Африка. История и историки
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Renaissance des fokonolona: centralisme d'emocratique
On proc`ede `a une d'ecentralisation territoriale. Le fokonolonarena^it et devient la cellule de base de l’administration. Les fraisana(les cantons) remplacent les communes, les fvondronana(les sous-pr'efectures) et les faritany(les provinces). Des personnalit'es 'elues issues du FNDR (majoritairement de l’AREMA), pr'esident ces collectivit'es d'ecentralis'ees. Cette d'ecentralisation territoriale bas'ee sur le fokonolonaa trouv'e des 'echos favorables parmi la population. Ces d'enominations sont rest'ees et ont r'esist'e `a toutes les reformes ant'erieures.
Plut^ot l’est que l’ouest: les 'equivoques du non-alignement
Le r'egime se distingue de la premi`ere R'epublique par ses relations ext'erieures: Didier Ratsiraka pr'econise une diplomatie tous azimuts et un non-alignement qui se traduit par un alignement sur les pays progressistes, et le bloc de l’est. La R'epublique D'emocratique entretient des relations privil'egi'ees avec la Cor'ee du Nord, Cuba, ainsi que l’URSS et ses satellites. Le choix politique est, `a priori, clair; Selon Didier Ratsiraka:
«Toute notre politique doit tendre vers la cr'eation d’une base et des conditions favorables `a l’'edifcation socialiste (sans provoquer pour autant un efondrement de notre 'economie, g'en'erateur de troubles sociaux) c’est-`a-dire `a l’'edifcation d’une soci'et'e nouvelle fond'ee sur les principes socialistes:
•une d'emocratie v'eritable impliquant la suppression et l’exploitation de l’homme par l’homme;
•une juste r'epartition des richesses et facteurs de production;
•une r'epartition 'egale de la culture;
•l’appropriation par l’'Etat et par le peuple des principaux moyens de production;
•la suppression de toute discrimination fond'ee sur la race ou la religion;
•la libert'e de religions et l’existence de la propri'et'e priv'ee si cellesci ne sont pas contraires au programme et aux objectifs de la r'evolution.
Le programme qui sera d'efni ici trace un cadre d’actions, une ligne g'en'erale qui doit ^etre claire pour tout le monde:
•un 'Etat nouveau;
•des structures socio-'economiques nouvelles;
•une mentalit'e nouvelle»
(Ratsiraka D.Charte de la R'evolution Socialiste Malagasy.Р.21)
2.2. Orientations 'economiques et culturelles du socialisme r'evolutionnaire
Nationalisations, expropriations, d'ecolonisation de l’'economie (1975–1980)
En 1979, sur 358 entreprises, 279 appartenaient `a des 'etrangers et 61 seulement `a des nationaux. C’est ce qui a amen'e le r'egime vers la nationalisation de toutes les banques, les assurances ainsi que des entreprises importantes (EEM, Shell, Esso, Agip, COROI, Compagnie Marseillaise de Madagascar…). Didier Ratsiraka pensait en adoptant le capitalisme d’'Etat (c’est-`a-dire l’appropriation collective des moyens de production), redistribuer les profts (les b'en'efces) vers le peuple. Un grand nombre de propri'et'es coloniales furent nationalis'ees.
Ces mesures furent acclam'ees par la population. Les intellectuels salu`erent et particip`erent `a la mise en place de cette R'evolution Nationale D'emocratique (RND) qui exprimait la fert'e nationale, la souverainet'e et l’ind'ependance r'eelle tant attendue. Enfn,
Quand l’'etat devient entrepreneur et investit `a outrance
Vers la fn des ann'ees soixante dix, le contexte 'economique 'etait favorable: exc'edent de la balance commerciale gr^ace `a un cours 'elev'e du prix du caf'e, cours favorable de la vanille… De 1977 `a 1981, Madagascar avait donc de l’argent et adopta une politique d’investissements `a outrance, investissements improductifs r'ealis'es sans 'etudes s'erieuses pr'ealables. Les plus signifcatifs parmi ces m'esaventures fnanci`eres sont: l’usine d’engrais chimique ZEREN, les unit'es m'ecaniques TOLY, l’usine de caf'e soluble KAFEMA… La d'et'erioration des termes de l’'echange, aggrav'ee par le second choc p'etrolier provoqua un endettement et un accroissement de l’infation. Pendant cette p'eriode, Madagascar 'etait encore rejet'ee par les institutions fnanci`eres internationales.
Le bilan mitig'e de la politique 'educative. Malgachisation et d'emocratisation
Dans la Charte de la r'evolution socialiste, l’'education constituait un 'el'ement central dans la marche vers le progr`es. L’intention de donner les m^emes chances `a l’acc`es au savoir est, certes, louable mais d'emocratiser l’enseignement ne fut gu`ere une t^ache facile: l’objectif fut de doter chaque fokontany [780] d’une 'ecole primaire, chaque fraisanad’un coll`ege d’enseignement g'en'eral et chaque fvondronanad’un lyc'ee. A d'efaut de budget, chaque collectivit'e devait, suivant ses possibilit'es et ses motivations, construire les locaux. Au niveau sup'erieur, on cr'ea un Centre Universitaire R'egional (CUR) pour chaque faritany. La scolarisation connut alors un d'eveloppement spectaculaire. Mais les moyens manquaient sur tous les plans: fnancier, technique ou humain. Ce qui ne fut pas sans cons'equences sur la qualit'e et le niveau. Un efort fut fait pour malgachiser l’enseignement: adapter le contenu aux r'ealit'es de la R'evolution nationale, malgachiser la langue d’enseignement, enfn malgachiser les dipl^omes.
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Assise g'eographique du fokonolona.
Il semble que l’on ait trop vite attribu'e `a la malgachisation les carences du syst`eme 'educatif actuel. Il s’agit plus d’un probl`eme de moyens et de volont'e que d’un choix linguistique.
2.3. L’'echec du socialisme r'evolutionnaire
La fn des grandes illusions du paradis socialiste (1982–1989)
Malgr'e tout cela, Didier Ratsiraka fut r'e'elu sans probl`emes en 1982, puis en 1989. Il est ind'eniable que pendant cette p'eriode, le pays marquait une p'eriode de souverainet'e r'eelle et une ind'ependance politique efective. Mais, la voie adopt'ee, malgr'e des intentions louables, avait engendr'e d’autres probl`emes: boycott des institutions fnanci`eres, aggravation de la pauvret'e, d'et'erioration du service public min'e par la corruption, d'efciences des services de sant'e et d'ech'eance de l’'education.
La pauvret'e rampante et les p'enuries ont eu comme cons'equences, l’amplifcation de l’ins'ecurit'e, le d'eveloppement du grand banditisme et la banalisation de la corruption. Refus de cr'edit, paup'erisation et p'enurie, ont contraint le r'egime `a n'egocier avec le FMI et `a abandonner progressivement ses principes id'eologiques. Madagascar fut amen'ee `a solliciter l’adh'esion au Programme d’Ajustement Structurel (PAS) d`es 1983, elle sera efective en 1984, mais les efets ne se feront sentir que deux ann'ees apr`es. Ce qui a valu `a Didier Ratsiraka d’^etre r'e'elu pour un troisi`eme septennat en 1989.
Les retomb'ees tardives du PAS et le r'eveil des Forces Vives (1989–1990)
En 1990, on observe une am'elioration de la situation 'economique. Mais les retomb'ees sur le petit peuple rest`erent faibles. Un discours politique maladroit et inadapt'e, ne tenant pas compte de l’'evolution de l’opinion a contribu'e `a discr'editer d'efnitivement le r'egime. A d'efaut de parti d’opposition, tous les m'econtents se sont exprim'es `a travers les 'eglises, les syndicats et les diverses associations qui sont les Forces Vives de la nation ligu'ees contre l’'Etat AREMA. Une concertation nationale des Forces Vives regroupant syndicats, associations professionnelles et religieuses ainsi que quelques partis politiques eut lieu `a Antananarivo du 16 au 19 ao^ut 1990. L’AREMA fut invit'e, mais encore assur'e de sa force, m'eprisa les assises. La concertation r'eclama une nouvelle constitution pour une Troisi`eme R'epublique et la mise en place d’un gouvernement de transition.
Les 'ev`enements de 1991–1992
A partir du mois de mai 1991, les Forces Vives organis`erent des manifestations quotidiennes sur la place du 13 mai et entreprirent une campagne de d'esob'eissance civile. Ils parvinrent `a d'eclencher une gr`eve g'en'erale en juin. Et la place du 13 mai devint le si`ege quotidien d’imposantes manifestations o`u le peuple r'eclame r'evision de la constitution, nouvelles 'elections l'egislatives et gouvernement de transition. Face au silence du pouvoir qui pensait encore que le temps jouait pour lui, les Forces Vives install`erent un gouvernement insurrectionnel et un chef d’'Etat le 24 juillet 1991; cette tendance dure, repr'esent'ee par Albert Zafy, Andriamanjato Richard et le g'en'eral Rakotoarison, trouve l’adh'esion de la majorit'e 'ecrasante des manifestants (Forces Vives Rasalama). Autant les forces vives 'etaient d'etermin'ees `a en fnir avec la RDM, autant Ratsiraka se r'efugiait dans sa l'egitimit'e et pensait encore pouvoir tout pr'eserver en usant de ses talents de politicien et de strat`ege hors pair.