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ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
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— Une capture int'eressante ! criait-il ; venez d’urgence `a la prison de la Sant'e, avec votre coll`egue L'eon !

Fant^omas avait entendu cela. Ironiquement, il railla :

— Que de pr'ecautions, messieurs ! Vraiment on dirait que vous avez bien peur de moi !…

M. Havard ne daignait point r'epondre. Quant `a Juve, haussant les 'epaules, il se contentait d’articuler :

— Allons ! en route ! Descendons !

L’escalier 'etait large. Ce fut un spectacle tragique que celui de ces trois hommes qui le descendaient lentement. Fant^omas s’avancait les mains li'ees derri`ere le dos, 'etroitement maintenu par Juve et par Havard, qui se tenaient de part et d’autre devant lui…

Il semblait que tout d’un coup, depuis qu’on descendait l’escalier, le G'enie du crime avait compris qu’il 'etait arr^et'e, que sa capture 'etait chose faite et que, malgr'e toute son intelligence et sa volont'e, il ne saurait triompher d’une solide paire de menottes, d’un robuste cabriolet ! Son visage avait quelque chose de sinistre et de farouche ; une expression qui n’'echappait ni `a Juve, ni `a Havard…

Les trois hommes passaient inapercus devant la loge enfum'ee du concierge, petite soupente qui, dans cette vieille maison, donnait sur la cour.

Lorsqu’ils arriv`erent sur le trottoir, les trois hommes pouss`erent un cri.

Juve et Havard manifestaient leur satisfaction : la voiture cellulaire 'etait l`a, avec un garde municipal debout pr`es de la porte entrouverte.

Chose 'etrange, Fant^omas, `a la vue de cet appareil, ne semblait pas autrement ennuy'e… Son visage, qui jusqu’alors semblait inquiet, exprima 'egalement la satisfaction.

— Eh bien ! articula-t-il, feignant l’indiff'erence, montons, messieurs !

M. Havard passait le premier, s’en allait au fond du couloir. Fant^omas gravissait ensuite les marches de l`a voiture et venait se placer dans une des petites cellules r'eserv'ees aux prisonniers qu’on transporte.

Juve montait ensuite, non sans avoir cri'e au cocher :

— `A la Sant'e !

Puis, c’'etait au tour du municipal de s’installer dans le vestibule, qui d'emarra lourdement…

Quarante minutes s’'etaient 'ecoul'ees, que la voiture cellulaire roulait toujours.

On 'etait horriblement secou'e, elle allait `a tr`es vive allure ; les chevaux, perp'etuellement stimul'es par le fouet du cocher, sans cesse galopaient…

Juve et Havard, qui se tenaient dans le couloir 'etroit du v'ehicule, `a deux ou trois reprises s’'etaient dit :

— Quel dr^ole de chemin prend cet homme ! comment se fait-il que nous ne soyons pas arriv'es, surtout du train dont nous marchons ?

`A vrai dire ce n’'etait pas l`a leur principale pr'eoccupation : ils s’inqui'etaient surtout de Fant^omas.

Il ne se passait pas de minute qu’ils ne jetassent un coup d’oeil sur leur prisonnier. Or, celui-ci ne bronchait pas, demeurait impassible dans se petite cellule.

`A un moment donn'e, la voiture s’arr^eta.

Mais la voix du cocher retentit. L’homme criait :

— Porte, s’il vous pla^it !

On attendit quelques secondes :

— Nous sommes arriv'es ! dit Juve en se penchant `a l’oreille de M. Havard.

La voiture cellulaire s’'ebranlait `a nouveau ; il y eut une violente secousse, faisant remarquer qu’on passait sur un caniveau… Puis, ayant franchi une vo^ute sonore, la voiture s’arr^eta dans une cour…

Le garde municipal ouvrait la porte, Juve descendit d’abord et s’arr^eta net, regardant autour de lui d’un air stup'efait !

— Ah c`a ! o`u donc ce cocher les avait-il men'es ?

D’ordinaire, les voitures s’arr^etaient dans la premi`ere cour de la Sant'e, juste en face la maison du greffe, pittoresque immeuble tout garni de lierre. Or voici que ce paysage, familier `a Juve, ne lui apparaissait point. Au m^eme instant, le policier poussait un hurlement !

Il se sentait saisi, appr'ehend'e par derri`ere, immobilis'e par de robustes liens, puis renvers'e sur le sol !

— Ah ! nom de Dieu ! jura Juve.

Au m^eme instant, toutefois, le policier s’arr^etait de se d'emener, pour voir ce qui se passait…

Et ses yeux s’'ecarquill`erent au spectacle extraordinaire qui se d'eroulait devant eux.

Au moment o`u M. Havard descendait `a son tour de la voiture cellulaire, c’'etait le garde municipal lui-m^eme qui se pr'ecipitait sur lui et qui le ficelait !

Enfin, du v'ehicule sortait Fant^omas, non sans difficult'e, car le bandit avait encore aux mains les menottes et le cabriolet ! Mais quelqu’un s’approchait… lui enlevait ses cha^ines…

Et Juve reconnaissait l’individu `a la face farouche, aux 'epaules de taureau, qui venait de lib'erer Fant^omas !

— Le Bedeau ! pensa-t-il, c’est le Bedeau ! Ah c`a ! O`u sommes-nous donc ?…

Et, comme s’il avait devin'e la question que se posait le policier, Fant^omas s’approcha de Juve :

— J’ai l’honneur, dit-il en lui souriant d’un air f'eroce, de vous souhaiter la bienvenue, monsieur Juve !

« Contrairement `a ce que vous pensiez, vous n’avez pas conduit Fant^omas `a la prison de la Sant'e, dans l’omnibus de la pr'efecture ! C’est Fant^omas qui, dans sa propre voiture cellulaire qu’il a fait attendre `a la porte du domicile de M. Havard, vous a conduits ici tous les deux ! chez lui ! Messieurs, j’ai l’honneur de vous informer que vous ^etes d'esormais les h^otes, pardon… les prisonniers de Fant^omas !

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