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ЖАНРЫ

Le Cadavre G?ant (Гигантский кадавр)
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Et, joyeux, rass'er'en'e, Fandor 'etourdissait Juve de projets.

— Vous comprenez, mon bon ami, disait-il, que maintenant tout me semble clair. H'el`ene est sur un voilier qui s’en va au Chili, ce voilier mettra deux mois `a arriver `a destination. Ma foi, je m’en moque bien. Un bon transatlantique me m`enera, j’en suis certain, en quinze jours, trois semaines au d'ebarcad`ere. Donc, Juve, dans un mois et demi au plus tard, je m’embarquerai, et je vous jure bien qu’alors quand j’aurai rattrap'e H'el`ene, Fant^omas ne nous la volera pas `a nouveau, et cela pour la bonne raison que je ne la quitterai plus une minute…

Fandor se frottait les mains, dansait, jonglait avec une brosse `a dents et des pincettes, cependant que Juve, un peu plus calme, mais tout aussi joyeux n'eanmoins, applaudissait `a ces projets.

— Bon, tr`es bien, disait le policier, c’est entendu, Fandor. Tu iras rattraper H'el`ene `a son d'ebarquement au Chili ; je n’y vois, pour ma part, aucun inconv'enient. Seulement, si tu veux un conseil, en voici un et un bon…

— Lequel, Juve ?

Juve venait de s’asseoir dans un grand fauteuil, il eut pour r'epondre un sourire 'enigmatique :

— Voici, d'eclarait-il : Mon petit Fandor, dans deux mois tu retrouveras H'el`ene et tu la ram`eneras en France. Votre mariage n’est pas du go^ut de Fant^omas ; donc, dans deux mois, tu auras encore tr`es probablement `a lutter contre cet 'eternel ennemi…

`A ce moment, Fandor donnait amicalement un coup de pincettes sur les genoux de Juve.

— Mon bon, vous radotez, faisait-il. J’ai, avant de partir, un mois et demi de disponible. Ce mois et demi, j’ai bien l’intention de le consacrer `a la capture de Fant^omas. Fant^omas doit ^etre arr^et'e avant qu’H'el`ene d'ebarque, donc…

— Donc, conclut Juve, je rengaine mon conseil, car j’allais pr'ecis'ement te proposer, maintenant que nous sommes tranquilles sur le sort d’H'el`ene, de reprendre d’urgence, et cela dans ton propre int'er^et, la lutte contre Fant^omas.

Les deux amis causaient encore longuement. Ils 'etaient, comme le disait Juve, d'esormais libres enti`erement de combattre encore Fant^omas.

Et Juve, qui toujours se trouvait pr^et `a diriger le terrible combat, expliquait la situation `a Fandor qui, d’ailleurs, demeurait quelque peu distrait :

— Mon petit, assurait Juve, l’essentiel, pour vaincre Fant^omas, c’est 'evidemment de le retrouver. Pour faire un civet, il faut un li`evre. Donc, nous allons courir apr`es Fant^omas. Par malheur, Fant^omas n’est point commode `a d'ecouvrir. Ou le chercher ? Rien ne le retient plus tr`es certainement en Hollande, mais rien d’autre part ne nous permet de croire qu’il va rentrer en France, `a Paris plut^ot que n’importe o`u. Nous n’avons en somme, Fandor, qu’un seul fil conducteur. Fant^omas recherche Vladimir, pourquoi ? comment ? dans quelles conditions ? c’est ce qu’il faut savoir. Si Vladimir a disparu et si Fant^omas veut le retrouver, c’est qu’'evidemment quelque chose se manigance dans l’ombre, que nous ignorons totalement. Cherchons-le…

Juve interrogeait :

— N’est-ce pas ton avis, Fandor ?

Mais Fandor, `a cet instant, ripostait avec une grande tranquillit'e :

— Avez-vous remarqu'e, Juve, comme H'el`ene 'etait jolie lorsqu’elle portait le diad`eme royal `a la cour ?

Cela prouvait 'evidemment que Fandor n’'ecoutait pas tr`es attentivement Juve. Le policier le comprit ; il eut un sourire indulgent.

— Amoureux, va ! fit-il sur un ton de raillerie. Ce soir, tu n’es bon `a rien, tu ne penses qu’`a H'el`ene. Soit, nous causerons demain.

— Nous causerons demain, dit Fandor.

Le journaliste avait 'et'e chercher une photographie d’H'el`ene qu’il regardait avec des yeux extasi'es. Juve, encore une fois, l’arracha `a sa songerie.

— Un instant, demandait-il. As-tu rencontr'e `a nouveau, Fandor, cet apr`es-midi, l’'etrange jeune homme que j’ai vaguement apercu, que l’on m’a signal'e, qui s’appelle Daniel, et qui, para^it-il, `a des allures de policier ?

— Non, dit Fandor. Je n’ai vu personne r'epondant `a ce signalement plut^ot impr'ecis d’ailleurs. Pourquoi, Juve ?…

— Pour rien, r'epondit le policier, pour rien du tout. Cela n’a pas d’importance. Le personnage m’intriguait un peu, voil`a tout…

Juve, peut-^etre, e^ut trouv'e ce personnage beaucoup plus important et lui e^ut accord'e un tout autre int'er^et s’il avait pu se douter que Fant^omas, l’homme brun, l’avait, lui aussi, remarqu'e, ce jour-l`a m^eme, dans une tabagie hollandaise, s’il avait pu savoir ce que Fant^omas faisait `a cette heure m^eme !

Chapitre IV

Nuit d’angoisse

Cette m^eme nuit que Juve et Fandor employaient `a causer longuement, `a 'echafauder des hypoth`eses et des projets, relativement `a la capture de Fant^omas, qui, de plus en plus, de minute en minute, leur semblait n'ecessaire, des 'ev'enements myst'erieux, tragiques aussi, se d'eroulaient en effet `a quelque distance d’Amsterdam, tout pr`es d’Haarlem, dans la superbe propri'et'e du malheureux M. Eair, ou plus exactement du p`ere de Fandor, d’'Etienne Rambert, puisque telle 'etait en r'ealit'e l’identit'e de cet extraordinaire personnage .

Geoffroy la Barrique et Beno^it le Farinier 'etaient toujours occup'es `a la cueillette des roses chez l’extraordinaire original.

Geoffroy la Barrique et Beno^it le Farinier ne comprenaient naturellement rien aux 'ev'enements qui se d'eroulaient, et dans lesquels ils jouaient, sans m^eme le savoir, un r^ole anecdotique.

Les deux excellents colosses, aussi bien, ne fatiguaient point leur intelligence `a vouloir deviner des probl`emes qu’instinctivement ils supposaient fort complexes.

Tout simplement, ils riaient parfois `a la pens'ee de la surprise qu’ils avaient caus'ee `a Juve lorsqu’ils avaient frapp'e `a sa porte, et de la facon merveilleuse, `a leur avis, dont ils s’'etaient acquitt'es de la commission dont M. Eair les avait charg'es, puisque, en r'ealit'e, gr^ace `a eux, Juve 'etait venu voir le vieil homme.

Beno^it le Farinier et Geoffroy la Barrique estimaient, en fin de compte, que ce qu’il y avait de plus clair dans toute leur aventure, c’'etait que, d’une part, Juve leur avait promis de retrouver Bobinette, ce qui leur ^otait toute inqui'etude `a cet 'egard, et que, d’autre part, ils avaient pu revenir bien tranquillement s’installer chez M. Eair, o`u ils se gobergeaient tout `a leur aise.

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