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ЖАНРЫ

L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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— Je vais `a la recherche du fant^ome qui a fait peur au Bedeau.

— H'el`ene, ne fais pas cela, ne me laisse pas seule, supplia Blanche terrifi'ee.

— Alors, viens avec moi ?

Mais Blanche montrait son enfant :

Laissant Blanche terroris'ee `a l’id'ee de rester quelques instants seule, H'el`ene, bravement, s’achemina vers le rez-de-chauss'ee, puis descendit au sous-sol : `a l’entr'ee des caves elle trouva un marteau, elle s’en empara, estimant qu’`a tout hasard il valait mieux ^etre arm'ee.

Puis, se souvenant des indications du Bedeau, elle s’engagea dans le souterrain.

Un instant apr`es, alors qu’elle ouvrait une porte de cave, un violent courant d’air s’'eleva. La petite lampe qu’elle tenait `a la main s’'eteignit. En m^eme temps un bruit vague, indistinct, comme une sorte de g'emissement se fit entendre.

Le coeur d’H'el`ene battit `a rompre :

— J’ai beau dire, pensa-t-elle et faire la brave, j’'eprouve tout de m^eme une certaine 'emotion, que diable se passe-t-il dans ce souterrain ?

La jeune fille eut l’id'ee, un instant, de retourner sur ses pas, de remonter.

— Bah, pensa-t-elle, s’il y a l`a des malfaiteurs, ils sauraient assur'ement o`u nous trouver. Ils se seraient d'ej`a empar'es de nous.

H'el`ene s’avanca `a t^atons dans le noir. De son marteau qu’elle tenait de la main droite elle auscultait les parois du souterrain qui r'esonnaient sourdement avec des bruits mats. Au bout d’une demi-minute, la jeune fille s’arr^eta encore. Non seulement elle avait entendu du bruit, mais elle avait apercu une lueur au loin.

En l’espace de quelques secondes, cette lueur augmenta, se pr'ecisa. H'el`ene 'eblouie d’abord, se jeta instinctivement de c^ot'e, se dissimula dans une anfractuosit'e de la paroi du souterrain creus'ee `a m^eme le sol, puis elle regarda :

Un spectacle terrifiant. Du fond du souterrain arrivait une flamme, une lumi`ere qui vacillait, avait d’'etranges soubresauts. Tout d’abord, on ne voyait que cette lumi`ere qui paraissait suspendue dans le vide, mais peu `a peu, au fur et `a mesure que le regard d’H'el`ene s’habituait `a l’obscurit'e, elle d'ecouvrait, se silhouettant, derri`ere le lumignon, une forme blanche, impr'ecise, qui avancait lentement.

— C’est le revenant, pensa-t-elle, le revenant qui a terrifi'e le Bedeau tout `a l’heure.

Sans un geste, s’interdisant m^eme de respirer profond'ement, H'el`ene attendit que la forme myst'erieuse et s'epulcrale se f^ut approch'ee d’elle.

Son coeur battait `a rompre lorsque la forme blanche la fr^ola sans s’en apercevoir.

Mais `a ce moment, H'el`ene se pr'ecipita sur l’^etre fantomatique qui passait et un grand cri retentit : l’apparition s’'etait jet'ee `a terre, la lumi`ere s’'etait 'eteinte, l’apparition hurlait d’une voix blanche, jeune, presque f'eminine :

— Ah, Bon Dieu, ne me faites pas de mal.

— Ob'eis-moi et viens. N’essaie pas de r'esister.

— Ah, n’ayez pas de doute `a cet 'egard, continua la voix qui, tout d’un coup devenait plus rassur'ee, presque gouailleuse, si vous croyez que c’est rigolo d’errer comme ca dans des souterrains o`u l’on ne rencontre que des squelettes ou des singes, moi je commence `a en avoir ma claque de ce truc-l`a, et quitte `a recevoir une racl'ee, je pr'ef`ere qu’elle me soit administr'ee par quelqu’un de vivant.

Sans r'epondre, H'el`ene, intrigu'ee au plus haut point, refit avec son 'enigmatique et myst'erieux prisonnier le chemin qu’elle avait parcouru. Elle retrouva dans l’obscurit'e l’entr'ee de la cave, les marches qui conduisaient au hall, puis, sit^ot au rez-de-chauss'ee, elle examina sa capture.

C’'etait un ^etre, garcon ou femme, v^etu d’une longue blouse blanche et dont le visage, les cheveux, 'etaient saupoudr'es de pl^atre, de d'ebris de toutes sortes.

Vu le peu de lumi`ere qui 'eclairait le hall, H'el`ene n’identifia pas nettement l’^etre dont elle s’'etait empar'e et qui, d’ailleurs, abasourdi, abattu, semblable `a une loque, n’essaya pas de lui r'esister.

H'el`ene le tenant par l’oreille, lui fit monter l’escalier.

Puis, apr`es avoir travers'e le couloir, elle poussa brusquement son extraordinaire capture dans la pi`ece o`u Blanche l’attendait terroris'ee :

— Voil`a, s’'ecria-t-elle, le revenant que j’ai ramass'e dans le souterrain.

Elle s’attendait `a une exclamation de terreur de la part de Blanche, ce fut un cri de joie qui s’'echappa des l`evres de la jeune femme :

— Riquet ! s’'ecria-t-elle, ah, par exemple !

Apr`es un instant de stup'efaction, le fant^ome s’agita, secoua la t^ete, ce qui fit tomber autour de lui un amas de poussi`ere 'epaisse et blanche, puis, il s’avanca vers Blanche et lui tendit une main toute couverte de pl^atre :

— Excusez-moi, madame Blanche, de vous arriver aussi sale, mais on ne choisit pas toujours sa facon de voyager. L’essentiel, c’est que je sois l`a. Par exemple, mademoiselle-l`a a des facons de vous inviter `a la suivre qui ne sont pas ordinaires. Pour un peu, je lui aurai laiss'e la moiti'e de mes esgourdes entre les doigts. Mais ce n’est pas tout ca. Ma ch`ere Blanche, d'eclarait-il, on n’est pas l`a pour s’amuser `a enfiler des perles, je suis venu te chercher, on va se d'ebiner ensemble, pas vrai ?

Blanche allait r'epondre, mais H'el`ene lui fit signe. Des bruits dans l’escalier. Des bruits de pas lourds et pesants, le Bedeau remontait. L’homme avait fini sa ronde, il venait voir les prisonni`eres, devait-il rencontrer Riquet ?

— Cache-toi, dit Blanche.

Il disparut derri`ere une porti`ere. Il 'etait temps, le Bedeau rentrait dans la pi`ece :

— J’ai entendu du bruit dans la maison, fit-il, d’un air soupconneux. Qu’est-ce que c’est que ca ? Vous savez, vous autres, les femelles, qu’il vous est interdit de bouger sans ma permission.

— Ne te f^ache pas, le Bedeau, nous ne voulons pas t’attirer d’ennuis, bien au contraire et la meilleure preuve, c’est que j’ai 'et'e moi-m^eme, il y a quelques instants, dans les caves d’o`u tu venais, j’ai regard'e, fouill'e partout, aussi loin que j’ai pu voir, il n’y a personne dans les souterrains, pas le moindre revenant.

— Ah, dit le Bedeau, et la cassette ? le tr'esor ? est-ce qu’il est toujours l`a ?

— Je suppose, nul n’a touch'e `a rien et si le coeur t’en dit, tu peux retourner voir.

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