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ЖАНРЫ

Том 3. Публицистические произведения
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C’est `a ces questions que s’est attaqu'ee dans les diff'erents pays la R'evolution europ'eenne, mais elle n’a su y trouver qu’un champ de bataille contre le Pouvoir et la Soci'et'e. Maintenant qu’elle a honteusement 'echou'e dans tous ses efforts et dans toutes ses tentatives et qu’au lieu de r'esoudre les questions elle n’a fait que les envenimer, c’est aux gouvernements `a s’y essayer, `a leur tour, en travaillant `a leur solution en pr'esence m^eme et, p<our> ainsi dire, sous le contr^ole de l’ennemie qu’ils ont vaincue.

Mais avant tout passons en revue les diff'erentes questions.

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Pour qui observe, en t'emoin intelligent, mais du dehors, le mouvement de l’Europe Occidentale, il n’y a assur'ement rien de plus remarquable et de plus instructif que, d’une part, le d'esaccord constant, la contradiction manifeste et continue entre les id'ees qui y ont pr'evalu, entre ce qu’il faut bien appeler l’opinion du si`ecle, l’opinion publique, l’opinion lib'erale et la r'ealit'e des faits, le cours des 'ev'enements, et, d’autre part, le peu d’impression que ce d'esaccord, cette contradiction si flagrante, para^it faire sur les esprits.

Pour nous, qui regardons du dehors, rien n’est plus facile, assur'ement que de distinguer dans l’Europe Occidentale le monde des faits, des r'ealit'es historiques, d’avec ce mirage immense et persistant, dont l’opinion r'evolutionnaire, arm'ee de la presse p'eriodique, <нрзб.> comme recouvert la R'ealit'e. Et c’est dans ce mirage que vit et se meut, comme dans son 'el'ement naturel, depuis 30 `a 40 ans, cette puissance aussi fantastique que r'eelle que l’on appelle l’Opinion publique…

C’est une 'etrange chose, apr`es tout, que cette fraction de la <soci'et'e> — le Public. C’est l`a, `a proprement parler, la vie <du> peuple, le peuple 'elu de la R'evolution. C’est cette minorit'e de la soci'et'e occidentale qui (sur le continent au moins), gr^ace `a la direction nouvelle, a rompu avec la vie historique des masses et a secou'e toutes les croyances positives… Ce peuple anonyme est le m^eme dans tous les pays. C’est le peuple de l’individualisme, de la n'egation. Il y a cependant en lui un 'el'ement qui, tout n'egatif qu’il est, lui sert de lien et lui fait comme une sorte de religion. C’est la haine de l’autorit'e sous toutes les formes et `a tous ses degr'es, la haine de l’autorit'e comme principe. Cet 'el'ement parfaitement n'egatif, d`es qu’il s’agit d’'edifier et de conserver, devient terriblement positif, d`es qu’il est question de renverser et de d'etruire. — Et c’est l`a, soit dit en passant, ce qui explique les destin'ees du gouvernement repr'esentatif sur le continent. Car ce que les institutions nouvelles ont appel'e jusqu’`a pr'esent la repr'esentation, ce n’est pas, quoi qu’on en dise, la soci'et'e elle-m^eme, la soci'et'e r'eelle avec ses int'er^ets et ses croyances, mais c’est ce quelque chose d’abstrait et de r'evolutionnaire qui s’appelle le public, repr'esentant des opinions et rien de plus. Aussi ces institutions ont bien pu fomenter sachant l’opposition, mais nulle part jusqu’`a pr'esent elles n’ont <нрзб.> fond'e un gouvernement…

Le monde r'eel, toutefois, le monde de la r'ealit'e historique, m^eme sous le mirage n’en est pas moins rest'e ce qu’il est et n’en a pas moins poursuivi son chemin tout `a c^ot'e de ce monde de l’opinion publique qui, gr^ace `a l’acquiescement g'en'eral, avait aussi acquis une sorte de r'ealit'e.

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Apr`es que le parti r'evolutionnaire nous a donn'e le spectacle de son impuissance, vient maintenant le tour des gouvernements qui ne tarderont pas `a prouver que s’ils sont encore assez forts pour s’opposer `a une destruction compl`ete, ils ne le sont plus assez pour rien r'e'edifier. Ils sont comme ces malades qui r'eussissent `a triompher de la maladie, mais apr`es que la maladie a profond'ement alt'er'e leur constitution, et dont la vie d'esormais n’est plus qu’une lente agonie. L’ann'ee 1848 a 'et'e un tremblement de terre qui n’a pas renvers'e de fond en comble tous les 'edifices qu’elle a 'ebranl'es, mais ceux m^eme qui sont rest'es debout ont tellement 'et'e l'ezard'es par la secousse, que leur chute d'efinitive est toujours imminente.

En Allemagne la guerre civile est le fond m^eme de sa situation politique. C’est plus que jamais l’Allemagne de la guerre de Trente ans, le Nord contre le Midi, les souverainet'es locales contre le Pouvoir unitaire, mais tout cela d'emesur'ement accru et renforc'e par l’action du principe r'evolutionnaire. En Italie ce n’est pas seulement comme autrefois la rivalit'e de l’Allemagne et de la France ou la haine de l’Italie contre le Barbare ultramontain. Il y a de plus encore la guerre `a mort d'eclar'ee par la R'evolution arm'ee du sentiment de la nationalit'e italienne contre le catholicisme compromis `a la suite de la papaut'e romaine. Quant `a la France qui ne peut plus vivre sans renier `a chaque pas ce qui, depuis 60 ans, est devenu son principe de vie, la R'evolution, — c’est un pays, logiquement et fatalement condamn'e `a l’impuissance. C’est une soci'et'e condamn'ee par l’instinct de sa conservation `a ne se servir d’un de ses bras que pour encha^iner l’autre.

Telle est selon nous la situation actuelle de l’Occident. La R'evolution, cons'equence logique et r'esum'e d'efinitif de la civilisation moderne, de la civilisation que le rationalisme anti-chr'etien a conquise sur l’Eglise romaine, — la R'evolution, convaincue par le fait d’une impuissance absolue comme organisation, mais d’une puissance presque aussi grande comme dissolvant, — d’autre part, ce qui restait `a l’Europe des 'el'ements de l’ancienne soci'et'e, assez vivants encore, pour refouler, au besoin, sur un point donn'e l’action mat'erielle de la R'evolution, mais tellement eux aussi, p'en'etr'es, satur'es et alt'er'es par le principe r'evolutionnaire, qu’ils en sont devenus comme impuissants `a produire quelque chose, qui f^ut g'en'eralement accept'e par la soci'et'e europ'eenne, comme une autorit'e l'egitime, — tel est le dilemme, qui se pose en ce moment dans toute son immense gravit'e. La part d’incertitude que l’avenir se r'eserve ne porte que sur un seul point: c’est de savoir combien de temps il faudra `a une situation semblable, pour produire toutes ces cons'equences. Quant `a la nature de ces cons'equences, on ne saurait les pressentir qu’en sortant compl`etement du point de vue occidental et en se r'esignant `a comprendre cette v'erit'e vulgaire: c’est que l’Occident europ'een n’est que la moiti'e d’un grand tout organique et que les difficult'es en apparence insolubles qui la travaillent ne trouveront leur solution que dans l’autre moiti'e…

<МАТЕРИАЛЫ
К ТРАКТАТУ «РОССИЯ И ЗАПАД»>
<Программы трактата>

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LA RUSSIE ET L’OCCIDENT

I. Situation g'en'erale

I. La Situation en 1849

II. Question Romaine

II. La Question Romaine

III. L’Italie

III. L’Italie

IV. L’Unit'e Allemande

IV. L’Unit'e Allemande

V. L’Autriche

V. L’Autriche

VI. La Russie

VI. La Russie

VII. La Russie et Napol'eon

VII. La Russie et Napol'eon

VIII. L’Avenir

VIII. La Russie et la R'evolution

IX. L’Avenir

<МАТЕРИАЛЫ К ГЛАВЕ III>
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L’ITALIE

Que veut l’Italie? Le vrai, le factice.

Le vrai: l’ind'ependance, la souverainet'e municipale avec un lien f'ed'eral — l’expulsion de l’'etranger, de l’Allemand.

Le faux: l’utopie classique: l’Italie unitaire. Rome `a la t^ete. Restauration romaine.

D’o`u vient cette utopie? — Son origine — son r^ole dans le pass'e — et jusqu’`a nos jours.

Deux Italies. Celle du peuple, des masses, de la r'ealit'e. — L’Italie des lettr'es, savants, r'evolutionnaires, depuis Petrarca jusqu’`a Mazzini.

R^ole tout particulier de cette tendance des lettr'es en Italie. Sa signification: c’est une tradition de l’ancienne Rome, de la Rome payenne. — Pourquoi ce simulacre a plus de r'ealit'e en Italie qu’ailleurs.

L’Italie romaine 'etait une Italie conquise. Voil`a pourquoi l’unit'e de l’Italie, telle que ces m<e>ss<ieu>rs l’entendent, est un fait romain et nullement italien.

L’Italie, alors, 'etait la chose de Rome, parce que Rome avait l’Empire.

Ce que c’est que l’Empire. C’est une d'el'egation, les droits qu’elle conf`ere.

On les perd, ces droits, quand la d'el'egation est r'evoqu'ee — on les perd avec l’Empire. — C’est ce qui est arriv'e avec Rome. Mais le si`ege de l’Empire n’'etant plus en Italie, il n’y a plus lieu `a cette unit'e factice. — Elle recouvre de plein droit son ind'ependance et ses autonomies locales.

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