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Франция: Общественно-политические реалии
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Les illusions sont aujourd'hui dissip'ees, celles notamment consistant `a penser que les salari'es de ces entreprises verraient leur sort notablement am'elior'e : nationalis'ees, elles restaient des entreprises soumises aux contraintes de toutes les entreprises et ne pouvant s'en affranchir.

Mais au moins doit-on rendre cette justice qu'a 'et'e atteint l'objectif initial. Les chiffres parlent d'eux-m^emes et la diff'erence entre le prix d'ach^at en 1982 et le prix de vente cinq ans plus tard est un vibrant hommage. Les denationalisations ne sont pas le contraire des nationalisations : elles en sont le n'egatif.

Toutes les entreprises vis'ees en 1982 le sont en 1986, et m^eme

un peu plus pour faire bonne mesure. On nationalisait `a 100%: on

privatise `a 100%. On aurait pu d'epenser moins en 1982: on aurait d^u

r'ecup'erer plus en 1987 pour les besoins propres de l'entreprise,

22. D'efense. Vivre libre, c'est n'accepter de se soumettre `a la force de personne. Avant m^eme les raisons solides et nombreuses qui existent pour d'efendre notre nation, sa richesse humaine, son patrimoine culturel, son message de justice et de d'emocratie, celle-l`a prime toutes les autres qui na^it du refus de se voir imposer quoi que ce soit par la violence d'autrui.

Si cela ne tenait qu'`a nous, d'emocrates et pacifiques, la d'epense militaire n'aurait pas lieu d'^etre, en tout cas pas si lourde.

Mais nous ne sommes pas seuls, et nous sommes contraints de proportionner notre effort `a l'agressivit'e que manifestent les autres. Conflits d'int'er^ets, conflits de civilisations, nous ne sommes `a l'abri ni des uns ni des autres, et seul peut actuellement nous pr'emunir le respect qu'on inspire. Une proie facile est une proie vite d'evor'ee.

D`es lors, quelque regret qu'on ait de si fortes d'epenses, quelque d'epit qu'on ressente de les voir employ'ees `a cela, rien ne sert de se lamenter et il nous faut agir. Agir signifie alors deux choses: d'une part consacrer tout ce que nous avons d''energie `a 'eloigner le spectre de la guerre, `a rendre la paix plus g'en'erale et plus durable et le d'esarmement possible; d'autre part, en attendant d'y parvenir, veiller `a n'^etre pas pris en d'efaut, inspirer, `a qui pourrait nous agresser une crainte salutaire et se donner les moyens d'une d'efense imp'erativement cr'edible pour l'hypoth`ese o`u nos int'er^ets vitaux seraient menac'es.

C'est la fonction de l'armement nucl'eaire, et il faut reconna^itre qu'il ne s'en est pas mal acquitt'e. Si aucune guerre mondiale n'a embras'e la plan`ete, si les tensions qu'a connues l'Europe depuis plus de cinquante ans n'ont jamais d'eg'en'er'e en un conflit arm'e, c'est 'evidemment `a l'armement nucl'eaire qu'on le doit, plus qu'`a la sagesse des hommes. La France dispose d'une force nucleaire reconnue et acceptee.

Une situation s'est ainsi cr'e'ee dont nul — `a l'int'erieur ou hors de nos fronti`eres — ne peut s'abstraire. Elle a sa logique qui s'impose d'esormais `a chacun et structure l'ensemble de notre syst`eme de d'efense. C'est la raison pour laquelle, puisqu'on ne peut fractionner les moyens de notre s'ecurit'e, nos forces conventionnelles trop longtemps sacrifi'ees doivent aujourd'hui ^etre renforc'ees. C'est maintenant que r'eside l'urgence la plus grande. Si le danger le plus pressant, celui qui pourrait supposer l'emploi des armes strat'egiques ou pr'estrat'egiques, vient de l'Est, cela signifie qu'en cas de guerre europ'eenne la France ne serait pas forc'ement la premi`ere nation touch'ee et que ce role peu enviable serait plus probablement tenu par nos voisins et particuli`erement par l'Allemagne.

23. Formation. Le savoir a une dur'ee de vie br`eve. La rapidit'e d''evolution des sciences et des techniques est telle que nul ne peut raisonnablement esp'erer achever son parcours professionnel avec les connaissances qu'il a acquises avant de l'entamer.

Deux cons'equences s'en d'eduisent naturellement. D'une part, plut^ot qu'inculquer un savoir rapidement obsol`ete, il faut apprendre `a apprendre, de sorte qu'ensuite chacun puisse s'adapter au rythme des changements sans ^etre, par eux, ni d'estabilis'e ni d'epass'e. D'autre part, la c'esure doit ^etre moins marqu'ee entre une p'eriode initiale de formation et une p'eriode ult'erieure d'activit'e. Il n'est de bonne formation que permanente.

Le consensus est tel sur sa n'ecessit'e que nul ne songerait `a la remettre en cause. Elle constitue un investissement qui ne laisse personne indiff'erent, travailleurs, entreprises ou collectivit'es publiques.

Simplifier l'acc`es des usagers potentiels suppose ensuite de d'evelopper l'information. Cela aurait, secondairement, l'avantage d'offrir une protection contre les marchands de formation peu scrupuleux, heureusement assez rares, mais dont l'activit'e proche de l'escroquerie porte une ombre n'efaste sur l'ensemble du syst`eme.

Moderniser l'offre, enfin, doit conduire les pouvoirs publics `a soutenir les organismes qui acceptent de regrouper leurs forces pour disposer de formations meilleures. De m^eme des progr`es sont-ils possibles pour individualiser l''eventail des formations. De ce point de vue, le retard que nous prenons par rapport `a nos partenaires est pr'eoccupant. Et l'alternance entre des p'eriodes de formation en entreprise et des p'eriodes hors entreprise peut ^etre utilement g'en'eralis'ee.

24. Soci'et'e (probl`emes de). Le

« microcosme », en fait le parisianisme, rend sourd. Repli'e sur ses petits querelles internes, pr'eoccup'e seulement de garder ou conqu'erir le pouvoir, bruissant de rumeurs de toute sorte, entretenant r'eseaux, chapelles et coteries, le monde politique utilise les probl`emes de soci'et'e plus qu'il ne s'attache `a les conna^itre ou `a les traiter. Ils sont l'occasion de prises de position souvent h^atives, de discours inexperts, ou de fabrication artificielle d'images flatteuses.

Cette coupure, malgr'e tout, pr'esente un avantage. Si tout probl`eme de soci'et'e devenait un probl`eme politique, sur lequel se reproduiraient les clivages habituels, le dogmatisme deviendrait contagieux, la politique 'etendrait son emprise, au d'etriment des v'eritables solutions.

C'est `a la soci'et'e elle-m^eme de r'egler ses probl`emes, le politique n''etant qu'un des moyens, une des instances, et pas n'ecessairement des plus importants. La loi et le d'ecret ont des limites et il faut les conna^itre.

Il faut 'egalement que ceux qui exercent les pouvoirs publics soient assez attentifs aux malaises et aux inqui'etudes de la soci'et'e pour anticiper sur les effets. Qu'il s'agisse de drogue, de d'elinquance, d'intol'erance, aucun trait de plume l'egislative ne peut en supprimer les causes, mais les avoir comprises aide `a les expliquer, contribue `a y rem'edier.

Il est `a l'oeuvre, dans les profondeurs de notre corps social, des mouvements lents, .perceptibles au rythme de la d'ecennie, mais essentiels et gros de conflits multiples, s'ils ne sont pas reconnus, accompagn'es, valid'es, par la coutume ou la loi. L'une de ces 'evolutions, par exemple, est celle qui petit `a petit 'erode la notion de hi'erarchie, l'ampute de ce qu'elle comporte de militaire ou de disciplinaire, pour lui substituer une division fonctionnelle des comp'etences, et une adh'esion consensuelle. Historiquement, la social-d'emocratie a beaucoup agi dans ce sens, et ses h'eritiers sont `a l'aise pour poursuivre cette transformation, dont on dira un jour qu'elle fut une r'evolution.

25. Environnement. L'environnement est une des principales pr'eoccupations des Francais ; il vient le plus souvent juste apr`es l'emploi et la s'ecurit'e dans les sujets sur lesquels ils souhaitent une am'elioration. Cet int'er^et est encore plus marqu'e chez les jeunes. Quand on consid`ere la relative abstraction du sujet, ce souci pourrait nous surprendre : tant d'observateurs blases nous r'ep`etent que les citoyens ne s'int'eressent plus qu'`a ce qui les touche individuellement et imm'ediatement. Cest oublier un peu vite que nos concitoyens,savent rep'erer ressentiel, qu'ils ont le sens de l'avenir et la volont'e d'^etre de plus en plus ma^itres de leur destin.

Ce constat encourageant est d'autant mieux venu ici que l'environnement demandera une discipline toujours plus exigeante de la part de la soci'et'e tout enti`ere. Pour rester assur'es d'un environnement de qualit'e, nous devrons marcher sur nos deux jambes : une soci'et'e dont les individus et les groupes prennent chacun leurs responsabilit'es, un 'Etat qui emploie efficacement ses ressources et son autorit'e. Il n'y aura pas d'environnement satisfaisant sans mobilisation locale, sans presse vigilante, sans associations vigoureuses, sans entreprises conscientes de leurs devoirs, sans civisme individuel et collectif. Il n'y aura pas non plus d'environnement satisfaisant sans une administration exigeante, qui encourage les recherches d'ecisives, qui exerce loyalement et rigoureusement sa surveillance des nuisances et des dangers, qui soutienne efficacement les centres locaux de mise en valeur du milieu naturel.

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