Том 3. Публицистические произведения
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L’Autriche, devenue constitutionnelle, a proclam'e la Gleichberechtigung, l’'egalit'e du droit pour les diff'erentes nationalit'es. — Quelle en est la signification?
Est-ce un syst`eme de neutralit'e g'en'erale? une pure n'egation?
Mais l’existence d’un grand Empire, bas'ee sur une n'egation, est-elle possible?
La loi constitutionnelle est la loi de la majorit'e. Or, la majorit'e en Autriche 'etant slave, l’Autriche devrait devenir slave. — Cela est-il probable? ou m^eme possible?
L’Autriche peut-elle cesser d’^etre allemande sans cesser d’^etre?
Rapports entre ces deux races politiques et psychologiques (v<oir> Fallmereyer).
L’oppression allemande n’est pas seulement une oppression politique, elle est cent fois pire. Car elle d'ecoule de cette id'ee de l’Allemand que sa pr'edominance sur le Slave est de droit naturel. De l`a un malentendu insoluble et une haine 'eternelle.
P<ar> c<ons'equent> l’impossibilit'e d’une sinc`ere 'egalit'e de droit. Mais l’Allemand plie devant le fait accompli — comme en Russie. Ainsi la Gleichberechtigung, proclam'ee par l’Autriche, n’est qu’un leurre.
Elle est allemande et restera allemande.
Qu’en r'esultera-t-il? Une guerre civile permanente des diverses nationalit'es non-allemandes contre les Allemands de Vienne, aussi bien que de ces nationalit'es entr’elles, au moyen de la l'egalit'e constitutionnelle.
Et c’est ainsi que la domination autrichienne au lieu d’^etre une garantie d’ordre ne sera qu’un ferment de R'evolution.
Populations slaves oblig'ees de se faire r'evolutionnaires pour maintenir leur nationalit'e contre un pouvoir allemand.
La Hongrie — qui, dans un Empire slave, aurait tout naturellement accept'e la place subordonn'ee, que sa position lui fait. Acceptera-t-elle, vis-`a-vis de l’Autriche, la condition que celle-ci pr'etend lui faire?..
Graves inconv'enients, dangers — et finalement impossibilit'e — r'esultant de tout ceci pour la Russie.
Apr`es cela l’Autriche est-elle possible? et pourquoi existerait-elle?
Une derni`ere r'eflexion.
L’Autriche aux yeux de l’Occident n’a d’autre valeur que
d’^etre une conception antirusse, et cependant elle ne saurait exister sans l’aide de la Russie.
Est-ce l`a une combinaison viable?..
La question pour les Slaves de l’Autriche se r'eduit `a ceci: ou rester Slaves en devenant Russes, ou devenir Allemands en restant Autrichiens.
L’Autriche — n’a plus de raison d’^etre. On a dit: si l’Autriche n’existait pas, il faudrait l’inventer — et pourquoi?
Pour s’en faire une arme contre la Russie, et l’'ev'enement vient de prouver que l’assistance, l’amiti'e, la protection de la Russie est une condition de vie pour l’Autriche.
Les Occidentaux jugeant la Russie, c’est un peu comme les Chinois jugeant l’Europe ou plut^ot les Grecs (Greculi) jugeant Rome. Ceci para^it ^etre une loi de l’histoire: jamais une soci'et'e, une civilisation n’a compris celle qui devait lui succ'eder.
Ce qui les induit en erreur encore davantage, c’est la colonie occidentale des Russes civilis'es, qui leur renvoie leur propre voix. — La moquerie de l’'echo.
L’Occident, ne voyant jusqu’`a pr'esent dans la Russie qu’un fait mat'eriel, une force mat'erielle.
Pour lui la Russie est un effet sans cause.
C<’est >-`a-d<ire> qu’id'ealistes, ils m'econnaissent l’id'ee.
Savants et philosophes, ils ont supprim'e, dans leurs apercus historiques, toute une moiti'e du monde europ'een.
Et cependant, en pr'esence de cette force purement mat'erielle, d’o`u leur vient ce quelque chose entre le respect et la crainte, le sentiment de l’awe, qu’on n’a que pour l’autorit'e?..
Ici encore l’instinct plus intelligent que la science. Qu’est-ce donc la Russie? Que repr'esente-t-elle? Deux choses: la race slave, l’Empire Orthodoxe.
1) La race.
Le panslavisme, tomb'e dans le domaine de la phras'eologie r'evolutionnaire. — Abus qu’on a fait de la nationalit'e. Costume de masque pour la R'evolution. Les panslaves litt'eraires sont des id'eologues allemands tout comme les autres.
Le panslavisme r'eel est dans les masses. Il se r'ev`ele au contact du soldat russe et du premier paysan slave venu, slovaque, serbe, bulgare etc., m^eme magyar. Ils sont tous solidaires vis-`a-vis du немец. Le panslavisme est encore ceci:
Pas de nationalit'e politique possible pour les Slaves en dehors de la Russie.
Ici vient se placer la question polonaise (voir l’article de St. Priest. Rev <ue> des D<eux> M<ondes> 1-er №).
2) L’Empire.
La question de race n’est que secondaire ou plut^ot ce n’est pas un principe. C’est un 'el'ement. Le principe plastique c’est la tradition orthodoxe.
La Russie est orthodoxe plus encore que slave. C’est comme orthodoxe qu’elle est d'epositaire de l’Empire.
Ce que c’est que l’Empire? Doctrine de l’Empire. L’Empire ne meurt pas. Il se transmet. R'ealit'e de cette transmission. Les 4 Empires pass'es. Le 5-i`eme d'efinitif.
Cette tradition ni'ee par l’'ecole r'evolutionnaire au m^eme titre que la tradition dans l’Eglise.
C’est l’individualisme niant l’histoire.
Et cependant l’id'ee de l’Empire a 'et'e l’^ame de toute l’histoire de l’Occident.
Charlemagne. Charles V. Louis XIV. Napol'eon.
La R'evolution l’a tu'ee, ce qui a commenc'e la dissolution de l’Occident. Mais l’Empire, en Occident, n’a jamais 'et'e qu’une usurpation.
C’est une d'epouille que les Papes ont partag'ee avec les C'esars d’Allemagne (de l`a leurs discordes).
L’Empire l'egitime est rest'e attach'e `a la succession de Constantin. — Montrer et d'emontrer la r'ealit'e historique de tout ceci.
Ce que c’'etait que l’Empire d’Orient (fausses vues de la
science occidentale sur l’Empire d’Orient) transmis `a la Russie.
C’est comme Empereur d’Orient que le царь est Empereur de Russie.
«Волим царя восточного, православного», — disaient les Petits-Russes et disent tous les orthodoxes d’Orient, slaves et autres.