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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Bouzille, vraie gazette vivante, donna `a Fant^omas toutes les explications n'ecessaires. Il cita les noms des prisonniers et d'eclara encore :

— J’ai reconnu les deux policiers L'eon et Michel, ils 'etaient avec des cognes de la Pr'efecture.

Fant^omas, cette fois, n’ajouta pas un mot, il quitta Bouzille et en marchant, le bandit dont le nom seul suffisait `a provoquer l’effroi, celui qu’on surnommait le Tortionnaire, semblait lui-m^eme effray'e, livide et tremblant :

— C’est abominable, murmurait-il, c’est un guet-apens, une trahison effroyable, que se passe-t-il donc ? Je n’y comprends plus rien. Il faut absolument que je sorte de cette abominable situation. Je veux savoir. Et co^ute que co^ute, je saurai !

29 – FANT^OMAS ET FANT^OMAS

Juve, install'e dans le petit salon du modeste appartement qu’il occupait au cinqui`eme, rue Tardieu, fumait b'eatement une cigarette, les yeux perdus, suivant distraitement les nuages de fum'ee qui montaient au plafond.

Il pouvait ^etre environ dix heures du matin, un gai soleil de printemps illuminait la pi`ece.

C’'etait quarante-huit heures apr`es la fameuse nuit d’Enghien et vingt-quatre heures apr`es la nuit non moins bizarre et tragique du boulevard de la Chapelle, au cours de laquelle les inspecteurs L'eon et Michel avaient arr^et'e quelques-uns des individus que l’on soupconnait fort d’avoir 'et'e les complices directs de Fant^omas dans l’affaire du Comptoir National.

Les captures r'ecentes n’int'eressaient, d’ailleurs, pas autrement Juve.

Il reconnaissait pr'ef'erable de savoir sous les verrous des gens tels que ceux qu’on venait d’arr^eter, mais l`a, n’'etait pas pour lui l’important, l’essentiel. Il estimait que boucler les comparses n’'etait rien, et qu’on n’enrayait le mal qu’`a la condition de s’attaquer aux racines m^emes de celui-ci. Du reste, Juve, depuis deux jours, 'etait intrigu'e au plus haut point.

— Fandor, d'eclarait le policier `a son ami, qui se trouvait dans le salon, je crois que bient^ot j’aurai du nouveau `a t’apprendre. Il y a en ce moment un myst`ere qui d'epasse tout ce que tu peux imaginer. Mais, j’ai confiance en l’avenir, nous l’'eclaircirons.

— Vous voulez parler des histoires d’Enghien ? Eh bien, moi, je vous fiche mon billet, Juve, que vous vous trompez tout de m^eme. Il n’y a pas d’erreur, c’est bien Fant^omas qui m’a endormi et vous avez d^u r^ever quand vous l’avez vu chez Sarah Gordon `a l’heure o`u moi-m^eme j’'etais en conversation avec lui.

— Je n’ai pas r^ev'e, Fandor, et c’est toi qui n’as pas eu affaire `a Fant^omas.

— Alors `a qui donc bon Dieu ? Et pourquoi un autre type que Fant^omas m’aurait-il chloroform'e ?

Mais le journaliste s’arr^eta net. On entendait le bruit d’une altercation dans l’antichambre.

— Monsieur ne recoit pas, vous n’entrerez pas !

— Je vous jure que j’entrerai. Il faudra bien qu’il me recoive, c’est trop grave.

Juve avait reconnu la voix de son vieux domestique ; celui-ci se disputait avec quelqu’un. Au moment o`u le policier et Fandor se rapprochaient de l’antichambre pour voir ce qui se passait, l’interlocuteur qui forcait la consigne entra brusquement dans la pi`ece.

Et aussit^ot, il d'eclara, apercevant l’inspecteur de la S^uret'e :

— Je vous fais toutes mes excuses. Je vous demande bien pardon d’agir aussi brutalement, mais il fallait que je vous voie `a toute force.

Le policier venait de regarder fixement son interlocuteur :

— Vous ^etes, dit-il, si je ne me trompe, M. Dick, l’acteur du Th'e^atre Ornano, le premier prix du Conservatoire, qui, d'edaignant la Com'edie-Francaise, pr'ef`ere jouer dans les 'etablissements de quartier ?

— Je vous en prie, interrompit l’artiste – car c’'etait lui en effet – ne jugez pas ma carri`ere dramatique, mais 'ecoutez-moi, renseignez-moi :

— De quoi, s’agit-il, fit Juve, qui, d'esignant Fandor du geste de la main, ajouta : vous pouvez me parler, monsieur, monsieur est mon ami, J'er^ome Fandor.

Dick s’inclina, cependant qu’un l'eger sourire ironique errait sur ses l`evres :

— Je connais M. Fandor, murmura-t-il.

Puis, il s’interrompit pour reprendre, en se tournant vers Juve :

— Monsieur, fit-il, en se passant la main sur le front, vous voyez devant vous un homme troubl'e, tr`es troubl'e. Je suis immens'ement 'epris d’une femme.

— Passez, monsieur, je sais, nous savons qu’il s’agit de miss Sarah Gordon, l’Am'ericaine.

— Comment le savez-vous ?

— Je le sais, parce que je le sais, r'epliqua Juve, et l’essentiel, c’est, n’est-ce pas, que je le sache. En quoi cela peut-il, d’ailleurs, nous int'eresser ?

— Ah, monsieur, ne raillez pas ma douleur… Sarah a disparu, subrepticement, depuis hier. Mes efforts pour la retrouver ont 'et'e vains. Je viens m’adresser `a vous, monsieur, car je vous sais le plus subtil, le plus adroit des policiers.

Juve se leva :

— J’ai horreur des compliments, monsieur, et je vous remercie, par avance, de tout ce que vous comptiez me dire. J’avais d’ailleurs pr'evu votre visite, je vous attendais.

— Ah vraiment, pourquoi ?

— Parce que, r'epliqua Juve, 'etant donn'e que vous cherchiez miss Sarah Gordon, il 'etait naturel que, ne l’ayant pas d'ecouverte, vous veniez demander o`u elle se trouvait `a la seule personne qui soit capable de vous renseigner.

— Et cette personne, monsieur ? interrogea Dick.

— Cette personne, c’est moi. J’ajoute que vous n’avez rien `a craindre pour miss Sarah Gordon, et que…

Juve s’interrompit encore. Jean venait d’entrer dans la pi`ece, contrairement `a ses habitudes, car jamais il ne d'erangeait son patron. Il d'eclara d’une voix myst'erieuse :

— Il y a encore un monsieur, qui attend dans l’antichambre et qui veut `a toute force vous parler. Je lui ai r'epondu, comme d’ordinaire `a tous ceux qui viennent de la sorte, que vous n’'etiez pas l`a, que vous ne receviez jamais, mais il a insist'e de telle facon, et cet homme a un regard si extraordinaire, que je me suis dit qu’il fallait vous pr'evenir.

De plus en plus imperturbable, Juve interrogea son domestique.

— A-t-il remis sa carte, Jean ? A-t-il donn'e son nom ? Un nom quelconque, tout au moins ?

— Non, patron, il ne veut pas se nommer, et d'esire ^etre recu quand m^eme.

— Eh bien, d'eclara Juve, qu’il entre.

Sit^ot que Juve eut donn'e sa r'eponse au domestique, il demeura silencieux, immobile au milieu de ses deux interlocuteurs, et ceux-ci se turent 'egalement.

Le silence dura quelques secondes, il ne se rompit point, lorsque l’inconnu fit son entr'ee.

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