Чтение онлайн

ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
Шрифт:

Et comme Fandor la regardait, n’ayant plus l’air de comprendre du tout ces paroles, H'el`ene, apr`es un 'eclat de rire, poursuivit :

— Donc, J'er^ome Fandor, tomb'ee entre les mains de don Eugenio, j’obtins d’^etre respect'ee par lui. Ce gentilhomme m’aurait sans doute imm'ediatement remise en libert'e si, `a cet instant, il ne m’avait propos'e un pacte 'etrange, s’il ne m’avait demand'e de lui rendre le plus extraordinaire des services.

— Lequel ? mon Dieu.

— Don Eugenio, mon cher Fandor, se trouve ^etre l’oncle d’une certaine jeune fille, nomm'ee Merc'ed`es, `a laquelle il porte une vive affection et qui cependant lui cause de terribles tourments. Cette Merc'ed`es, sa ni`ece, est la fille d’un de ses fr`eres, mort r'ecemment, et laissant apr`es lui une fortune consid'erable. Naturellement, Merc'ed`es avait h'erit'e ou du moins, allait h'eriter et ^etre mise en possession de cette fortune au moment o`u je connaissais l’infant. Or, Merc'ed`es, sous le nom de la Recuerda, vivait une vie de d'ebauche `a Paris parmi les pires apaches.

— Je sais. Apr`es ?

— Oh, c’est bien simple, ripostait H'el`ene. Don Eugenio me proposait ceci : il me suppliait d’accepter de passer aux yeux de tous pour sa ni`ece, pour cette Merc'ed`es, puis, de me pr^eter `a la com'edie d’une mort fictive :

« J’obtiendrais ainsi, disait-il, un acte de d'ec`es au nom de Merc'ed`es de Gandia. Cet acte de d'ec`es d^ument acquis, emp^echera que la fortune de mon fr`ere ne soit dilapid'ee par Merc'ed`es, actuellement insens'ee. Je ne d'esesp`ere pas de ramener ma ni`ece au bien, je voudrais pouvoir h'eriter `a sa place, et par cons'equent, pouvoir lui sauvegarder une fortune que je lui remettrai au moment de son repentir.

— Et vous avez accept'e ?

— J’ai d’abord h'esit'e. Je me suis renseign'ee, j’ai voulu savoir si don Eugenio 'etait honn^ete homme. C’est seulement quand j’ai 'et'e convaincue que r'eellement il ne cherchait point `a capter la fortune de sa ni`ece pour son int'er^et propre que je me suis pr^et'ee `a la com'edie qu’il d'esirait. C’est moi et non pas Merc'ed`es qui ai fait la morte, `a Paris, chez don Eugenio. C’est moi que l’on a mise en bi`ere sous le nom de Merc'ed`es. Mais bien entendu, en fait, c’est une bi`ere pleine de sable que l’on a ensevelie au cimeti`ere, `a ma place.

***

Ils causaient encore l’un et l’autre, H'el`ene et Fandor, longuement, de l’aventure extraordinaire d’H'el`ene.

— Voyez-vous, disait la fille de Fant^omas, je n’ai pas `a regretter d’avoir rendu service `a don Eugenio, car c’est gr^ace `a lui que j’ai pu savoir votre captivit'e d’abord, votre condamnation ensuite. C’est moi qui ai t'el'ephon'e `a Dupont de l’Aube qu’un Francais 'etait prisonnier `a l’Escurial. C’est moi ensuite qui, gr^ace `a don Eugenio, gr^ace `a son argent, ai pu acheter le bourreau et obtenir qu’il ne vous ex'ecute pas r'eellement. Je ne savais pas, bien entendu, que Juve s’occupait de son c^ot'e `a vous sauver.

Et comme Fandor couvrait de baisers fous les mains de la jeune fille, H'el`ene continuait son r'ecit :

— Par exemple, Fandor, depuis votre sauvetage, don Eugenio n’a pas 'et'e charmant `a mon endroit. Le pauvre homme est sans doute terrifi'e par la crainte perp'etuelle d’un scandale, car, le jour m^eme o`u vous 'etiez arrach'e au garrot `a Madrid, j’'etais, moi, bel et bien appr'ehend'ee par des serviteurs de l’infant et conduite dans un couvent dont je n’ai pu m’'echapper qu’il y a deux jours seulement.

H'el`ene allait encore ajouter un mot, donner d’autres explications, lorsque soudain, elle bondit sur ses pieds, poussait une exclamation de col`ere et de surprise `a la fois :

— Ah mon Dieu, mon Dieu ! Regardez !

— Quoi ? qu’est-ce qu’il y a ?

Fandor s’'etait lev'e, aussi inquiet, pr^et d'ej`a `a repousser une attaque.

Et soudain, il 'eclata de rire, cependant qu’`a c^ot'e de lui, H'el`ene riait elle aussi.

— Ah, zut, tant pis, ma foi, dit Fandor.

H'elas, les deux jeunes gens, oublieux de l’heure, apercevaient, filant `a toute allure, un train de luxe qui venait de quitter la gare d’Irun.

— Ma foi, tant pis. Oui, vraiment, tant pis. Juve se d'ebrouillera `a Paris… Et puis, je vous ai retrouv'ee, ma ch`ere H'el`ene, que m’importe le reste ?

30 – L’INFANT D’ESPAGNE AU PIED DU MUR

Ce matin-l`a, Juve arriva avec son air le plus renfrogn'e au bureau de la S^uret'e g'en'erale. Avant de se rendre au cabinet de M. Havard, il passa en divers services, et sans en avoir l’air, sous pr'etexte de serrer quelques mains amies, il fit causer les employ'es.

C’est ainsi qu’au service de la voirie et de la surveillance de la rue, Juve apprenait d’un sous-brigadier ce qu’il savait d'ej`a d’ailleurs et dont il voulait la confirmation, que c’'etait ce m^eme jour, `a six heures cinquante du soir, qu’allait arriver `a Paris le roi d’Espagne accompagn'e de plusieurs grands personnages de sa suite.

Le souverain et son entourage se rendaient en Angleterre sans s’arr^eter `a Paris, ils devraient simplement le traverser et se rendre de la gare d’Orsay `a la gare du Nord pour y trouver la correspondance de Calais.

Juve, qui 'ecoutait avec attention ces d'etails, apprenait encore du sous-brigadier de service qu’on avait r'egl'e pour cette petite c'er'emonie un protocole discret et command'e quelques voitures automobiles qui devraient transporter, sans attirer particuli`erement l’attention de la foule, le roi d’Espagne et sa suite de la gare d’Orsay `a la gare du Nord.

Juve s’int'eressait tout particuli`erement `a ce voyage du souverain espagnol, car il savait que le roi 'etait accompagn'e d’un personnage qui n’'etait autre que l’infant don Eugenio, don Eugenio que Fandor, inspir'e par Juve, avait d^u rejoindre d'ej`a `a la fronti`ere espagnole et qu’assur'ement il devait serrer d’aussi pr`es que possible.

Juve, satisfait des renseignements qu’il venait d’obtenir, quitta le sous-brigadier et montant un 'etage, parvint au bureau somptueux occup'e par M. Havard.

Le policier ne se dissimulait pas, en entrant chez le chef supr^eme de la S^uret'e, qu’il aurait 'et'e fort satisfait d’^etre plus vieux de dix minutes. Juve, en effet, avait demand'e `a son chef une autorisation qui, d’abord avait fait bondir celui-ci. Mais cela ne troublait pas autrement Juve qui lui avait r'ep'et'e nettement qu’il tenait au plus haut point `a obtenir l’autorisation sollicit'ee.

Поделиться с друзьями: