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ЖАНРЫ

L'?vad?e de Saint-Lazare (Побег из Сен-Лазар)
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H'el`ene s’efforcait de la reconna^itre.

— O`u est Fandor ? r'ep'eta la vieille.

— Mais il est parti, il s’est sauv'e avec nous de la prison dans laquelle nous 'etions enferm'es, de cet abominable couvent. Il est parti avec Blanche, comme nous l’avions d'ecid'e. Avant les coups de feu, avant la bataille, ils sont partis tous les deux dans la direction oppos'ee `a celle que j’ai prise.

La grosse femme hocha la t^ete, r'epliqua nettement :

— Non. Ceux qui ont descendu la rue de l’Assomption, tandis que vous la remontiez, H'el`ene, ce ne sont ni Blanche Perrier, ni Fandor mais bien le Bedeau et sa ma^itresse Fleur-de-Rogue.

— Mais comment savez-vous cela ?

— Parce que je les ai reconnus.

— Mais qui ^etes-vous ?

— Peu importe.

— Si Blanche et Fandor ne sont pas sortis c’est qu’ils sont rest'es dans le parc, sous les arbres, peut-^etre sont-ils tomb'es victimes de ceux qui tiraient ?

— 'Etaient-ils donc avec vous ?

— Je viens de vous le dire, r'ep'eta H'el`ene. Nous 'etions en train de nous sauver tous les trois. J’avais l’enfant que Fandor avait d'etach'e de l’horrible cha^ine qui le maintenait.

— L’enfant ? la cha^ine ?

Mais H'el`ene poursuivait, sentant d’instinct qu’elle pouvait parler devant cette femme, devinant que cette myst'erieuse inconnue 'etait s^urement une alli'ee pour elle et ses amis.

— Au moment, continua-t-elle, o`u Blanche et moi, qui tenais son enfant, nous approchions de la br`eche, Fandor nous a rejoints, puis nous avons entendu des coups de feu, des cris, j’ai pass'e le mur, derri`ere un homme et une femme qui se sauvaient, ainsi que je vous l’ai dit et que je prenais encore un instant pour Fandor et Blanche.

— C’'etaient le Bedeau et Fleur-de-Rogue.

— Mais alors, hurla H'el`ene, qui comprenait soudain, Blanche et Fandor ne se sont pas sauv'es. Ils sont encore l`a-bas ? Alors ces coups de feu, ces cris ? Ah, mon Dieu.

La jeune fille porta la main `a sa poitrine comme pour y chercher son coeur qui s’arr^etait de battre. Elle voulut courir. Les jambes lui manquaient, et puis n’y avait-il pas le petit Jacques qui, inquiet, pleurnicheur, se suspendait `a sa main, la retenait de toutes ses forces ? D’ailleurs, H'el`ene 'etait seule d'esormais avec l’enfant sur le trottoir de la rue Pajoux, rue d'eserte, obscure, silencieuse. `A peine avait-elle parl'e que la grosse femme avait bondi loin d’elle, se pr'ecipitant dans la direction du couvent de l’Assomption.

Plusieurs coups de sifflets avaient retenti alors et de divers endroits des ombres avaient surgi, des silhouettes d’hommes. C’'etaient des agents de police qui, dissimul'es aux abords de la rue de l’Assomption, accouraient au signal.

Assur'ement, la grosse vieille femme devait ^etre un chef, car quelques instants apr`es elle franchissait le mur du couvent de l’Assomption, et derri`ere elle, s’introduisirent dans le parc une demi-douzaine d’hommes de police arm'es jusqu’aux dents.

Qui donc les dirigeait ? Quel but poursuivaient-ils ?

19 – L’EFFROYABLE ASSASSINAT

Incompr'ehensible et inexplicable, telle 'etait la situation aux yeux de chacun de ceux qui, `a un titre quelconque, en avaient 'et'e les acteurs depuis le d'ebut de cette nuit extraordinaire o`u la fuite plus ou moins r'eussie des prisonniers et de leurs gardiens, s’'etait compliqu'ee de batailles, poursuites et coups de revolver.

H'el`ene, qui s’'etait enfuie avec le petit Jacques, avait appris une chose par l’interm'ediaire de la vieille femme 'epileptique qu’elle soupconnait d’^etre un policier : c’'etait que le couple, parti dans la direction oppos'ee `a la sienne, 'etait constitu'e non point par Fandor et Blanche mais par le Bedeau et sa ma^itresse Fleur-de-Rogue.

La jeune fille avait donc 'et'e fort alarm'ee, se demandant ce qu’il 'etait advenu du journaliste et de son amie. Mais elle n’avait pas pu rentrer dans la propri'et'e, et, se conformant au plan adopt'e avec ses compagnons quelques instants auparavant, elle avait d'ecid'e de se rendre au rendez-vous qu’ils s’'etaient fix'e les uns et les autres, pour se rejoindre apr`es leur 'evasion.

En r'ealit'e, Fandor, au moment o`u il s’'etait 'elanc'e `a la poursuite de l’individu qu’il croyait ^etre Fant^omas, avait 'et'e brusquement appr'ehend'e, renvers'e en arri`ere. Quant `a Blanche, terrifi'ee par le tapage, les cris et les d'etonations, et croyant suivre H'el`ene qui emportait son fils, elle s’'elancait en courant dans une all'ee du parc, qu’elle suivait `a perdre haleine. L’all'ee 'etait obscure, 'etroite, `a chaque instant la malheureuse femme se heurtait `a un obstacle du chemin, se prenait le pied dans une racine, elle tombait, se meurtrissait les genoux, les mains, mais, ardente `a fuir, elle se relevait, courait encore. Au bout de quelques instants. Blanche manqua d'efaillir, une balle avait siffl'e `a son oreille. On la poursuivait donc ? Elle 'etouffa un cri de terreur, pressa encore son allure qui devint une course folle, d'esordonn'ee.

Le chemin tourna. Soudain, Blanche s’arr^eta net :

— Mon Dieu, cria-t-elle, sur le ton d’un indicible d'esespoir.

L’infortun'ee jeune femme, tombait `a genoux sur une marche de pierre, la premi`ere marche d’un perron qu’elle connaissait bien, d’un perron qui n’'etait autre que celui qui acc'edait `a l’entr'ee principale du couvent dans lequel elle 'etait captive depuis quelque temps et dont elle venait d’essayer de s’enfuir.

Blanche se demandait comment il se faisait, qu’apr`es ^etre sortie de cette maison, quelques instants auparavant, elle se retrouvait maintenant `a son point de d'epart, et la malheureuse 'etait si troubl'ee, si d'esorient'ee, qu’elle ne se rendait pas compte que, pendant sa course folle, elle avait suivi une all'ee circulaire qui l’avait effectivement ramen'ee `a son point de d'epart.

Un pale rayon de lune 'eclairait le perron, et Blanche Perrier eut peur d’^etre remarqu'ee, apercue, par les myst'erieux agresseurs, les terribles meurtriers qui, depuis dix minutes, tiraient des coups de fusil ou de revolver dans l’ombre 'epaisse du parc.

Alors machinalement, n’osant pas rebrousser chemin, elle regagna la maison dans l’espoir d’y trouver une plus grande s'ecurit'e. L’int'erieur du couvent semblait d'esert, des portes 'etaient ouvertes, les rares meubles laiss'es dans les pi`eces apr`es le d'epart des religieuses avaient 'et'e bouscul'es, renvers'es. Assur'ement, dans ces salles, il y avait eu lutte, quelques instants auparavant.

Blanche s’arr^eta une seconde, pour souffler. Mais sa tranquillit'e ne devait point durer. Elle entendit des bruits de pas pr'ecipit'es `a l’ext'erieur de la maison, des pas qui se rapprochaient. Des claquements secs retentirent 'egalement, et bien qu’elle f^ut peu au courant de ces choses, la malheureuse soupconna qu’il devait s’agir d’armes que l’on rechargeait.

Puis, brusquement, presque sous la fen^etre de la pi`ece, o`u elle se trouvait, la fusillade cr'epita. Des lueurs rouges, sinistres, vinrent frapper ses yeux agrandis par la terreur. Blanche entendit des cris de fureur et de souffrance, et stimul'ee par une 'epouvante qui croissait sans cesse, elle quitta la pi`ece o`u elle s’'etait dissimul'ee, alla droit devant elle, avancant toujours au hasard des portes ouvertes qui semblaient lui indiquer le chemin `a suivre.

Sans doute, Blanche avait bien fait. Les bruits de pas se rapprochaient. Ils provenaient de la maison, et c’'etait d'esormais dans le hall que les coups de feu retentissaient, suivis de bruits bizarres, de cliquetis qui faisaient comprendre que des objets lourds tombaient sur le sol, ou que des vitres perfor'ees par les balles venaient se briser sur les dalles de pierre.

Blanche qui, enfin, s’'etait arr^et'ee dans une pi`ece situ'ee tout `a l’extr'emit'e de la maison, r'ep'eta :

— C’est une boucherie, une effroyable boucherie.

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