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ЖАНРЫ

Le mariage de Fant?mas (Свадьба Фантомаса)
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— Quand vous aurez envisag'e toutes les hypoth`eses, vous me pr'eviendrez, Juve.

Juve s’arr^eta, de sa voix calme, il d'eclara :

— J’ai termin'e, en effet, pour le moment du moins, mais comme tu le dis fort bien, le probl`eme est pos'e. Il ne reste plus qu’`a le r'esoudre.

***

Tandis que Juve et Fandor envisageaient anxieusement les diverses hypoth`eses, `a cette m^eme heure, ce m^eme soir, dans le coquet appartement du boulevard Malesherbes, occup'e par le soi-disant baron Stolberg, deux ^etres s’entretenaient tendrement, Fant^omas et la Recuerda.

— Je suis effray'ee de vos projets, Fant^omas, disait l’Espagnole, et je me demande si jamais j’aurai le courage voulu ?

Mais le bandit l’interrompit, et serrant sa main d'elicate dans ses doigts vigoureux et 'energiques :

— La Recuerda, d'eclara-t-il, avec emphase, vous ^etes bien la femme qui convient `a mon audace, `a ma t'em'erit'e. J’ai eu des ma^itresses nombreuses, j’ai aim'e dans mon existence, mais vous, vous ^etes la femme qu’il me faut.

Puis, se penchant tendrement vers l’Espagnole, Fant^omas effleura son front de ses l`evres. Puis il lui murmura `a voix basse :

— Comprenez-vous bien le sens que je donne `a mes paroles ? Je dis qu’il faut que vous soyez ma femme.

— Ne le suis-je pas d'ej`a ? murmura la Recuerda en baissant les yeux.

— Vous ^etes ma ma^itresse, dit-il, nous ne sommes que des amants. Or si je dis que je veux faire de vous ma femme, c’est parce que, bient^ot, nous serons unis l’un `a l’autre par les liens indissolubles du mariage.

— Vous perdez la t^ete ?

— Je sais ce que je veux et ce que je veux, je le r'ealise. Vous serez ma femme l'egitime, la Recuerda, parce que je vous aime.

« Sa femme l'egitime ? la femme de Fant^omas ?

»

La Recuerda 'etait si surprise, si 'etonn'ee, qu’elle ne savait que r'epondre. Certes, elle s’'etait sinc`erement 'eprise de cet homme `a la fois si tragique et si s'eduisant et son coeur ardent d’Espagnole 'eprouvait pour le bandit une attirance irr'esistible.

Et la Recuerda se demandait quel pouvait bien ^etre Fant^omas ? Doucement, d’une voix presque imperceptible, elle murmura :

— Fant^omas, qui est Fant^omas ?

Le bandit, 'enigmatique plus encore qu’`a son ordinaire, r'epliqua sur un ton solennel :

— Fant^omas, c’est Fant^omas, et cela suffit. Sachez cependant que Fant^omas est le ma^itre et qu’il fait toujours ce qu’il veut. Il n’est point d’obstacle qu’il n’'ecarte, de barri`ere qu’il ne franchisse. Lorsqu’il se produit quelque chose d’impossible, d’inexplicable, on est oblig'e de conclure que l’auteur de cette chose irr'ealisable n’est autre que Fant^omas.

Le bandit, superbe dans sa d'eclaration, se rapprocha de l’Espagnole toute fr'emissante, il la serra sur sa large poitrine, et cependant que la Recuerda, 'emue au plus haut point, s’abandonnait `a cette 'etreinte passionn'ee, Fant^omas, d'eclarait tr`es doucement :

— Vous serez ma femme, ma ch'erie. Lorsque nous serons unis l'egalement, nous atteindrons, gr^ace `a l’Amour, la Fortune et la Richesse, au supr^eme Bonheur. Acceptez, la Recuerda ! D'eclarez-moi franchement, les yeux dans les yeux et la main dans la main, que d'esormais nulle puissance humaine ne pourra vous faire rompre l’engagement que vous prenez vis-`a-vis de moi ; de mon c^ot'e, je vous jure que votre existence sera la mienne, que nous serons d'esormais indissolublement li'es.

Mais Fant^omas s’interrompait. L’Espagnole, amoureusement, lui scellait les l`evres d’un long baiser d’amour.

29 – DEUX AMOUREUX

— Ce serait 'evidemment une excellente occasion pour passer en contrebande quelques paquets de cigarettes espagnoles, si, de l’avis unanime, les cigarettes espagnoles ne valaient pas, `a beaucoup pr`es, les cigarettes francaises. Dans ces conditions, le mieux est encore de ne pas faire tort `a l’'Etat d’un centime et de m’abstenir d’une op'eration qui ne me laisserait que des regrets. O`u il n’y a pas de profit, il n’y a pas de plaisir.

J'er^ome Fandor, gai, comme `a son ordinaire, toujours plaisantant, se trouvait `a la douane fronti`ere d’Irun, dans la petite gare espagnole o`u s’arr^ete le Sud-Express, avant d’entrer en France et de filer `a toute allure vers la capitale.

Pourquoi J'er^ome Fandor s’'etait-il rendu `a Irun ? Pourquoi lui, qui avait tant de raisons de garder un mauvais souvenir de l’Espagne, avait-il commis la redoutable imprudence de passer la fronti`ere francaise et de gagner ainsi le territoire 'etranger ?

Il y avait beaucoup de raisons `a cela, dont la principale 'etait que Fandor, avec son insouciance habituelle, 'eprouvait un certain plaisir `a narguer les gendarmes et la police et `a se promener le plus ostensiblement dans un pays, o`u, pourtant, il poss'edait la redoutable qualit'e de condamn'e `a mort.

— On verra bien s’ils me pincent, avait pens'e Fandor en descendant du train qui l’avait amen'e de la capitale et puis ma foi, zut pour eux ! En ce moment Juve est libre, et j’imagine bien que si l’on me mettait la main au collet, mon respectable ami serait un peu l`a pour protester et me faire remettre en libert'e dans les quarante-huit heures.

Ce n’'etait pas cependant le vain d'esir de narguer la police 'etrang`ere qui avait amen'e J'er^ome Fandor au poste fronti`ere.

— Mon petit, lui avait brusquement d'eclar'e Juve, la veille m^eme, faisant allusion aux terribles affaires dont ils poursuivaient tous deux l’'eclaircissement depuis de longs jours, mon petit, il y a un fait de certain, c’est qu’en ce moment l’enqu^ete patauge, s’'eternise, n’aboutit `a rien. Nous avons d'ebrouill'e quelques fils de l’'echeveau que Fant^omas a si bien emm^el'e, mais nous ne tenons pas encore l’explication d'efinitive. Tu es bien de cet avis, Fandor ?

— Tout `a fait, avait r'epondu le journaliste.

— En ce cas, reprenait Juve, tu vas imm'ediatement te rendre `a la gare et filer `a la fronti`ere espagnole. Je viens d’apprendre que l’infant don Eugenio doit accompagner le roi d’Espagne en Angleterre. Par cons'equent, avec son souverain, don Eugenio traversera la France pour se rendre `a Londres. J’imagine, Fandor, que tu devines comment nous allons tirer parti de cet 'ev'enement. S’il y a quelqu’un au monde qui peut nous aider `a deviner le r^ole de Fant^omas dans les aventures au milieu desquelles nous nous d'ebattons en ce moment, c’est assur'ement don Eugenio. Malheureusement don Eugenio n’a point l’air d'ecid'e `a nous faire des confidences. N’importe, il faut que toi ou moi nous l’abordions, que nous le fassions parler et par cons'equent…

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