Африка. История и историки
Шрифт:
Le 10 ao^ut 1991, les Forces Vives Rasalama d'ecid`erent de marcher sur le palais pr'esidentiel d’Iavoloha pour forcer la main au pr'esident Didier Ratsiraka. La s'ecurit'e de la pr'esidence r'eagit en tirant sur la foule et ft 31 morts et 230 bless'es parmi les manifestants. Il s’ensuivit alors une p'eriode d’incertitudes, mais il est devenu 'evident que les positions des uns et des autres 'etaient inconciliables. Didier Ratsiraka refusait d’avoir comme interlocuteurs les manifestants du 13 mai qu’il m'eprisait. Il renvoya le Premier ministre Victor Ramahatra et d'esigna Guy Willy Razanamasy, une fgure bien connue dans la capitale, `a sa place.
La mission de Guy Willy Razanamasy 'etait alors de mener les n'egociations avec les Forces Vives. Une convention dite «Convention de Panorama» fut sign'ee le 31 octobre 1991. Cette convention pr'evoyait la mise en place d’un gouvernement de transition pour 18 mois, la cr'eation d’une Haute Autorit'e de l’Etat (HAE), l’'elaboration d’une nouvelle constitution et la dissolution de l’Assembl'ee nationale et du Conseil Supr^eme de la R'evolution (CSR). Didier Ratsiraka devait rester en place comme chef d’'Etat, Guy Willy Razanamasy dirigeait le gouvernement de transition et Albert Zafy fut nomm'e `a la t^ete de la HAE. A l’issue du forum national (23–30 mars 1992), un projet de constitution fut r'edig'e. Cette constitution fut approuv'ee sans difcult'es par le r'ef'erendum du 19 ao^ut 1992.
3. La Troisi`eme Republique (de 1992 `a nos jours)
3.1. La constitution de la Troisi`eme Republique: premi`ere version (ao^ut 1992)
La nouvelle constitution traduit une volont'e de se d'emarquer compl`etement du r'egime pr'esidentiel et personnel de Didier Ratsiraka. Elle est tr`es d'emocratique et traduit une volont'e d’'eviter tout pouvoir personnel: le pouvoir du pr'esident est consid'erablement diminu'e, celui du Premier ministre accru, l’Assembl'ee nationale ne sera plus croupion et aura pouvoir de contr^oler l’ex'ecutif, de sanctionner le Premier ministre et de d'eposer le pr'esident. Ainsi, les trois entit'es: Assembl'ee nationale, gouvernement et pr'esident de la R'epublique se partagent le pouvoir. Le principal danger n’'etait plus le pouvoir personnel, mais l’instabilit'e.
3.2. Les forces vives au pouvoir (1993–1996)
Albert Zafy fut 'elu pr'esident de la R'epublique le 10 f'evrier 1993. Les 'elections l'egislatives du 16 juin 1993 donne une Assembl'ee nationale `a majorit'e de circonstances, disparate et fuctuante du fait de l’inconsistance des partis politiques et de la disparition d’une base de dif'erentiation et d’engagement entre les partis.
La Troisi`eme R'epublique, `a ses d'ebuts, a du mal `a d'efnir une ligne et `a s’engager dans une orientation 'economique claire. L’existence de tendances contradictoires, l’inexp'erience et la m'econnaissance des pratiques 'el'ementaires du syst`eme 'economique et fnancier, la simplicit'e na"ive de certains responsables aboutissent au rejet des n'egociations avec la Banque Mondiale: refus d’honorer les services de la dette, mirage des fnancements parall`eles, d'ecisions contradictoires des institutions, autant de signes visibles des contradictions internes du pouvoir annonciateurs de la gab'egie qui s’installe.
3.3. L’emp^echement d’Albert Zafy (juillet – septembre 1996)
Le bilan 'economique et social est tristement d'ecevant, voire malheureux: disparition des mesures socialistes r'eglementant les prix de quelques produits de premi`ere n'ecessit'e, infation galopante, d'epr'eciation de la sant'e publique, d'egradation du syst`eme 'educatif, g'en'eralisation de la corruption, go^ut amer de la gab'egie et de l’irresponsabilit'e des dirigeants.
Ce bilan malheureux a entra^in'e d'eception et d'esillusion pr'ecoce du peuple qui a d'echir'e ses fonds de culotte sur le trottoir de la contestation. La nouvelle classe politique adopte des comportements pires que l’ancienne. De 1993 `a 1996, les confits sont permanents entre le pr'esident de la R'epublique, l’Assembl'ee nationale et le gouvernement.
Conscient des lacunes de la constitution, le pr'esident de la R'epublique soumet des amendements accroissant ses pouvoirs par r'ef'erendum, amendements dont Didier Ratsiraka sera le premier b'en'efciaire, car le 26 juillet 1996 une motion d’emp^echement est adopt'ee par l’Assembl'ee nationale contre Albert Zafy. Elle est ent'erin'ee par la cour constitutionnelle le 3 septembre 1996.
3.4. Le retour de Didier Ratsiraka (1996–2001)
Des 'elections anticip'ees sont annonc'ees pour le 3 novembre 1996. De suite, Didier Ratsiraka annonce sa candidature et retourne `a Madagascar. Il gagne les 'elections au second tour contre Albert Zafy le 29 d'ecembre 1996. Et il annonce l’av`enement d’une
Le second passage de Didier Ratsiraka `a la pr'esidence de la R'epublique, par rapport `a la gab'egie laiss'ee par ses pr'ed'ecesseurs semble avoir eu un bilan meilleur: taux de croissance de 6,5 % en 2000, diminution de la pauvret'e en milieu urbain, am'elioration sensible du syst`eme 'educatif, reprise des n'egociations et am'elioration des rapports avec les institutions fnanci`eres internationales (les bailleurs de fonds). De nouveau, face `a la carence des autres partis politiques dont il conna^it tr`es bien les dirigeants, il n’a pas eu beaucoup de mal `a r'etablir l’h'eg'emonie de son parti (qui change de d'enomination et non de sigle!). La mise en place des provinces autonomes et les d'eclarations traditionnelles d’all'egeance qui s’en suivirent semblaient pr'esager une installation durable du r'egime. Il faudrait voir dans l’institution des provinces autonomes une volont'e de la pr'esidence de la R'epublique `a disposer d’un soutien solide et efcace, pour pr'eserver une d'ependance `a une Assembl'ee nationale d'esormais peu s^ure.
D’ailleurs, vieillissant et s’inspirant probablement des pratiques des pr'ec'edents dirigeants, Didier Ratsiraka commencait `a lancer dans la politique et dans les afaires les membres de sa famille. Le d'eveloppement de sourdes rivalit'es au sein de son parti, et surtout la banalisation de la corruption suivie d’enrichissements rapides avait contribu'e `a la fragilisation du r'egime. Quand Didier Ratsiraka, visiblement en mauvaise sant'e, annonce sa candidature apr`es avoir fait de l’'eclipse du 21 juin 2000 un 'ev`enement national, m^eme dans son entourage, seul un petit nombre misait sur lui.
C’est une des perspectives qui annonce l’imbroglio 'electoral qui s’ensuit.
3.5. Les 'ev`enements de 2002
Le maire d’Antananarivo, Marc Ravalomanana, se pr'esente `a l’'election pr'esidentielle du 16 d'ecembre 2001. Ce chef d’entreprise, issu de milieu modeste, un «self made man», repr'esentait aux yeux de bon nombre de Malgaches, l’exemple de la r'eussite honn^ete, par le travail, la pers'ev'erance et le savoir faire. Il faudra ajouter le d'esir d’un renouvellement de la classe politique, les partis d’opposition ayant d'ej`a fait leur preuve.
Les premiers r'esultats, ofcieux puis ofciels frent de la part des 'electeurs de Marc Ravalomanana l’objet d’une contestation radicale. Ils donnaient Ravalomanana vainqueur devant Ratsiraka, mais, n’ayant pas obtenu la majorit'e absolue, ils devaient se pr'eparer `a un second tour. Marc Ravalomanana revendiquait la victoire d`es le premier tour et accusait le pouvoir d’avoir organis'e des fraudes massives. D`es le 4 janvier 2002, la place du 13 mai devient le lieu privil'egi'e d’un mouvement pacifque de protestation qui s’amplife apr`es la proclamation ofcielle des r'esultats du 25 janvier.
Les deux camps maintiennent leur position et, le 22 f'evrier, Ravalomanana, emport'e par la foule, est proclam'e pr'esident. Le 4 mars, un gouvernement est form'e, dirig'e par Albert Sylla, et aussit^ot, les manifestants installent les ministres. En r'eaction, Didier Ratsiraka, pr'esident encore reconnu par la communaut'e internationale, d'eplace son gouvernement `a Toamasina, et avec les cinq gouverneurs des provinces autonomes, organise le blocus de la capitale. La m'ediation de l’Organisation de l’Unit'e Africaine aboutit `a l’Accord de Dakar sign'e le 18 avril par Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana. Les deux partis s’entendent pour un nouveau d'ecompte des voix et la lev'ee des barrages. Le nouveau d'ecompte qui donne Marc Ravalomanana gagnant avec 51,46 % des voix est rejet'e par Didier Ratsiraka.