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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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La voix du jeune homme r'esonna, vibrante et chaude dans le silence calme du soir. Nulle r'eponse. Teddy r'ep'eta :

— Hello, qui va l`a ? Que veut-on ?

Nulle r'eponse encore.

Et comme Winie l’avait rejoint et se tenait tr`es p^ale, `a ses c^ot'es, Teddy, persuad'e qu’ils avaient 'et'e victimes d’une illusion, d'eclara :

— Nous avons d^u nous tromper, il n’y a personne…

Mais Winie, elle, 'etait certaine du contraire :

— Non ! non ! fit-elle, je suis s^ure de ce que j’ai vu, il y avait quelqu’un qui collait son visage `a la fen^etre, qui nous 'epiait.

— Qui ?

Teddy haussa les 'epaules tranquillement.

— Qui ? Winie, reprit-il. Mais c’est peut-^etre votre p`ere, tout simplement qui rentre et qui, voyant de la lumi`ere ici, a regard'e en passant… Nous allons l’entendre ouvrir la porte et…

— Non, dit Winie, si c’'etait papa, il aurait r'epondu `a nos appels.

— Eh bien, c’est un domestique attard'e, qui craignait une r'eprimande.

— Il ne serait pas rentr'e `a Diamond House par cette porte, Teddy.

— Alors, c’est un passant qui a 'et'e intrigu'e par votre maison. On s’attend si peu, au sortir du vallon sauvage qu’il y a `a cinquante m`etres d’ici, `a trouver une demeure, qu’il est assez naturel…

Et soudain, Winie sursauta de nouveau :

— L`a ! l`a ! fit-elle, voyez…

Teddy, de ses yeux percants, de ses yeux de chasseur, habitu'es `a saisir les moindres d'etails, `a d'ecouvrir, m^eme au plus fort de la nuit, les plus petits aspects d’un paysage, avait, lui aussi, tout comme Winie, apercu l’ombre dans le bout du jardin.

— Oui ! avoua-t-il cette fois.

Et, rapidement, rabattant les volets de fer qui cl^oturaient la fen^etre et mettaient la pi`ece `a l’abri de toute attaque, il ajouta :

— J’en aurai le coeur net, parbleu. Restez ici, Winie, je vais aller fouiller le jardin.

Mais Teddy n’avait point travers'e le salon que Winie, effray'ee, s’agrippait `a lui :

— Oh non ! criait la jeune fille, pour l’amour de Dieu, n’y allez pas.

— Et pourquoi ?

— J’ai peur pour vous…

— Allons donc.

— C’est sans doute un malfaiteur, un bandit, on a signal'e des convicts dans les environs. N’y allez pas, Teddy.

Mais du moment qu’il s’agissait d’un danger `a courir, pas moyen de retenir Teddy.

Outre qu’il 'etait naturellement brave, sa vanit'e de jeune homme n’e^ut pas admis de reculer.

Il repoussa Winie doucement :

— Vous ^etes folle, dit-il. Si par hasard c’'etait un malfaiteur, ce serait une raison de plus pour aller le chercher. D’ailleurs, un homme en vaut un autre.

— Je vous en supplie, s’'ecria Winie, j’ai peur, terriblement peur.

Et comme Teddy, sans l’'ecouter, ouvrait la porte du salon, la jeune fille, comprenant qu’elle n’allait pouvoir le retenir, demanda :

— Vous ^etes arm'e, au moins ? Vous avez vos revolvers ?

Machinalement, Teddy porta la main `a sa ceinture o`u, d’habitude, pendait toujours l’un des Colt qui 'etait ses compagnons habituels.

— Non, dit-il, ils sont rest'es dans les fontes de ma selle. Peu importe. Ne vous inqui'etez pas.

Winie, de plus en plus tremblante, venait encore de tressaillir. Pr^etant l’oreille, elle avait entendu dans le jardin un bruit de pas. Si c’'etait vraiment une bande de malfaiteurs qui cernait la maison…

— Ah, je ne veux pas vous laisser partir, r'ep'eta-t-elle, restez, Teddy…

Le jeune homme la repoussa.

— Laissez-moi donc…

— Alors, armez-vous. Tenez, l`a, dans le cabinet de mon p`ere, vous trouverez son fusil et des cartouches dans la petite armoire vitr'ee, contre le mur…

Teddy gagna le bureau de travail de Hans Elders, pas f^ach'e, en somme, d’aller y prendre une arme.

Le fusil 'etait au r^atelier.

Teddy le prit et, d’un geste machinal, il fit basculer la clef du pontet, v'erifia le chargement…

— Il n’y a qu’une cartouche. Bien.

Le jeune homme bondit `a la petite armoire o`u Winie lui avait dit qu’il trouverait des munitions.

Sur les rayons de l’'etag`ere, des cartouches, en effet. Teddy en prit une poign'ee – des cartouches bleues, analogues `a celles dont il se servait lui-m^eme – il les fourra dans sa poche.

Mais, en m^eme temps qu’il glissait dans le magasin de son arme l’une des douilles, voil`a que de la petite armoire vitr'ee tombait, 'ebranl'ee par son geste, toute une pile d’autres cartouches, des cartouches li'ees ensemble, et de couleur rose…

Or, du paquet de cartouches roses, une cartouche s’'etait s'epar'ee… Cette cartouche, tomb'ee sur le culot, avait d'eton'e, mais elle n’avait pas 'eclat'e. `A peine l’enveloppe de carton 'etait-elle fendill'ee… Teddy qui, voyant basculer le paquet de cartouches, s’'etait attendu `a une assez forte explosion, en demeura saisi.

Machinalement, il ramassa l’unique cartouche dont la capsule venait de d'etoner, il la mit dans sa poche, songeant :

— Eh bien, si les douilles que je viens de prendre ne sont pas de meilleure qualit'e, mon fusil ne va pas me servir `a grand-chose.

Il se pr'ecipita vers la porte-fen^etre du cabinet de travail, l’ouvrit, courut dans le jardin, son fusil sous le bras :

— Hello ! cria-t-il encore, ayant l’impression que quelqu’un venait de d'ebusquer d’un fourr'e et de s’enfuir devant lui.

Nul ne r'epondit. Teddy h^ata sa course.

— Dommage, pensa-t-il, que la nuit soit si sombre. Il y a certainement quelqu’un dans ce jardin, mais o`u ?

Il fallait d’ailleurs au jeune homme un beau courage pour continuer ainsi sa course. Lui ne voyait personne, mais sans doute

« on » le voyait, car son ombre devait se d'etacher, en silhouette, sur les fen^etres 'eclair'ees du cabinet de travail de Hans Elders.

Teddy, immobile, l’arme `a l’'epaule, pr^et `a faire feu, 'ecouta un instant, puis brusquement pivota sur ses talons, visa un quart de seconde, tira.

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