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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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— Bah, fit Fandor abasourdi, ceci demande explication.

— 'Ecoute ! poursuivit le policier.

Et d`es lors, Juve racontait `a Fandor les p'erip'eties de la nuit qu’il avait pass'ee au Lac Palace. Il expliquait `a son ami comment, venu pour interroger et surveiller Sarah Gordon, il avait rencontr'e le bandit qui se dissimulait `a l’h^otel, sous les traits d’un valet. Comment enfin, il acqu'erait la certitude que Fant^omas ne quittait pas le voisinage de l’appartement occup'e par Sarah Gordon, comment il voyait et entendait Fant^omas menacer l’Am'ericaine dans sa chambre `a coucher.

Juve et Fandor se regardaient perplexes et s'erieux.

— C’est tr`es extraordinaire, commenca le journaliste, et je me demande lequel de nous deux est victime d’une hallucination.

— Oh, fit Juve, c’est l`a un probl`eme inutile `a poser, car il nous est impossible de trouver une solution.

Le policier se leva, se passa la main sur le front, puis `a br^ule-pourpoint il demanda :

— Fandor, quelle heure est-il ?

Le journaliste regarda sa montre :

— Il est exactement cinq heures vingt du matin.

Cependant Juve avait lui-m^eme consult'e son chronom`etre :

— Bien, d'eclara-t-il, ta montre avance de dix minutes sur la mienne.

— Ah ! fit Fandor, et que concluez-vous de cela ?

— Tout simplement, repartit le policier, qu’il est possible, 'etant donn'e la diff'erence de nos deux montres, que Fant^omas, apr`es avoir 'et'e en ma pr'esence, soit all'e te retrouver et s’efforcer de t’endormir, ce qu’il a d’ailleurs r'eussi.

Fandor approuva d’abord son ami, puis admit cette 'eventualit'e.

Mais soudain les deux hommes se regard`erent :

— Juve !

— Fandor !

— Juve nous nous foutons dedans !

— Fandor, c’est mon avis !

Il 'etait impossible, en effet, qu’ils se fussent l’un et l’autre successivement trouv'es en face de Fant^omas, pour la bonne raison que Fandor 'etait certain d’avoir d'efendu H'el`ene contre Nalorgne et P'erouzin, avec le concours de Fant^omas, alors que Juve 'etait 'egalement convaincu que pendant ce temps, `a ce moment pr'ecis, Fant^omas se trouvait dans les couloirs du Lac Palace, et qu’il se pr'esentait quelques secondes apr`es `a Sarah Gordon, qui pourrait ais'ement en t'emoigner.

Et Fandor concluait :

— Si Sarah Gordon peut t'emoigner de la pr'esence de Fant^omas, Nalorgne et P'erouzin pourront en faire autant. Alors ?

Juve hocha la t^ete.

— Fant^omas, fit-il en h'esitant, n’a pourtant pas, quelle que soit son habilet'e, le don d’ubiquit'e.

— Alors, conclut Fandor, il faut admettre que cette nuit il y avait deux Fant^omas.

— Deux ? s’'ecria Juve.

Mais il ne haussa point les 'epaules, et ne d'eclara point `a Fandor qu’il se trompait.

28 – TRAHIS ?

— Acr'e, v’l`a les cognes !

— Ah, nom de Dieu, le Bedeau, cavalons !

— Penses-tu, Bec-de-Gaz, c’est du boniment ! Ceux qu’ont les foies, ce soir, s’imaginent que c’est pour eux parce qu’ils sont pleins aux as simplement. S^urement que c’est une rafle pour les gerces du trottoir. Y a pas besoin de se d'ebiner.

Cependant, OEil-de-Boeuf, qui rentrait `a ce moment dans le cabaret du p`ere Korn, avec une figure chavir'ee, r'ep'etait, allant de table en table :

— Faut cavaler illico, c’est pas les moeurs qui sont dans la rue, c’est les vaches de la Pr'efecture, des gars tout ce qu’il y a de costauds, et ils sont en nombre.

Le Bedeau cependant, demeurait obstin'ement riv'e `a sa table et paraissait ne pas vouloir bouger.

— Y a pas lieu d’avoir le trac, grognait-il.

Mais Bec-de-Gaz intervint :

— Et si des fois on est fait, qu’est-ce qu’on leur expliquera, par rapport au p`eze qu’on a dans les profondes ?

Le Bedeau parut s’'emouvoir de cette question.

— Tout de m^eme, cria-t-il, c’est pas ordinaire ! Juste un jour qu’on a du bl'e, faut qu’il y ait des salauds qui viennent pour vous le chauffer.

Et il pr^eta l’oreille. Comme lui, tout le monde se tut dans le cabaret du p`ere Korn.

Le sinistre 'etablissement 'etait bond'e ce soir-l`a d’apaches et de pierreuses qui faisaient une ripaille monstre.

On avait command'e au p`ere Korn tout ce qu’il poss'edait comme vins de luxe et comme plats chers. L’or sonnait dans toutes les poches. Il 'etait bien 'evident, une fois n’est pas coutume, que la client`ele du cabaret 'etait, comme le disait pittoresquement OEil-de-Boeuf,

« dor'ee sur tranches » ce soir-l`a.

Cependant, Ad`ele 'etait all'ee regarder par la porte entreb^aill'ee. On percevait nettement une rumeur confuse, des 'eclats de voix, et le bruit de pas pesants qui montait dans la rue de la Charbonni`ere.

Le Bedeau, enfin, s 'etait d'ecid'e `a quitter sa table. Il vint voir, il passa ses robustes 'epaules par la porte ouverte, puis rentra pr'ecipitamment dans l’int'erieur du cabaret, et d'eclara enfin :

— Pas d’erreur, c’est eux !

Il serra les poings, grommela avec rage :

— Qui c’est qui nous a mouchard'es ?

Et instinctivement, son regard se fixa sur le p`ere Korn, qu’il soupconnait fort capable d’avoir renseign'e la police sur les sommes d’argent dont disposait depuis une heure environ la bande dont il faisait partie.

Le Bedeau avait une furieuse envie d’'etrangler, sur-le-champ, le gros tenancier du cabaret.

Mais il raisonna une seconde, et se convainquait que le p`ere Korn ne pouvait pas ^etre coupable, car il n’avait pas quitt'e son 'etablissement depuis neuf heures du soir et il 'etait tout pr`es de minuit.

Bec-de-Gaz s’'etait rapproch'e du Bedeau et, soudain, les deux hommes, qui se regardaient sombrement, avaient la m^eme pens'ee.

— Si c’'etait lui ? sugg'era le Bedeau.

Bec-de-Gaz hocha la t^ete, d'eclara :

— C’est ce que j’'etais pr'ecis'ement en train de me dire, car il y a quelque chose qui me chiffonne, c’est la facilit'e avec laquelle il a raqu'e. C’est pas dans ses habitudes de donner si facilement du p`eze `a ses aminches.

— En effet, reconnut le Bedeau, qui soudain ajoutait :

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