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ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
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« Paulette s’'ecarte un instant de son amant… Que se passe-t-il alors ? Fant^omas, qui 'etait dissimul'e dans l’appartement, l’ajuste d’un coup de revolver, pour faire croire que c’est L'eon Drapier qui vient de l’assassiner !

« La malheureuse femme ne meurt pas, Fant^omas lui envoie son enfant lui porter des fleurs empoisonn'ees !

« Vous allez me dire, monsieur Mix : “Pourquoi tout cela ?” Je vous r'epondrai : pour compromettre L'eon Drapier ! Pour que cet homme aux abois, terrifi'e `a l’id'ee qu’un scandale va 'eclater, 'epouvant'e en songeant que peut-^etre sa femme apprendra qu’il a une ma^itresse, ne sache plus `a quel saint se vouer… Qu’il finisse par confier la d'efense de son innocence au premier homme qui se pr'esentera !

« Cet homme se pr'esente !

« M. Mix, il arrive `a point nomm'e !…

« Il dit `a L'eon Drapier, au moment o`u celui-ci est dans un 'etat de d'epression morale absolue : “Mon cher monsieur ! vous ^etes perdu si je ne vous sauve pas !…”

« Cet homme, aid'e de L'eon Drapier, lui fait faire une quantit'e de b^etises qui, loin de l’innocenter, le compromettent !

« Drapier, toutefois, ne s’apercoit de rien. Il a engag'e ce personnage au nombre de ses collaborateurs les plus intimes, il l’introduit `a la Monnaie. Ah ! c’est ce que voulait Fant^omas !

« Vous m’avez compris, monsieur Mix ? Le protecteur de L'eon Drapier et Fant^omas ne font qu’un !

« Une fois Fant^omas `a la Monnaie, il vole ! Il se trouve que chacun des vols qu’il commet retombe sur L'eon Drapier, et dans l’esp`ece Fant^omas n’a pas trop mal agi, car les autorit'es polici`eres les plus intelligentes se disent, non sans justesse :

« Parbleu, cet homme qui d'erobe les tr'esors dont il a la garde et que nous avons d'ej`a suspect'e d’attitude bizarre lors des crimes commis dans son entourage est parfaitement capable d’^etre un voleur et un assassin… Il faut donc l’arr^eter !

« Et c’est ce que l’on fait, monsieur Mix ! Toutefois, je dois vous dire que les plus subtils raisonnements risquent parfois de se d'esagr'eger `a la moindre petite faute, le moindre petit incident !

« Certes, Fant^omas est un homme habile ! Certes ! il est capable des combinaisons les plus machiav'eliques, mais il ne faut pas qu’il oublie qu’il a sans cesse et toujours `a ses trousses un adversaire irr'eductible et implacable ! Il ne faut pas que Fant^omas oublie que moi, Juve, je suis toujours l`a !

Mais, `a ce moment, M. Mix se redressait.

Et, d’une voix tonitruante, il hurla :

— Fant^omas ne l’oublie pas, Juve ! et Fant^omas n’a pas peur de vous !

Pendant tout le temps que Juve avait parl'e, celui qui passait pour ^etre M. Mix 'etait demeur'e impassible… Toutefois son visage avait quelque peu p^ali !

En l’espace de quelques secondes, en effet, le c'el`ebre inspecteur de la S^uret'e avait d'emasqu'e le bandit et prouv'e de la facon la plus formelle que M. Mix et Fant^omas ne faisaient qu’un !

Juve, d`es lors, se pr'ecipitait vers Fant^omas, lequel s’'etait recul'e jusqu’au mur. Il braquait sur lui son revolver. Le bandit fouilla sa poche, comptant y trouver une arme… Ce fut en vain !

Fant^omas aussit^ot devint blafard !

— Mal'ediction ! grommela-t-il, Juve m’a vol'e !

Le policier n’abaissait point son arme.

— Je vous ai vol'e, en effet, fit-il, et je m’en vante ! J’ai acquis une certaine habitude du vol `a la tire, dans un milieu que je fr'equente depuis quelque temps ! Je me f'elicite d’avoir d'ebut'e par des exercices, par des vols commis sur la personne de Fant^omas !

« Vous voil`a donc hors d’'etat de nuire ! Tenu en respect sous la menace de mon revolver…

« Le v^otre est dans ma poche. N’essayez point de venir l’y prendre ! Je poss`ede 'egalement votre portefeuille, Fant^omas ! Allons ! allons ! tout va bien !…

« Il ne vous reste plus qu’`a vous rendre !

— Jamais ! commenca Fant^omas.

Mais `a ce moment le bandit poussait un cri rauque. Il tr'ebuchait en arri`ere ; le mur contre lequel il s’'etait appuy'e venait, semblait-il, de s’effondrer sous la pouss'ee ! En r'ealit'e, c’'etait la porte dissimul'ee dans la boiserie qui s’ouvrait, et M. Havard surgissait !

Le chef de la S^uret'e n’'etait pas de ces hommes qui d'edaignent d’agir par eux-m^emes !

Profitant du d'esarroi de Fant^omas et de la chute qu’il faisait en arri`ere, aid'e de Juve qui bondissait sur lui `a son tour, M. Havard, en l’espace d’un clin d’oeil, passait au c'el`ebre inspecteur des menottes et un cabriolet, qui servaient `a Juve pour immobiliser Fant^omas !

D'esormais le redoutable bandit 'etait pris ! r'eduit `a l’impuissance ! presque `a l’immobilit'e !

Juve et Havard l’avaient oblig'e `a se relever, ils le consid'eraient les yeux dans les yeux, haletants.

Nul ne prof'erait une parole. Au surplus qu’auraient-ils pu dire, dans ce tragique t^ete-`a-t^ete o`u trois hommes se trouvaient en pr'esence, parmi lesquels deux implacables adversaires, Juve et Fant^omas ?

Il semblait toutefois que le bandit 'etait captur'e… bien captur'e, et que d'esormais on pouvait ^etre assur'e que les pr'ecautions les plus grandes seraient prises pour qu’il ne s’'echapp^at point !

Les trois hommes fr'emissaient. Fant^omas toutefois, apr`es son 'emotion premi`ere, laissait errer sur ses l`evres un sourire railleur.

— Eh bien, interrogea-t-il, que faisons-nous ici ?

M. Havard toutefois f'elicitait le policier :

— Je comprends, maintenant, fit-il, tout votre plan ! Vous aviez d'emasqu'e Fant^omas depuis quarante-huit heures, et vous vouliez l’arr^eter ici, chez moi ! C’est bien, Juve ! Je vous f'elicite ! Je comprends 'egalement, ajoutait le chef de la S^uret'e, pourquoi vous avez fait venir cette voiture cellulaire qui doit ^etre actuellement `a la porte de ma demeure. C’est pour lui confier Fant^omas ?

— Confier, n’est pas le mot ! fit Juve. Je me propose, monsieur le chef de la S^uret'e, d’accompagner notre prisonnier jusqu’`a la Sant'e dans cette voiture cellulaire !

« Fant^omas est un homme habile… Je me plais `a le reconna^itre, et je tiens `a le surveiller jusqu’au cachot !

M. Havard exultait.

— Je vous accompagnerai Juve, et peut-^etre ne serons-nous pas trop de deux pour surveiller le bandit !

Havard se pr'ecipitait sur l’appareil t'el'ephonique, demandait la communication avec la permanence de la pr'efecture. Il entrait en rapport avec l’inspecteur Michel.

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