, il faut que j’en aie le coeur net.

***

— All^o, all^o, le 886-820.

Fandor, depuis dix minutes, dans une cabine t'el'ephonique, s’efforcait d’avoir une communication difficile `a obtenir.

— Pas libre, r'epondait la demoiselle du t'el'ephone.

Et Fandor s’ent^etait.

Enfin, il obtint la communication. `A l’autre bout du fil, quelqu’un, une voix m^ale lui r'epondit :

— En effet, c’est bien ici le 886-820. Parfaitement, monsieur, `a votre service. Il s’agit 'evidemment d’une c'er'emonie. Voulez-vous nous dire le quartier, nous vous mettrons en rapport avec notre agence. Dans de semblables circonstances, on aime toujours avoir quelqu’un qui s’occupe de tout.

— Qu’est-ce que me chante ce bavard ? se demandait Fandor qui, l’interrompant, finit par placer une parole :

— Je voudrais simplement parler `a M me Delphine Fargeaux, elle est bien chez vous, n’est-ce pas ?

— Est-ce personnel ?

— C’est personnel.

— Une seconde, monsieur, nous allons l’appeler `a l’appareil.

— Qui me demande ?

Le journaliste tressaillit. Il reconnaissait la voix et le l'eger accent m'eridional.

— Vous ne me connaissez pas, madame ? Mais peu importe, j’ai trouv'e hier un objet qui vous appartient, je serais d'esireux de vous le rendre, c’est un petit carnet. O`u puis-je vous l’apporter ?

Une exclamation l’interrompit :

— Ah mon Dieu ! monsieur, que je suis contente !

— Voulez-vous me donner votre adresse et je viendrai dans une demi-heure.

Mais on l’interrompit :

— Non, non, monsieur, non, ce n’est pas possible. Ou plut^ot… cependant…

L’interlocutrice s’embarrassait ; apr`es une l'eg`ere h'esitation, elle reprit pourtant :

— Vous me connaissez de vue, monsieur ?

— Certainement, r'epondit Fandor, vous ^etes une tr`es jolie personne brune…

— Eh bien, monsieur, puisque vous me connaissez, voulez-vous avoir l’obligeance de venir ce soir `a six heures au square d’Anvers me rapporter mon carnet ? Je serais bien heureuse de vous en remercier. J’esp`ere que ce rendez-vous ne vous d'erange pas ?

— Entendu, d'eclara Fandor qui voulait encore poser une autre question, mais son interlocutrice avait raccroch'e.

***

Cependant, ce m^eme matin, M. Dupont de l’Aube, pommad'e, ras'e de frais, descendait d’un taxi-automobile `a l’entr'ee de la rue de la Croix-Nivert.

— Dr^ole de quartier `a habiter pour une demi-mondaine, pensait-il, cependant qu’il s’avancait `a pied dans la rue de Grenelle.

Le s'enateur, tout guilleret, portait pr'ecautionneusement un carton plat, qui lui avait 'et'e remis une demi-heure auparavant dans un grand magasin o`u il s’'etait rendu. Ce carton plat contenait une d'elicieuse paire de jarretelles roses que le vieux s'enateur, qui n’avait point oubli'e sa rencontre de la veille, d'esirait offrir `a sa nouvelle connaissance.

Le s'enateur suivait un long mur et il avait remarqu'e en lisant les num'eros des maisons voisines qu’il devait approcher de l’adresse que lui avait donn'ee la

« demoiselle » du skating.

Il arriva devant une grande porte `a laquelle il sonnait et comme on tardait `a ouvrir il consid'era machinalement l’immeuble devant lequel il se trouvait.

Le s'enateur parut stup'efait :

— Ah, nom d’un chien ! fit-il, ca n’est pas possible, cette petite femme m’a cont'e une blague.

`A ce moment, la porte s’ouvrit, un personnage rev^etu d’une sorte de livr'ee noire `a boutons blancs, s’inclina devant lui :

— Si monsieur veut se donner la peine d’entrer.

Dupont de l’Aube jeta un coup d’oeil sous la vo^ute qu’il d'ecouvrait `a l’int'erieur de la porte entreb^aill'ee. Il recula :

— Monsieur d'esire quelqu’un ?

Dupont de l’Aube, machinalement, lui tendit le paquet qu’il avait `a la main :

— Ceci, fit-il, est destin'e `a mademoiselle Delphine Fargeaux.

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