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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Et voil`a qu’il semblait que ces squelettes bougeaient.

Voil`a qu’ils se redressaient.

Voil`a qu’ils s’'ecroulaient.

Un « ah » angoiss'e s’'echappa de toutes les poitrines…

Du dessous des ossements, de l’amoncellement de squelettes, un homme sortait qui, la mine railleuse, tr`es calme, impassible presque, s’avancait et criait :

— L^achez Teddy. Il est innocent. L’assassin, c’est cet homme. Et cet homme, c’est Fant^omas !

Juve, en effet, ne pouvait manquer d’intervenir.

Dissimul'e sous son tas de squelettes, il n’avait pas eu le temps de se pr'ecipiter sur Fant^omas au moment o`u celui-ci faisait feu sur Hans Elders.

Le geste du bandit avait 'et'e si soudain qu’il l’avait surpris.

La brusque apparition de Teddy `a la porte de l’ossuaire avait encore paralys'e Juve.

Le policier s’'etait tenu immobile pour apprendre de facon certaine si Fant^omas savait qu’il 'etait en face de sa fille. Mais, l’accusation que Fant^omas lancait sur Teddy lui prouvait le contraire, et Juve n’h'esita pas `a intervenir.

Mais si `a l’apparition inopin'ee du policier, ceux qui s’'etaient empar'es de Teddy l^ach`erent presque le jeune homme, ils ne s’en pr'ecipit`erent pas pour autant sur Fant^omas.

Nul ne connaissait Juve, on se concertait, on h'esitait `a lui faire confiance. Et Fant^omas reprit :

— Ne croyez pas cet homme, qui veut sauver son complice. Vous voyez bien que je viens d’^etre attir'e dans un guet-apens.

Juve cria alors `a Fant^omas :

— Mais malheureux, taisez-vous donc.

Et montrant du doigt Teddy, il ajouta `a l’adresse du bandit :

— Vous n’avez donc pas vu le tatouage qu’elle porte `a la nuque ?

Cela, ces mots, nul ne les comprenait, nul, m^eme n’y pr^etait attention, sauf Fant^omas. Le bandit parut atterr'e.

— Mis'ericorde, fit-il tout bas.

Puis, inventant une nouvelle ruse, trouvant une ressource supr^eme dans son esprit fertile, et avant que Juve e^ut eu le temps d’intervenir `a nouveau, croisant ses bras sur sa poitrine, il s’avanca vers la porte de l’ossuaire, vers ceux qui lui barraient le passage :

— Parbleu, cria-t-il, qu’importe tout cela. Il me d'epla^it, apr`es tout de faire condamner un innocent. Vous demandez quel est l’assassin de Hans Elders ? eh bien, c’est moi. Mais je vous d'efie de m’arr^eter. Je suis l’'echapp'e du British Queen, j’ai la peste. Faites-moi place. Qui me touche est condamn'e `a mort.

Les 'ev'enements alors se pr'ecipit`erent. Fant^omas n’avait pas achev'e son extraordinaire d'eclaration, qu’il s’'elancait `a travers la foule, riant d’un rire sardonique.

— Place, r'ep'etait-il.

Et l’on s’'ecartait.

Et si Juve, lui, bondissait vers Fant^omas dans le dessein de l’arr^eter co^ute que co^ute, Fant^omas, devancant son mouvement, avait le temps de sortir de l’ossuaire, de franchir les quelques m`etres qui les s'eparaient de l’enceinte du cimeti`ere. Il cria :

— Merci Juve, vous venez de sauver ma fille. Je vous sauverai Fandor.

Le bandit, `a ce moment, sauta sur le cheval que Teddy avait abandonn'e pour s’avancer vers l’ossuaire.

Il piqua des deux, il allait dispara^itre.

— Mal'ediction, hurla Juve, c’est Fant^omas qui s’'echappe.

Le policier fouilla dans sa poche, tira son revolver… s’appr^eta `a faire feu.

Mais `a ce moment il chancela, bouscul'e, `a moiti'e assomm'e par un formidable coup de poing.

Juve avait `a peine le temps de reconna^itre son agresseur.

Teddy venait de sauver la vie `a Fant^omas.

28 – UN DUEL AU SABRE

— Bon Dieu de bon Dieu, mais il n’y a pas moyen de dormir tranquille ? Voil`a qu’on fait un raffut de tous les diables. Qu’est-ce qui se passe donc ? Est-ce `a moi que l’on en veut ou bien nul ne soupconne-t-il ma pr'esence ? C’est dangereux de me montrer, et, d’un autre c^ot'e, je ne peux pas rester dans l’incertitude. Voil`a bien dix minutes que j’entends tout ce potin, ma patience est `a bout.

Tout ce potin.

Celui qui parlait exag'erait, 'evidemment.

On entendait `a peine, en effet, dans la cour de la grande ferme de Teddy, que quelques chuchotements qu’accompagnaient par moments des pas pr'ecautionneux.

Mais ces bruits, si l'egers fussent-ils, avaient valeur de vacarme, tant ils prenaient de sens pour le dormeur qui s’en plaignait.

'Etrange dormeur, en v'erit'e, et 'etrange 'etait aussi sa chambre `a coucher.

Les b^atiments composant la ferme de Teddy comportaient une s'erie de b^atiments group'ees autour de la maison d’habitation. Plus loin, un peu `a l’'ecart, se trouvait une sorte de grand hangar, dont le rez-de-chauss'ee servait `a remiser les machines agricoles, tandis que le premier 'etage, sur'elev'e, 'etait transform'e en grenier `a fourrage.

Et c’'etait dans ce hangar, du beau milieu d’un tas de foin, que la voix railleuse avait parl'e, qu’un personnage s’'etait plaint.

Bient^ot, d’ailleurs, ce personnage se faisait voir.

Il 'emergeait du fourrage, les cheveux en d'esordre, parsem'es de brindilles dor'ees, les v^etements assez chiffonn'es.

Ce personnage, c’'etait Fandor.

Fandor et Teddy, lorsqu’ils avaient quitt'e les berges de la rivi`ere o`u le journaliste, sans l’opportune intervention de l’extraordinaire jeune fille, e^ut trouv'e une mort tragique, s’'etaient rendus `a la ferme. L`a, Teddy avait persuad'e Fandor de se tenir coi, quelque temps au moins, cach'e dans le grenier.

— Je vous en supplie, avait dit Teddy, 'ecoutez-moi, faites ce que je vous dis. Que vous 'echappiez aux recherches pendant quelques jours et vous serez tranquille, hors d’affaires, sauv'e. Car une fois le jugement rendu au sujet de la mort de ce pauvre Jupiter, nul ne songera plus `a vous poursuivre. Tandis qu’en ce moment, si l’on vous trouvait…

Il ne convenait pas au caract`ere de Fandor de se cacher, de se dissimuler. Courageux comme il l’'etait, le journaliste aurait cent fois pr'ef'er'e lutter face `a face avec ses adversaires, mais il est 'evident que Teddy avait raison.

L’accusation, et m^eme les accusations qui pesaient sur lui, si sottes qu’elles fussent, avaient leur importance. Il convenait de ne pas les n'egliger, d’y prendre garde et de ne pas agir en leur endroit `a la l'eg`ere.

Fandor s’'etait r'esign'e, avait 'ecout'e les avis de Teddy, s’'etait cach'e, se cachait.

« Apr`es tout, pensait le jeune homme, dans l’int'er^et m^eme de mes recherches, il convient que je ne me fasse pas sottement arr^eter. Gagnons du temps, nous verrons ensuite comment agir.

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