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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Teddy lui avait affirm'e qu’elle partait se renseigner sur l’'etat actuel des poursuites dirig'ees contre lui.

Fandor, confiant dans la parole de la jeune fille, l’avait laiss'e faire et, fid`ele `a la promesse qu’il lui avait donn'ee, s’'etait enfoui dans une botte de foin pour y sommeiller, comme en la plus tranquille des cachettes.

Malheureusement, au beau milieu de son somme, voil`a que Fandor 'etait r'eveill'e par les all'ees et venues qu’il avait entendues dans la cour.

Le journaliste, ne pensant pas qu’il pouvait s’agir de ceux qui le poursuivaient et se croyant bien `a l’abri de toutes esp`eces de recherches, venait de commettre une v'eritable imprudence. Avec sa bravoure tranquille et son insouciance ordinaire, il traversa le grenier et, pour se rendre compte des motifs du bruit, passait la t^ete `a l’une des lucarnes du grenier.

Fandor 'etait mal inspir'e. Il s’en rendit compte imm'ediatement, car `a peine 'etait-il apparu `a la lucarne que des exclamations furieuses le salu`erent.

— L`a… l`a… le voil`a… nous le tenons… hardi… fermez le hangar.

H'e, parbleu, Fandor, maintenant, comprenait `a merveille la situation.

Il 'etait pris, sottement pris, ridiculement pris.

Par la trahison, sans doute, de quelque voisin, qui l’avait vu entrer avec Teddy, les soldats, faisant office de policemen et lanc'es `a sa poursuite, avaient d^u ^etre avertis qu’il se trouvait cach'e dans le hangar `a fourrage.

Sans bruit, ils avaient entour'e le b^atiment, et maintenant Fandor ne pouvait plus s’'echapper.

Le journaliste n’'etait pas 'emu.

Il y avait longtemps qu’il s’'etait fait `a l’id'ee que ses aventures finiraient mal un jour.

Et Fandor, laconiquement, se d'eclara `a lui-m^eme :

« Ca y est, je suis boucl'e.

Instinctivement, pourtant, alors que les soldats hurlaient dans la cour de la ferme, Fandor s’'etait jet'e en arri`ere, `a l’int'erieur du grenier.

Il chercha, jetant autour de lui un regard de b^ete prise au pi`ege, si une issue s’offrait `a lui.

Mais il n’en existait aucune. D’ailleurs, courant `a une autre lucarne, Fandor se rendait compte que le grenier `a fourrage 'etait cern'e.

Non, en v'erit'e, il n’y avait pas moyen de fuir. On allait l’arr^eter. Il serait conduit `a Pietermaritzburg, il serait jug'e, en tant qu’assassin de Jupiter et, selon toute vraisemblance, condamn'e `a ^etre fusill'e ou pendu…

— Ma foi, se disait Fandor, puisqu’il faut y aller, allons-y.

Et il ne s’avoua pas qu’en dedans de lui-m^eme, au plus profond de son coeur, un regret le faisait surtout tressaillir, une pens'ee l’'emouvait, lui faisait regretter sa libert'e, la pens'ee de Teddy.

Fandor revint vers la fen^etre o`u il avait fait sa premi`ere apparition et, gouailleur, ironique, demanda :

— C’est moi que l’on cherche ?

Des cris, encore, lui r'epondaient :

— `A mort, `a l’assassin !

Puis un homme, un chef se pr'ecipita, criant :

— Rendez-vous !

Fandor aurait bien voulu r'esister, mais le moyen ?

— Bon, je me rends, r'epondit-il. On s’expliquera plus tard.

Et, toujours plaisantant, il ajouta :

— Seulement, il n’y a pas d’escalier pour descendre de mon grenier et comme je n’ai pas envie de me rompre les jambes en sautant, je vous serais bien oblig'e, les uns ou les autres, d’apporter une 'echelle ?

L’officier encore r'epondit :

— On va faire le n'ecessaire… Mais ne tentez pas de fuir. Nous sommes arm'es, nous, et au moindre mouvement…

— Tiens, mais c’est vous, Wilson Drag ? Enchant'e de vous rencontrer, mon lieutenant.

Le lieutenant ne r'epondit point. Il toisait Fandor d’un de ces regards de d'edain et de m'epris qui suffisent `a faire na^itre des haines farouches.

Fandor, bien entendu, rendit coup d’oeil pour coup d’oeil.

Fandor d'egringola rapidement, avec un sourire bon enfant, l’'echelle qu’on venait d’appuyer contre la fen^etre de son grenier.

Parvenu dans la cour o`u les soldats, le fusil `a l’'epaule, le menacaient, pr^ets `a. tirer, Fandor s’informa, affectant de tourner le dos `a Wilson Drag :

— Et maintenant, qu’est-ce qu’on me fait ? on me tue tout de suite ? non ? allons, c’est heureux. Les 'emotions me sont d'efendues et j’ai beau m’attendre `a ^etre condamn'e, `a ^etre ex'ecut'e, ca me fait toujours quelque chose.

Les soldats, respectueux de la discipline rigoureuse que leur imposait leur chef, semblaient ne pas l’entendre.

Pour l’officier, il affectait de ne tenir aucunement compte de ses paroles… Et comme Fandor, les mains dans les poches, attendait, faisait m^eme mine de s’impatienter, c’est Wilson Drag qui reprit la parole.

Tourn'e vers ses hommes, il commanda :

— Vous allez garder cet individu `a vue. Cinq d’entre vous, le revolver au poing. Au premier mouvement, feu. Les autres, venez avec moi. Il faut que nous perquisitionnions cette ferme, qui m’a l’air d’^etre le repaire de toute la racaille du pays.

Wilson Drag s’en alla, tr`es digne, sangl'e dans son uniforme.

— L’animal, pensait Fandor qui avait peine `a se contenir. Il se fiche de moi. On ne doit jamais se fiche d’un prisonnier, pourtant, et je suis son prisonnier.

Fandor rongeait son frein. Il n’aurait convenu, pour rien au monde, qu’il 'etait terriblement anxieux, mais en fait il n’'etait rien moins qu’assur'e.

Comment tout cela allait-il finir ?

J'er^ome Fandor suivait encore des yeux Wilson Drag qui s’'eloignait vers les b^atiments de la ferme et escort'e d’une vingtaine de soldats, lorsque soudain il tressaillit.

C’est qu’un nouvel arrivant faisait son apparition, un arrivant qui, certes, pouvait changer la face des choses.

Il 'etait encore loin, on ne devinait de lui que la silhouette vague d’un cavalier galopant `a vive allure que Fandor, d'ej`a, l’avait identifi'e…

C’'etait Teddy, Teddy qui, apr`es l’extraordinaire sc`ene qui venait d’avoir lieu `a l’ossuaire, avait, s’'echappant `a ceux qui le pressaient de questions, saut'e sur un cheval, vainement donn'e la chasse au fugitif, puis, renoncant `a la poursuite, s’'etait dirig'e vers sa demeure pour mettre Fandor au courant des derniers 'ev'enements.

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