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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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— Vous ^etes la ma^itresse de Dick, r'ep'etait-elle, et je trouve, mademoiselle…

Mais la visiteuse l’interrompit d’un geste :

— Vous vous trompez, mademoiselle, affirmait la jeune fille avec un calme parfait, je ne suis point la ma^itresse de Dick et m^eme je ne connais Dick que depuis quelques heures.

Elle parlait d’un ton si convaincu, avec une sinc'erit'e si 'evidente que Sarah se prenait `a douter.

— Vraiment ? demandait-elle narquoise, vous connaissez `a peine Dick et cependant vous vous m^elez de ses affaires de coeur !

Or, la r'eponse que s’attirait Sarah stup'efiait l’Am'ericaine :

— Mademoiselle, disait la jeune fille simplement, je ne me m^ele point, comme vous le dites, des affaires de coeur d’un inconnu, je viens simplement m’efforcer d’emp^echer d’irr'eparables malheurs. Vous le pouvez si vous ne partez pas.

— Enfin, demandait-elle, qui ^etes-vous donc, mademoiselle ? Je ne comprends rien, absolument rien, `a votre attitude, et je vous avoue que votre personnalit'e m’intrigue. Dois-je ignorer votre nom ?

— Il vous apprendra peu de chose, mademoiselle.

— Vous tenez `a le cacher ?

— Je n’ai rien `a cacher, mademoiselle, mais je ne me nommerai point.

Un 'eclair brillait dans les yeux de la visiteuse qui, jusqu’alors, avait cependant r'epondu avec une douceur extr^eme :

— Mademoiselle, il ne faut pas que vous partiez. Je vous supplie de ne point partir, au besoin je vous l’ordonne.

— Vous me donnez des ordres ?

— Oui ! Car je suis oblig'ee de le faire.

— Mais qui ^etes-vous ?

H'el`ene, la douce H'el`ene, car c’'etait la fille de Fant^omas qui se trouvait en face de Sarah, remplissait aupr`es de celle-ci une commission dont elle avait 'et'e myst'erieusement charg'ee par l’acteur Dick. H'el`ene ne r'epondit pas `a la question, mais toisa Sarah.

Et comme l’Am'ericaine, l'eg`erement boulevers'ee par l’attitude de la jeune fille, se taisait, la fille de Fant^omas poursuivit :

— Je ne puis rien vous expliquer, mademoiselle, par le fait que j’ignore beaucoup de choses. Toutefois, il y a quelque chose que je sais : votre d'epart, je vous le r'ep`ete, causerait d’horribles malheurs. Vous aimez Dick, Dick vous aime, c’est au nom de cet amour qu’encore une fois je vous prie…

Mais Sarah s’'etait ressaisie :

— Il suffit, mademoiselle ! d'eclara l’Am'ericaine, glaciale. Vous m’en avez assez dit, trop peut-^etre. Je veux croire que vous ne vous rendez point compte du grotesque de votre d'emarche. Je ne veux point discuter. Peu m’importe. Il n’y a qu’une chose que je sais, c’est que je partirai demain, et que je partirai en compagnie de Dick.

Jalouse en cet instant, furieusement jalouse, car elle ne doutait point qu’une intrigue amoureuse f^ut la cause de l’'etrange visite qu’elle recevait, Sarah paraissait fermement d'ecid'ee.

Or, entendant l’arr^et qu’elle venait de prononcer, H'el`ene avait chang'e d’attitude.

Ses yeux flamboy`erent, un flot de sang empourprait ses joues.

— Non, mademoiselle, cria la fille de Fant^omas, vous ne partirez pas !

— Et pourquoi donc ?

Dress'ee devant H'el`ene, Sarah, fr'emissante, attendait :

— Parce que je vous en emp^echerai.

— Par la force ?

— Oui, s’il le faut !

H'elas, au moment m^eme o`u H'el`ene osait ainsi menacer l’Am'ericaine, Sarah, 'eperdue, affol'ee de peur, bondissait en arri`ere et, fi'evreusement, toucha la sonnette d’alarme install'ee, comme dans tous les h^otels modernes, au centre de sa chambre.

— Que faites-vous ? demanda H'el`ene.

— J’appelle au secours, railla Sarah qui, de plus, sous un coussin de son divan, avait pris un mignon revolver et le braquait sur la fille de Fant^omas. J’appelle au secours, mademoiselle, et l’on verra bien…

— Vous ^etes folle ! riposta H'el`ene.

Mais les instants pressaient.

Au carillon de la sonnette d’alarme, une sonnette stridente, prolong'ee, qui s’entendit du haut en bas de l’h^otel, toute la domesticit'e s’empressait.

Des cris retentissaient partout.

— C’est le signal d’alarme !

— Courez vite au premier !

— C’est `a l’'etage du second !

H'el`ene se rendit compte qu’elle 'etait perdue.

Quel myst'erieux atavisme cependant la rendait si froide, si tranquille, alors que le danger l’environnait de toutes parts, alors qu’elle risquait une arrestation, d’autant plus p'erilleuse qu’elle aurait 'et'e bien embarrass'ee pour expliquer au juste les motifs de sa pr'esence dans la chambre de Sarah ?

C’'etait bien la fille de Fant^omas qui 'etait en face de l’Am'ericaine. H'el`ene ne se pressait pas, elle dardait sur Sarah un regard m'eprisant et volontaire.

— Vous ne partirez pas, articula H'el`ene, et nous nous reverrons, Sarah Gordon.

Puis, ces 'enigmatiques paroles prononc'ees, la jeune fille ouvrait la porte de la chambre qu’elle refermait derri`ere elle, bondissait dans la galerie. D'ej`a on accourait.

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

H'el`ene s’'eloigna d’un pas calme.

— On appelle ? demandait-elle.

Elle feignait d’^etre une visiteuse de l’h^otel.

Pourtant comme personne ne la connaissait, comme, en longeant le couloir elle allait arriver sur le palier, vivement 'eclair'e et o`u immanquablement on allait la d'evisager, H'el`ene se troubla.

Qu’un seul des serviteurs accouru lui demand^at qui elle 'etait, que Sarah, remise de son trouble, sort^it de sa chambre et la d'esign^at, c’en 'etait fait d’elle.

`A ce moment pr'ecis, et alors que la sonnette d’alarme continuait `a tinter 'eperdument, un ma^itre d’h^otel, accouru du fond de la galerie, prit H'el`ene par le bras.

— Vite, mademoiselle, dit-il, prenez l’ascenseur ! Vous n’entendez donc pas le signal d’alarme ? Il y a danger `a rester ici.

H'el`ene n’eut pas le temps de r'efl'echir.

Elle 'etait bouscul'ee par le ma^itre d’h^otel, pouss'ee dans l’ascenseur qui descendait.

Et c’est comme une vision de r^eve qui bouleversait la fille de Fant^omas.

Alors qu’elle entrait dans l’appareil, elle s’'etait retourn'ee, elle avait un instant apercu le visage du ma^itre d’h^otel assurant sa fuite, et dans ce visage, ce visage aux traits 'energiques, ce visage qui semblait sourire d’un sourire retenu, H'el`ene croyait avoir reconnu les traits de son p`ere.

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