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ЖАНРЫ

Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Par un petit orifice haut de quatre-vingts centim`etres et large d’autant on pouvait s’introduire dans une sorte de grotte souterraine constitu'ee par un long couloir insinueux, bord'e, de part et d’autre, d’'enormes roches, jet'ees l`a comme dans un chaos, et sans cesse semblait-il, sur le point de choir les unes sur les autres.

Gauvin eut un sursaut d’'epouvante.

— Faut-il donc que j’entre l`a ? demanda-t-il.

Et, instinctivement, il faisait un pas en arri`ere.

Mais Fant^omas le poussait d’un coup de pied dans les reins.

— Avance donc ! ordonna-t-il. Depuis quand se permet-on de discuter les ordres de Fant^omas ?

Le bandit sortait une lanterne 'electrique de sa poche, dont il tournait le commutateur ; des rayons lumineux et blafards 'eclair`erent l’int'erieur de la grotte.

Il s’agissait de descendre d’innombrables degr'es, form'es par des pierres roulantes.

Gauvin s’avanca, les jambes fl'echissant, la t^ete courb'ee pour ne point se heurter `a la vo^ute tr`es basse du souterrain. Fant^omas 'etait derri`ere lui, l’incitant `a marcher plus vite, toujours plus vite.

`A un moment donn'e, le notaire dut se mettre `a plat-ventre pour passer sous une roche ; Fant^omas le suivit, le Bedeau venait par derri`ere.

Apr`es avoir franchi cet 'etroit passage, les trois hommes parvenaient dans une sorte de cirque beaucoup plus large, beaucoup plus 'elev'e que le reste du souterrain.

C’'etait une immense salle aux allures de nef d’'eglise, dont les parois 'etaient form'ees par des roches aux couleurs chatoyantes, passant du vert sombre au rouge le plus vif.

Il y faisait un froid terrible et, par le milieu, le sol tourment'e de cette salle 'etait coup'e d’un torrent tumultueux qui roulait des ondes aux panaches blancs, jusque dans les profondeurs d’un insondable pr'ecipice.

La lampe 'electrique de Fant^omas projetait sa lumi`ere blafarde tout alentour, et celle-ci se r'efl'echissait sur les murailles, donnant `a l’int'erieur de la grande salle souterraine une 'eblouissante clart'e.

D`es lors Fant^omas donnait sa lampe `a tenir au Bedeau.

Puis, s’approchant du notaire, et les bras crois'es, l’oeil farouche, il interrogea.

— Gauvin, il d'epend de toi, d'esormais, de vivre ou de mourir !

— Ah ! vivre ! `A n’importe quel prix ! articula faiblement le notaire.

Fant^omas haussa les 'epaules.

— Les mots ne servent `a rien, et je sais que les promesses humaines sont fallacieuses ; il s’agit de me dire si oui ou non tu peux me livrer la fortune de M me Verdon ?

Une lueur d’espoir brilla dans les yeux terrifi'es du notaire.

— Je puis le faire, articula-t-il ; `a la condition que vous m’aidiez, Fant^omas. Cette fortune est chez moi, il ne s’agit plus que de la prendre…

— Parbleu ! s’'ecria Fant^omas en ricanant d’un air sinistre.

Puis il ajoutait, imitant la voix tremblante du notaire :

— Cette fortune est chez toi, il ne s’agit plus que de la prendre ! Faut-il la prendre ? Qui donc la d'etient `a l’heure actuelle ?

— Juve ! balbutia imperceptiblement le notaire.

Fant^omas fronca le sourcil.

— C’est donc vrai ? Bien vrai ? dit-il. Tu as donn'e `a Juve la garde de ce tr'esor ?

Le notaire protesta 'energiquement :

— C’est Juve qui s’en est empar'e, Fant^omas, et je ne songeais en aucune facon `a lui confier cet argent !

— Je l’entends bien ainsi, r'epliqua le bandit, mais en tout 'etat de cause, j’'etais vol'e, moi. Car, si Juve n’avait point pris la fortune de M me Verdon, c’est toi qui t’en allais avec. Est-ce exact ?

Le notaire se rendait compte qu’il n’y avait pas moyen de nier, que Fant^omas comprenait ce qui s’'etait pass'e, et qu’il savait la v'erit'e… la v'erit'e tout enti`ere !

Et d`es lors il tomba `a genoux, terrifi'e, devinant qu’il allait subir la vengeance du Ma^itre de l’effroi, et que cette vengeance allait ^etre terrible.

— Gr^ace !… commenca-t-il encore, 'epargne-moi, Fant^omas ! et je te jure que je serai toujours d'evou'e `a ta cause !…

Le bandit haussa les 'epaules.

— Un homme comme moi, fit-il, n’a que faire d’un poltron de ton esp`ece, qui se sauve l^achement lorsqu’il rencontre un adversaire ! Tu n’es bon `a rien mon garcon, m^eme pas `a faire un notaire voleur !

— Fant^omas !… Fant^omas !… hurla Gauvin, qui se tordait sur le sol rocailleux, comme un ver, que va-t-il m’advenir ? Qu’allez-vous faire de moi ?

Le G'enie du crime d'edaignait de r'epondre `a sa future victime.

Fant^omas se tourna vers le Bedeau et dit :

— Une balle de revolver vaut trop cher pour qu’on en perde une dans la cervelle de cet imb'ecile !

» Je ne daigne m^eme pas y toucher, tant il est indigne. Le Bedeau, fais ce que je t’ai dit ! Qu’il p'erisse par la corde, comme les plus inf^ames et les plus vils malfaiteurs !

D`es lors, Gauvin tombait `a la renverse, projet'e en arri`ere par le Bedeau, dont la main brutale s’'etait appesantie sur son 'epaule.

L’infortun'e notaire voulut crier : sa gorge ne put laisser 'echapper un seul son…

Gauvin suffoquait brusquement. Avec une habilet'e de bourreau, merveilleusement exerc'e, le Bedeau avait pass'e autour du cou du malheureux Gauvin un solide noeud coulant fait avec une grosse corde, et d`es lors, un pied pos'e sur sa poitrine et s’arc-boutant, le Bedeau serrait !

Gauvin, tout d’abord, essayait de lutter, de r'esister `a la mort, qui le prenait `a la gorge.

Un flot de sang afflua `a son cerveau, troubla sa vue, sa langue sortit toute rouge hors de sa bouche.

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