Чтение онлайн

ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
Шрифт:

Et c’'etait dans la pens'ee de cet in'evitable 'ev'enement que Fant^omas avait pris ses pr'ecautions, qu’il avait invent'e la ruse derni`ere de l’incendie.

Depuis de longs jours, Fant^omas transportait myst'erieusement dans les caves de la maisonnette des bidons de p'etrole dont il aspergeait les murs. Il avait entass'e un peu partout des provisions de ce terrible liquide. Il lui avait donc suffi de jeter une allumette pour que l’incendie s’allum^at, comme il avait suffi de quelques secondes pour qu’il pr^it une intensit'e formidable.

Mais pourquoi Fant^omas br^ulait-il ainsi la maison de M me Rambert ? Pourquoi voulait-il la mort de cette pauvre femme, qui avait toujours 'et'e sa victime et qui ne pouvait pas ^etre pour lui une ennemie dangereuse ?

Fant^omas agissait-il par un simple besoin de cruaut'e, dans le simple d'esir de torturer Fandor ?

`A la v'erit'e, Fant^omas avait c'ed'e, en incendiant la maison, `a de pressants motifs.

Une fois encore, en effet, il avait tranquillement raisonn'e, tranquillement r'efl'echi, tranquillement conclu ce qu’il importait de faire.

Le bandit connaissait en effet la t'enacit'e de Juve et de Fandor. Il savait que ceux-ci ne lui laisseraient point la paix, que, lanc'es sur une piste, ils le poursuivraient sans tr^eve ni r'epit, s’il ne les forcait pas `a s’occuper de tout autre chose.

Et Fant^omas, qui peut-^etre `a cet instant nourrissait un colossal dessein, peut-^etre m'editait un crime effroyable, ourdissant une de ces intrigues t'en'ebreuses dont il aimait `a d'enouer les fils, Fant^omas, qui avait besoin de ne pas ^etre talonn'e par Juve et par Fandor, inventait de mettre le feu `a la maison de M me Rambert, en se disant :

— Assur'ement, ils perdront ma trace, ils s’occuperont de la morte, j’aurai le temps de dispara^itre !

Fant^omas ne se trompait pas, en v'erit'e. D`es la minute o`u il apercevait le terrible incendie, d`es l’instant ou il prenait conscience du danger que courait sa m`ere, J'er^ome Fandor cessait de s’acharner `a la poursuite de Fant^omas pour ne plus songer qu’au p'eril qui menacait celle qu’il venait enfin de retrouver.

Fandor n’h'esita pas.

Il foncait vers le brasier comme il avait fonc'e sur Fant^omas. Le vent projetait la fum'ee de son c^ot'e, il crut vite qu’il allait 'etouffer, asphyxi'e par l’atmosph`ere suffocante.

Mais qu’importait, grand Dieu, puisqu’il courait vers sa m`ere, puisqu’il s’agissait de sauver sa m`ere ?

Le jeune homme, traversant les flammes, sentant ses habits roussir sur lui, se br^ulant aux pans de bois qui commencaient `a s’'ecrouler, s’'elancait bient^ot `a l’int'erieur de la maison en flammes.

Des paysans d'ej`a 'etaient accourus. Il y avait des cris, des hurlements.

Comme dans un r^eve, J'er^ome Fandor crut comprendre que toute une foule lui conseillait de ne pas entrer, hurlait dans une folie d’'epouvante qu’il allait `a la mort.

La lueur de l’incendie 'etait aveuglante `a l’int'erieur de la maison. La chaleur qui y r'egnait e^ut suffi `a faire l’air irrespirable.

J'er^ome Fandor crut que sa poitrine 'etait en feu. Chaque aspiration entra^inait dans ses poumons des gaz asphyxiants et surchauff'es ; un vertige commencait `a faire tourner sa t^ete. Ses joues saignaient, il avait un bras horriblement br^ul'e. Il avanca encore…

`A ce moment, J'er^ome Fandor n’agissait plus qu’`a la mani`ere d’un automate, incapable de raisonner et de r'efl'echir.

— La chambre est l`a, se disait-il, au fond du couloir, `a droite…

Et, les mains en avant, comme s’il e^ut pu 'ecarter les flammes et la fum'ee, il avancait.

J'er^ome Fandor titubait bien vite. L’incendie semblait couler pour ainsi dire devant lui. Des bidons de p'etrole, en effet, 'eclataient `a la chaleur du feu et d'eversaient, du haut du premier 'etage, un v'eritable fleuve de flammes.

Il lui fallait traverser cela.

— Maman ! maman ! r^ala-t-il.

Mais il se jetait toujours en avant. Il atteignait la porte de la chambre de sa m`ere, cette porte o`u, quelques instants plus t^ot, il avait eu avec Fant^omas un sc`ene si terrible.

Fandor, aux trois quarts asphyxi'e, mort presque, debout par un prodige d’'energie, ouvrit la porte qui flambait.

Une surprise devait lui ^etre r'eserv'ee.

La chambre de M me Rambert 'etait peut-^etre le seul endroit de la maison qui ne f^ut pas encore tout `a fait en feu. Comme la malade, en effet, n’avait pas quitt'e cette pi`ece depuis de longs jours, Fant^omas n’avait pas pu y dissimuler du p'etrole.

Fandor, en entrant, eut l’impression de trouver un peu d’air respirable ; il vit en m^eme temps que sa m`ere 'etait toujours l`a, qu’elle 'etait `a genoux sur son lit, qu’elle faisait de grands gestes, des gestes de d'emence, qu’elle riait !…

— Mon Dieu ! mon Dieu ! g'emit Fandor.

Il ne sentait plus `a ce moment ses br^ulures terribles. L’incendie grondait… Il n’avait point conscience que les flammes s’attachaient sur ses pas, qu’elles entraient par la porte ouverte, que, trouvant des mat'eriaux nouveaux, elles renouvelaient de vigueur… Il ne pensait point que la retraite lui serait coup'ee et qu’il ne sortirait pas vif de cet enfer !…

J'er^ome Fandor ne pouvait imaginer rien d’autre que le danger couru par sa m`ere.

'Epuis'e, il retrouvait pourtant quelque peu d’'energie, une vaillance m^eme, pour sauver celle qui lui 'etait naturellement si ch`ere.

J'er^ome Fandor prit sa m`ere dans ses bras, il l’entourait dans une couverture pour la prot'eger de la chute des d'ecombres. Puis, charg'e de ce fardeau pr'ecieux, n’ayant pas dit un mot, entendant toujours rire d’un rire 'etrange et d'emoniaque celle qu’il emportait, il revint en arri`ere, voulut sortir de la maison.

J'er^ome Fandor avait fait un prodige en se frayant un passage `a travers l’incendie jusqu’`a la chambre de sa m`ere, et c’'etait en r'ealit'e un miracle qu’il essayait en tentant de quitter cette chambre, et de s’'evader des flammes.

D'esormais, la maison s’'ecroulait tout enti`ere.

Les murs s’affaissaient les uns contre les autres, des poutres de fer tordues par la flamme, rougies `a blanc, s’'ecroulaient en un enchev^etrement inextricable.

Il n’y avait plus un coin de la b^atisse qui ne f^ut en flammes.

Поделиться с друзьями: