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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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— Fermez le compteur. Il y a une fuite.

— Une fuite, o`u ca, monsieur Dick ?

— Chez moi parbleu !

— Bon, je vas fermer.

La concierge disparut de la petite lucarne o`u sa t^ete s’'etait encadr'ee quelques secondes. Dick revint dans le cabinet de toilette, l’eau coulait toujours.

— Sit^ot le compteur ferm'e, ca va s’arr^eter pensait Dick.

Et, en m^eme temps, il d'esesp'erait :

— Ah ! cette fois-ci, ca y est !… ils peuvent se fouiller, s’ils comptent sur moi pour le commencement de la grande pi`ece. Mais au fait, heureusement je n’y ai que quelques r'epliques, ils les couperont.

Dick, en ce moment, h^ativement, arracha ses v^etements tremp'es d’eau, passa une chemise de nuit, enfila un vieux veston.

— Je sauterai dans un taxi, l’essentiel c’est que j’arrive, n’importe comment.

Puis, il s’emporta encore :

— Mais qu’est-ce qu’elle fiche cette sacr'ee concierge ? Ca coule toujours !

L’eau coulait toujours, en effet.

Or, au m^eme moment, par la fen^etre, la voix de la concierge montait :

— C’est ferm'e, monsieur Dick, j’ai ferm'e le compteur.

Dick en demeura immobile de stup'efaction. Le compteur 'etait ferm'e et pourtant l’eau coulait toujours, coulait avec une force aussi grande qu’auparavant.

Soudain, l’acteur eut une inspiration, il bondit `a nouveau vers la courette :

— Quel compteur avez-vous ferm'e, sapristi ?

— Comment, quel compteur, monsieur Dick ? Le compteur `a gaz, parbleu.

— Eh vieille imb'ecile, c’est le compteur d’eau. Vous n’entendez donc pas qu’il y a des cascades chez moi ?

La concierge disparut encore une fois, et quelques minutes apr`es, Dick eut la satisfaction de voir s’arr^eter l’inondation.

— Est-ce fini ? cria la concierge par la courette.

— Oui, hurla Dick. Fichez-moi la paix !

Il 'etait pr^et `a partir pour la seconde fois. Coiff'e d’un chapeau mou, couvert d’un grand pardessus qui masquait le d'esordre de sa tenue, il allait se jeter dans l’escalier et d'egringoler en toute h^ate vers la rue, lorsqu’un coup de sonnette retentit `a sa porte.

— Crac, ca y est, pensa Dick, c’est la pipelette. Eh bien, elle s’occupera d’'eponger ici.

Le jeune homme se pr'ecipita vers la porte, l’ouvrit rageusement.

— Entrez et nettoyez, j’'ecrirai demain au proprio. Ah c’est du bel ouvrage !

L’escalier 'etait noir, obscur, car le gaz venait d’^etre 'eteint, pourtant Dick eut l’impression qu’il se trouvait en face, non pas de sa concierge, mais d’un visiteur 'etranger ; il s’interrompit net et demanda :

— Qui est l`a ? C’est vous la concierge ?

— Monsieur, r'epondit une voix calme, permettez-moi de me pr'esenter, je suis MHussin, huissier.

— Hussin ? Huissier ? allons, bon. Qui demandez-vous, monsieur ?

— N’est-ce pas `a M. Dick que j’ai l’avantage de parler ?

Ahuri, Dick recula de quelques pas :

— Oui, d'eclarait-il, c’est bien moi. Mais que me voulez-vous ? Attendez, je fais de la lumi`ere.

Il courut `a sa chambre o`u il alluma une bougie, et revint dans le corridor. Son visiteur 'etait entr'e, il avait m^eme d'epouill'e son pardessus qui reposait, soigneusement pli'e, sur une chaise. Il fouillait tranquillement dans un vaste portefeuille dont il tirait un gros tas de papiers bleus.

— Eh bien, commenca Dick, surpris du sans-g^ene de son visiteur, qu’est-ce qu’il y a pour votre service ? Parlez vite, je suis `a la seconde.

— Oh je n’en ai pas pour longtemps, r'epondit l’'etranger. En une heure, les formalit'es peuvent ^etre remplies.

— En une heure ? Mais quelles formalit'es ? Ah ca, vous ^etes fou, mon bonhomme ?

Au titre de

« mon bonhomme », `a cette appellation famili`ere, le visiteur froncait les sourcils :

— Monsieur, d'eclarait-il `a Dick avec une certaine dignit'e, je vous rappelle au respect de la courtoisie ; une insulte adress'ee `a ma personne, c’est une insulte `a un magistrat en l’exercice de ses fonctions. C’est grave.

— Vous ^etes fou, tonna Dick, ou vous ^etes so^ul peut-^etre ? Une, deux, trois. Qu’est-ce que vous voulez ? R'epondez-moi ou je vous flanque `a la porte.

Dick paraissait tr`es d'ecid'e `a mettre ses menaces `a ex'ecution.

Me Hussin lut une r'esolution farouche sur le visage du jeune homme et, prudemment, recula :

— Prenez garde, cria-t-il d’une petite voix gr^ele, prenez garde !

— `A quoi, bon Dieu ? Ah c`a, monsieur, qu’est-ce que vous fichez chez moi ?

L’huissier avait enfin trouv'e dans l’amas de ses papiers bleus celui qu’il cherchait :

— `A la requ^ete de la maison Job, tailleur, d'eclarait-il pompeusement, et en vertu d’une ordonnance de M. le Pr'esident du Tribunal, dont je vous laisserai copie, je suis chez vous, monsieur, pour effectuer une saisie.

— Une saisie ?

— Oui, monsieur, une saisie foraine. Comme vous allez partir en 'Egypte, j’ai obtenu l’autorisation de saisir m^eme apr`es coucher du soleil. En cons'equence…

`A ce moment, Dick balanca r'eellement entre les deux hypoth`eses qu’il avait formul'ees quelques instants avant : l’homme qui lui parlait 'etait-il fou ou simplement ivre ?

Dick ne pouvait h'esiter qu’entre ces deux suppositions. Non seulement il ne devait rien `a la maison Job, mais encore il ne connaissait pas la maison Job. Non seulement il n’avait aucune id'ee d’^etre expos'e `a une saisie, mais encore il n’avait jamais eu l’intention de partir en 'Egypte.

— Qu’est-ce que vous me chantez l`a ? rugit Dick, en prenant l’huissier par le bras et en le secouant. Allez cuver votre vin ailleurs, bon Dieu. Job ! L’'Egypte ! qu’est-ce que ca veut dire ? qu’est-ce que vous venez saisir chez moi ? Je ne dois d’argent `a personne !

— Pourtant, monsieur…

— Il n’y a pas de pourtant. Fichez-moi le camp !

D’un coup de pied Dick venait d’envoyer la serviette de l’huissier, qu’il bousculait, vers la porte de l’escalier.

— Attendez, hurlait le jeune homme, j’ai votre pardessus `a vous rendre. Oh, vous pouvez commencer `a descendre l’escalier, je vous le flanquerai sur la t^ete, allez, allez, barrez-vous, je vous ai assez vu.

— C’est indigne, vous aurez de mes nouvelles. Je vais aller requ'erir le commissaire de police. Ah, monsieur Chatriot…

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