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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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— Monsieur Dupont de l’Aube, vous ^etes d'ecid'ement un bien fier imb'ecile.

Et `a la minute m^eme, avant que le s'enateur ait eut le temps de la r'eflexion, les joueurs de ballon l^ach`erent les trois voyous, se jet`erent sur Dupont de l’Aube avec des exclamations stup'efiantes :

— Ah, ce gros idiot, ce qu’on l’a eu.

— Eh, vieux porc. Tu vas perdre ta graisse `a courir comme ca.

— Allez, pas de rousp'etance, `a genoux et tiens-toi tranquille.

Les revolvers brill`erent, les couteaux se lev`erent menacants. Dupont de l’Aube, de force, fut jet'e sur le sol, contraint `a se mettre `a genoux. Le s'enateur avait bl^emi.

— Les mis'erables, sifflait-il, ces joueurs ont fait semblant de me secourir pour mieux m’attirer dans ce coin d'esert. Cette fois, je suis perdu.

Il avait peu de temps pour r'efl'echir, et m^eme pour s’effrayer. De l’ombre, devant lui, une silhouette surgissait, une silhouette tragique, que Dupont de l’Aube, d’abord, ne reconnut pas. Celle d’un homme, grand, mince, 'elanc'e, dont le visage disparaissait sous une cagoule noire, enti`erement v^etu d’un long maillot noir, gant'e de noir, qui, les bras crois'es, le toisait avec une tranquillit'e superbe.

— Dupont de l’Aube, d'eclara, sarcastique, l’apparition, j’ai l’honneur de me pr'esenter `a vous. Je me nomme Fant^omas.

Les apaches qui entouraient le directeur de La Capitalesubitement avaient fait silence. Le nom, le terrible nom, r'esonnait dans la nuit, tragique, stup'efiant.

— Je suis Fant^omas, r'ep'eta la voix.

Et Dupont de l’Aube eut un haut-le-corps en comprenant qu’il venait de tomber entre les mains du G'enie du Crime, du Tortionnaire.

Fant^omas, d’ailleurs, apr`es avoir fait une courte pause, comme pour go^uter `a loisir l’'emotion de son prisonnier, reprenait d’une voix sourde, et qui semblait menacante :

— Je suis Fant^omas, Dupont de l’Aube, et Fant^omas vous ordonne de lui r'epondre. Qu’avez-vous dans votre portefeuille, auquel vous tenez particuli`erement ?

— Rien, rien, b'egaya le s'enateur, l^achez-moi, rendez-le-moi, je vous donnerai ce que vous voudrez !

Mais, `a ces mots, Fant^omas 'eclata de rire :

— Quel imb'ecile et quel peureux, r'ep'eta-t-il.

Puis il recula de quelques pas.

— Bec-de-Gaz, ordonna-t-il, fouille-moi ce bonhomme.

L’un de ceux qui avaient jou'e le r^ole de joueur de ballon s’approcha de Dupont de l’Aube. C’'etait le sinistre apache Bec-de-Gaz, et il semblait parfaitement satisfait de l’ordre que venait de lui donner Fant^omas :

— Ca colle, patron, r'epondit-il, on va le retourner le mec. Allez. Des fois, pr^ete-moi la main, OEil-de-Boeuf.

D’autres maintinrent Dupont de l’Aube. OEil-de-Boeuf et Bec-de-Gaz n’'eprouv`erent aucune difficult'e `a d'epouiller compl`etement le malheureux Dupont de l’Aube.

— Patron, criait Bec-de-Gaz, c’est pas du travail pour rien. La montre est en or, la cha^ine est tout pareil, il y a aussi des jaunets dans le porte-monnaie et au doigt j’apercois un brillant qui doit sortir de la bonne maison. Allez, gros cochon, donne-nous ca !

OEil-de-Boeuf, par plaisanterie, venait d’envoyer un formidable coup de poing dans la face du malheureux Dupont de l’Aube. Or, au moment m^eme o`u OEil-de-Boeuf frappait le s'enateur, il roulait sur le sol.

— OEil-de-Boeuf, disait la voix br`eve et nette de Fant^omas, je t’ai dit de fouiller cet individu et non de le frapper.

— C’est possible, ripostait OEil-de-Boeuf, en se frottant les c^otes avec conviction, mais tout de m^eme patron, c’'etait pas la peine de me d'emolir `a moiti'e.

Fant^omas, cependant, s’approchait de Dupont de l’Aube, que deux apaches maintenaient toujours. Fant^omas avait `a la main un long poignard dont il appuyait la pointe sur la gorge de Dupont de l’Aube.

— Cher monsieur, raillait le bandit, je suis au regret que vous manquiez de confiance envers moi. Pourtant, j’ai maintes fois 'etabli qu’il 'etait mauvais et dangereux de vouloir me mentir. Allons, r'epondez-moi, qu’y a-t-il de pr'ecieux dans votre portefeuille ?

Dupont de l’Aube d’abord se tut. Mais la pointe du poignard s’appuyait lentement sur ses chairs. Une angoisse le prit, si forte, qu’il b'egaya :

— Il y a dix mille francs.

La pointe du poignard enfonca plus profond'ement.

— Il y a… Il y a… balbutia Dupont de l’Aube, il y a des papiers qui int'eressent la France.

Du sang coula de la gorge du malheureux, cependant qu’entre eux les apaches 'eclataient de rire :

— Non, vrai, d'eclarait Mort-Subite en s’accoudant sur l’'epaule de la Chol'era, l’interrogatoire est rien farce. C’est pas les curieux patent'es qui sauraient s’y prendre comme ca.

Dupont de l’Aube, cependant, comprenait que c’en 'etait fait de lui s’il ne r'epondait pas.

— Il y a, fit-il, Fant^omas, il y a le brevet d’extradition de Fandor.

Cette fois, le poignard s’'ecarta de la gorge du malheureux.

Fant^omas fit deux pas en arri`ere, il reprit sa pose hautaine, il se croisait les bras `a nouveau. De dessous la cagoule, ses yeux, qui brillaient comme des charbons ardents, se fix`erent sur Dupont de l’Aube.

— Ah ah, gouaillait le bandit, il para^it qu’`a la fin, monsieur le s'enateur, vous vous d'ecidez `a parler ?

— Laissez-moi sauver Fandor ! hurla Dupont de l’Aube.

Mais Fant^omas eut un haussement d’'epaules.

— Non, fit-il.

Et apr`es un instant de silence, il reprit, `a la fois tragique et terrible :

— Je ne vous laisserai pas sauver Fandor, Dupont de l’Aube, j’ai d'ecid'e que Fandor mourrait, et vous devriez savoir que mes arr^ets sont sans appel. Fandor m'erite la mort, je l’ai condamn'e, il sera ex'ecut'e, et ce n’est certainement point vous, vous Dupont de l’Aube, qui me ferez changer d’avis.

Ayant parl'e, Fant^omas 'eclatait de rire, puis faisait un signe :

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