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ЖАНРЫ

L'assassin de lady Beltham (Убийца леди Бельтам)
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— Fant^omas, Fant^omas, murmura la jeune fille. Ah, pourquoi Fant^omas est-il au Lac Palace ?

L’ascenseur cependant, descendait toujours.

Debout dans l’appareil, la jeune fille se demandait si elle allait pouvoir sortir sans encombre du grand h^otel.

Et elle avait la surprise encore de voir que, du premier 'etage, un homme se pr'ecipitait, montant `a toute allure. Et cet homme, oh parbleu, la fille de Fant^omas le reconnaissait `a la minute.

Il pouvait bien porter des habits 'etrangers, il pouvait bien tenir un sac de voyage sous son bras, il pouvait bien feindre d’^etre un voyageur ahuri par le d'esordre, son visage 'etait trop familier `a H'el`ene pour qu’elle ne le reconn^ut point.

— Juve, se dit la fille de Fant^omas. C’est Juve ! Il est ici et mon p`ere y est aussi. Ah, j’ai peur, j’ai peur !

***

— Nalorgne ?

— Quoi P'erouzin ?

— Combien de fois nous sommes-nous arr^et'es depuis Paris ?

— Dix-huit fois, seulement.

— C’est bien ce que je pensais. La machine commence `a ^etre au point.

Quelques minutes avant la sc`ene tragique qui devait 'eclater dans la chambre de Sarah, une automobile de course, marchant `a toute petite allure, mais d'egageant une 'epaisse fum'ee et produisant un tapage infernal, s’'etait arr^et'ee `a quelque distance du Lac Palace.

Cette automobile 'etait celle de la S^uret'e et les deux hommes qui en descendaient, noirs de cambouis et poussi'ereux, ayant l’air de revenir du bout du monde, n’'etaient autres que Nalorgne et P'erouzin, tous deux radieux `a la pens'ee qu’ils avaient 'et'e avec leur voiture de Paris `a Enghien en un peu moins de trois heures et quart.

Que venaient faire Nalorgne et P'erouzin `a Enghien ?

Les deux agents auraient 'et'e assez en peine de le dire.

Ils avaient tout simplement recu une note de service qui leur enjoignait l’ordre d’aller stationner dans la journ'ee, aux environs du Lac Palace pour s’y mettre `a la disposition du policier Juve qui aurait peut-^etre une certaine dame `a ramener `a Paris en qualit'e de prisonni`ere.

Nalorgne et P'erouzin 'etaient naturellement partis tr`es tard de Paris, car ils avaient longuement pein'e avant de pouvoir mettre en marche leur voiture. Fid`eles `a la consigne, cependant, ils arrivaient `a Enghien et ils stationnaient l`a o`u ils devaient ^etre `a onze heures du soir au lieu de trois heures de l’apr`es-midi.

— Nalorgne, disait P'erouzin, je crois que d’ici quelque temps cette voiture ira tr`es vite.

— C’est bien possible, r'epondait P'erouzin, elle va d'ej`a beaucoup mieux qu’avant, puisqu’elle marche.

L’argument 'etait en effet sans r'eplique.

Les deux agents, satisfaits, continu`erent `a tourner autour de leur voiture, la couvant des yeux fort amoureusement, car plus ils avaient de peine avec elle, plus ils l’aimaient, `a la facon des m`eres de famille qui s’attachent surtout `a leurs enfants souffreteux. Or, il y avait quelques secondes `a peine que Nalorgne et P'erouzin stationnaient aux abords du Lac Palace et ils soufflaient encore, car le dernier kilom`etre parcouru leur avait co^ut'e de p'enibles efforts, ayant 'et'e marqu'e par sept mises en marche successives, lorsque le carillon d’alarme retentit `a l’int'erieur de l’h^otel.

— Attention, Nalorgne, disait P'erouzin, voil`a une sir`ene. C’est s^urement une voiture de course comme la n^otre qui arrive.

— Laissez donc, r'epondait P'erouzin, il n’y a pas deux voitures comme la n^otre au monde. Et puis cela, ce n’est pas une sir`ene, c’est une sonnerie d’alarme.

Que faire dans cette circonstance ?

Nalorgne et P'erouzin h'esitaient encore et ne savaient quel parti prendre, lorsqu’une femme apparut, v^etue de noir, qui sortait avec pr'ecipitation de l’h^otel et il n’y avait point `a s’y tromper : elle 'etait en fuite.

— Parbleu, jura Nalorgne, si mon flair ne me trompe pas, nous arriverons au beau moment.

— Oui, r'epondait P'erouzin, voil`a assur'ement la dame que Juve doit arr^eter et qui se sauve.

— Nous allons l’enlever.

— Si vous le voulez.

— L’enlever dans notre voiture ?

— Parfaitement ! Cela ira plus vite. Mettez en marche, Nalorgne.

Par extraordinaire, le moteur ronfla au premier coup. Or, la fugitive approchait.

P'erouzin bondit sur la jeune fille, qui n’'etait autre qu’H'el`ene et lui barra la route.

— Au nom de la loi, je vous arr^ete, madame.

— Laissez-moi passer ! cria H'el`ene.

— Aidez-moi P'erouzin.

P'erouzin et Nalorgne se jet`erent en m^eme temps sur la malheureuse fille de Fant^omas. H'el`ene eut beau r'esister, elle fut prise par les deux agents, entra^in'ee vers l’automobile.

— En route, en route ! criait P'erouzin.

Il l^acha H'el`ene pour s’emparer du levier du changement de vitesse qu’il allait actionner. Or, `a ce moment pr'ecis, des deux c^ot'es de la route, deux hommes surgirent qui bondirent vers la voiture.

— Nom de Dieu, tenez bon ! cria une voix vibrante.

Ph'enom`ene extraordinaire, c’'etait la voix de Fandor.

— Tenez bon ! criait en m^eme temps une autre voix, une voix qu’H'el`ene ne reconnaissait pas.

Et, alors, avec une rapidit'e inou"ie une nouvelle lutte s’engageait.

P'erouzin, pris au collet, se sentit litt'eralement arrach'e de son si`ege. Il roula dans la poussi`ere `a dix pas de l`a, o`u d’ailleurs Nalorgne vint le rejoindre une seconde plus tard.

Puis, il y eut un grand bruit.

— Fuyez, fuyez ! cria une voix.

Le ronflement de la voiture prit de l’intensit'e. L’automobile d'emarra. H'el`ene avait saut'e au volant, c’'etait elle qui partait. Puis le silence de la nuit se refit, profond, imp'en'etrable sur la route d'eserte.

`A cet instant Nalorgne se releva en g'emissant.

— ^Etes-vous mort, P'erouzin ? demanda-t-il.

— Non, r'epondait P'erouzin, et vous ?

Les deux agents 'etaient consid'erablement abrutis par l’extraordinaire agression dont ils venaient d’^etre victimes.

Nalorgne, cependant, retrouvait un peu sa pr'esence d’esprit.

— Et la voiture, demandait-il, o`u est-elle ? Ah sapristi !

Mais P'erouzin le consola :

— Oh, elle est repartie, mais bien s^ur, elle ne va pas aller loin. Nous n’avons qu’`a marcher tranquillement, nous la rejoindrons.

Il ne venait pas une seconde, en effet, `a l’esprit de l’agent que la malheureuse voiture, m^eme pilot'ee habilement, p^ut effectuer plus d’un kilom`etre sans s’arr^eter une heure durant.

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