L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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Juve, d`es lors, ces ordres donn'es, raccrocha. Du temps passait, et il n’y avait plus aucun bruit, aucun indice de la pr'esence de Fant^omas dans la cave comble de pi`eces d’or. En vain, Juve collait son oreille `a la porte que le bandit avait ferm'ee, il ne percevait aucun indice de ce que pouvait faire le ma^itre de l’effroi.
Et puis, soudain, le t'el'ephone sonna :
— All^o ! hurla Juve, bondissant `a l’appareil.
C’'etait le sous-directeur.
— Monsieur Juve !
— Oui, c’est moi.
— Vos ordres sont ex'ecut'es, monsieur. Vos agents ont fouill'e la serre, ils sont maintenant `a la porte du puits, personne n’est sorti.
— Parfait ! Dans ce cas, nous tenons Fant^omas.
— Il faut l’esp'erer, monsieur Juve, mais un mot encore : doit-on fermer la Banque ?
— Jamais de la vie, r'epondait Juve. Inutile de provoquer un scandale. Les agents sont-ils pr'evenus ?
— Oui, monsieur. J’ai fait t'el'ephoner `a la S^uret'e. M. Havard arrive en personne.
— Tr`es bien, merci.
Juve transmit `a ses co-prisonniers les nouvelles qu’il venait de recevoir. Il ajouta :
— J’esp`ere que nous aurons du nouveau dans une heure.
Et, disant cela, Juve souriait, car il se rendait bien compte que, cette fois, il y avait beaucoup de chances pour que Fant^omas f^ut pris, pris comme au pi`ege dans les sous-sols de la banque.
Une heure apr`es, cependant, le t'el'ephone sonnait encore.
— All^o. Quoi de nouveau ? demandait Juve.
— Prenez patience, r'epondait la voix du sous-directeur. Les agents et les serruriers viennent d’arriver, ils sont descendus dans le puits, mais ils viennent de trouver la premi`ere porte de la dixi`eme marche, ferm'ee.
— Comment cela se fait-il ? interrogea Juve.
— Nous n’en savons rien.
`A ce moment, Juve s’accouda si nerveusement sur le pupitre de l’appareil t'el'ephonique qu’il arriva un nouveau malheur : le policier arrachait l’appareil.
— Mal'ediction, jura-t-il.
Les fils 'etaient bris'es, il 'etait d`es lors impossible d’^etre tenu au courant des efforts des sauveteurs.
Et d'esormais, le temps parut effroyablement long. Il 'etait environ onze heures du soir lorsque Juve et ses trois compagnons, qui 'etaient descendus dans les caves `a dix heures du matin, entendirent des bruits de pas de l’autre c^ot'e de la cloison qui fermait leur prison.
— Monsieur le gouverneur.
— Monsieur Tissot.
— Monsieur Juve.
— Monsieur de Roquevaire.
Des voix les h'elaient.
— Voil`a, voil`a ! r'epondait Juve. Nous sommes tous l`a.
Et faisant taire d’un geste ses compagnons, le Roi des Policiers questionna :
— Fant^omas ? Avez-vous pris Fant^omas ?
Michel r'epondit :
— Chef, nous n’avons vu personne. Toutes les portes 'etaient ferm'ees. Nous avons fouill'e partout, sond'e les murs, sond'e l’escalier m^eme : Fant^omas s’est 'evanoui, Fant^omas n’est plus l`a.
***
Deux heures plus tard Juve se retrouvait en compagnie de M. Havard dans le cabinet du gouverneur de la Banque, lequel paraissait au comble de la d'esolation.
— Enfin, monsieur Juve, g'emissait le malheureux Ch^atel-G'erard, enfin c’est de la sorcellerie. Comment Fant^omas a-t-il pu s’enfuir ? Comment a-t-il pu dispara^itre, puisque vos agents 'etaient `a la porte des caves et que Fant^omas 'etait entre eux et nous ?
Juve lentement hochait la t^ete, pr'eoccup'e.
— H'elas, avouait le policier, je ne le comprends que trop.
Et comme M. Havard, qui r'efl'echissait, bondissait litt'eralement `a cette d'eclaration, Juve avouait :
— C’est de ma faute, c’est moi qui lui ai laiss'e la possibilit'e de s’enfuir.
Et apr`es un silence, d’une voix qui tremblait, Juve continuait :
— Oui, c’est moi qui ai donn'e un ordre stupide. Pour laisser continuer les op'erations de la Banque et 'eviter le scandale, alors que nous 'etions prisonniers dans la cave, j’ai donn'e l’ordre `a L'eon et `a Michel de quitter la porte de la cave ordinaire pour venir se poster devant la porte des caves secr`etes. C’'etait fou. Fant^omas n’'etait d'ej`a plus dans les caves secr`etes.
— Mais, o`u 'etait-il donc ?
— Il 'etait dans l’un des colis de la serre, reprenait Juve, c’est trop 'evident.
Et s’animant, Juve expliquait toujours :
— Parbleu, c’est enfantin ! Apr`es nous avoir enferm'es dans la seconde partie du souterrain, Fant^omas s’est pr'ecipit'e dans la cave bourr'ee de billets de banque ; il a d^u y voler une ou plusieurs liasses, cela, nous allons le savoir puisqu’en ce moment le caissier principal, le baron de Roquevaire, proc`ede `a des v'erifications. Son vol commis, Fant^omas a franchi rapidement l’escalier, claquant derri`ere lui les portes pour compliquer notre sauvetage. Il est arriv'e dans la serre, il s’est gliss'e dans l’une des grandes bo^ites confi'ees `a la Banque, par lui je suppose, il y a quelques jours.
L'eon et Michel, en fouillant la serre, ne l’ont pas trouv'e et personne, bien entendu, n’a pens'e `a visiter aucun des colis mis en d'ep^ot. Un complice assur'ement est venu tranquillement cet apr`es-midi chercher ce colis mis tr`es r'eguli`erement en garde et d'elivr'e sans difficult'e sur pr'esentation du r'ec'episs'e d’usage.
L’explication de Juve 'etait si simple, si lumineuse, qu’elle fit stupeur.
— Vous devez avoir raison, commencait M. Ch^atel-G'erard.
Mais `a ce moment on frappait `a la porte du cabinet du gouverneur.
— Entrez !
C’'etait M. de Roquevaire.
— Monsieur le gouverneur, annoncait le caissier principal, je viens de terminer l’inventaire. Un portefeuille de billets de banque a 'et'e vol'e, c’est le portefeuille num'ero 27, il contenant pr`es de quinze cents billets de mille francs.
— H'elas ! g'emit M. Ch^atel-G'erard.
— Mais ces quinze cents billets, continuait le caissier principal n’'etaient pas compl`etement achev'es. Il y manque un d'etail de fabrication finale.