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ЖАНРЫ

Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Qui donc avait r'epondu ?

Qui donc allait-il voir ?

Fandor n’osait se dire qu’une mince cloison, d'esormais, seulement, le s'eparait de celle qui lui avait donn'e le jour !

Fandor se demandait s’il devait entrer…

Il ne savait pas… Il ne savait plus… Il ne comprenait qu’une chose, c’est qu’il 'eprouvait une folle envie de se jeter aux genoux de sa m`ere, et il n’avait pas la force de faire un mouvement !

Dans le silence de la maison, qui semblait vide, Fandor, `a nouveau, entendit :

— Entrez ! Entrez donc !

Le journaliste fit un effort supr^eme sur lui-m^eme : il eut l’impression qu’il bondissait, et d`es lors, poussant la porte, comme furieusement, il se pr'ecipita dans la pi`ece, et il s’arr^eta net au milieu…

En face de lui se trouvait un grand lit, dans lequel 'etait couch'ee une vieille dame, aux cheveux blancs comme de la neige.

Tout d’abord, en voyant cette brusque apparition, il avait sursaut'e : les yeux au vif regard, `a l’expression si douce, s’'etaient fix'es dans les yeux de Fandor.

Et d`es lors, le journaliste s’'etait senti remuer jusqu’au plus profond de son ^etre.

Qu’elle 'etait cette digne et noble vieille femme, aux mains diaphanes, au visage pur, aux traits beaux et distingu'es ?

Le journaliste sentit des sanglots lui 'etreindre la gorge, des larmes br^ulantes lui monter aux yeux.

Il avait enlev'e son chapeau d’un geste machinal, il joignait les deux mains, s’avancant lentement et tombant `a genoux au chevet du lit, il articula d’une voix indistincte, ces mots simples :

— Ma m`ere !… ma m`ere !… ma m`ere !

Mais au m^eme instant, Fandor sentait que deux bras ti`edes se nouaient autour de son cou, puis il entendit `a nouveau cette voix si douce et si touchante, qui murmurait sur le ton d’une indicible 'emotion :

— J'er^ome Fandor !… Charles !… mon petit Charles !… mon enfant !

Une seconde ne s’'ecoulait pas que l’enfant embrassait sa m`ere, que la m`ere 'etreignait dans ses bras son enfant.

Ils restaient ainsi, serr'es l’un contre l’autre, sans songer `a s’arracher `a cette douce 'etreinte.

Leurs larmes se confondaient, et ils 'echangeaient de tendres paroles :

— Ma m`ere !

— Fandor !…

— Charles !… Charles !…

— Maman !…

Puis, M me Rambert, doucement, 'ecartait Fandor de sa poitrine. Elle appuya ses mains tremblantes sur les mains du jeune homme.

— Laisse-moi te regarder, dit-elle, Fandor.

Fandor, sans mot dire, reculait, fixait sa m`ere, qui ne se lassait pas de le contempler.

— Oh ! murmura-t-elle de sa voix grave et harmonieuse, comme je te reconnais bien, mon petit ! Je te retrouve tel que tu 'etais autrefois, avec tes boucles blondes en moins ! Regarde, mon petit Charles, regarde ce portrait…

Et levant sa main vers le mur `a c^ot'e de son lit, M me Rambert d'esignait `a Fandor une petite photographie, toute pass'ee, tr`es jaunie, le portrait d’un b'eb'e de quatre ou cinq ans, dans lequel le journaliste avait grand’peine `a se reconna^itre, lorsqu’il 'etait enfant.

M me Rambert levait les yeux au ciel, elle soupira profond'ement.

— Mon existence, fit-elle, a 'et'e terrible, affreuse. Tu sauras tout ce que j’ai souffert. Mais peu importe, du moment que je te retrouve, que tu es vivant, que tu es beau, et que tu es digne de ton nom. Car je sais, J'er^ome Fandor, articulait-elle avec un sourire, que tu es un h'eros !

H'elas ! M me Rambert p^alissait soudain.

Elle portait les mains `a sa poitrine.

— Ma m`ere… ma m`ere, interrogeait Fandor alarm'e, qu’avez-vous donc ?

M me Rambert balbutiait quelques paroles inintelligibles, puis, exhalant une l'eg`ere plainte, elle retombait en arri`ere.

— Mon Dieu ! hurla le journaliste…

Et, d`es lors ses yeux s’'ecarquillaient, ses cheveux se dressaient d’'epouvante sur sa t^ete.

Il se pr'ecipitait vers sa m`ere inerte.

Il lui t^atait le pouls.

— Elle est 'evanouie ! Que faire ?

Sur un gu'eridon voisin du lit, Fandor apercut une ordonnance de m'edecin.

Il regardait l’ordonnance, voyait un num'ero de t'el'ephone. Le journaliste cherchait autour de lui. Encore qu’il f^ut effroyablement troubl'e, il ne perdait point son sang-froid, il d'ecouvrait un appareil t'el'ephonique `a l’extr'emit'e de la pi`ece ; il d'ecrocha le r'ecepteur :

— Le 7, donnez-moi le 7, `a Dom`ene ! demanda-t-il.

C’'etait le num'ero qu’il avait vu sur l’ordonnance.

On r'epondait presque aussit^ot.

— All^o ! c’est vous, docteur ? fit Fandor.

Une voix inconnue du journaliste r'epondit, `a l’autre bout du fil :

— C’est moi. Qui m’appelle ?

— Venez d’urgence, hurla Fandor, chez M me Rambert…

Mais le journaliste se reprenait :

— Je veux dire chez M me Verdon !…

— Eh bien, docteur ?

— Eh bien, monsieur, ce ne sera rien. Mais cependant la situation est grave ; depuis quelques jours, M me Verdon, qui est d’une sant'e d'elicate et qui supporte mal les 'emotions, vient d’avoir son existence singuli`erement troubl'ee, par le fait de diverses all'ees et venues de personnes 'etrang`eres dans sa maison.

» Je n’ai pas `a juger l’attitude de M me Verdon qui recoit qui elle veut, mais j’estime que cette agitation lui est tr`es nuisible.

» Voil`a la deuxi`eme crise cardiaque dont elle est victime en deux jours, et il ne faut pas qu’une troisi`eme survienne. Puisque vous ^etes de sa famille, monsieur, je vous recommande le plus formellement de lui 'eviter la moindre 'emotion !

Le docteur avait parl'e au moment o`u il quittait la chambre `a coucher de celle qu’il prenait pour M me Verdon. L’interlocuteur auquel il s’adressait, et qui le reconduisait en silence jusqu’au bas de l’escalier, c’'etait Fandor.

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