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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Quand Jupiter 'etait entr'e, il avait tir'e sur lui la porte, il en 'etait certain et pourtant, cette porte 'etait ouverte, grande ouverte maintenant.

Le pauvre Jupiter toutefois, avait `a peine le temps d’'eclater en sanglots et de commencer `a se lamenter, que les 'ev'enements, encore une fois se pr'ecipit`erent.

Jupiter fut bouscul'e par la foule de ceux que ses cris avaient attir'es. Les arrivants avaient apercu Laetitia, couverte de sang, relev`erent la vieille femme, ils la questionn`erent :

— Mais qu’est-ce que c’est ?

— Que vous est-il arriv'e ?

— Qui vous a fait cela ?

Et `a moiti'e folle de douleur, Laetitia r'epondit :

— `A l’assassin, c’est lui, lui, arr^etez-le.

Certes, Laetitia ne se rendait point compte de l’affreuse erreur qu’elle commettait.

Ceux qui la tenaient encore dans leurs bras se h^ataient, en effet, de la d'eposer sur le grand lit de sa chambre, puis, d’un m^eme mouvement, sans avoir eu besoin de se concerter, ils se pr'ecipitaient dans la grande salle, o`u Jupiter, toujours affol'e, hurlait…

Le noir vit arriver sur lui tous ces gens dont les traits respiraient la col`ere, et dont les uns hurlaient :

« `A l’assassin » et dont les autres criaient : « `A mort. `A mort. »

Et Jupiter, d'esireux avant tout d’'eviter un sort qu’il ne devinait que trop, bondit hors de la pi`ece, claqua la porte sur lui, s’en fut, courant `a perdre haleine, droit devant lui, sur la route de Durban.

Et derri`ere lui, les gens, fous de rage, 'epouvant'es par l’horreur du drame qu’ils lui imputaient, haineux contre le noir par cela seulement qu’il 'etait noir, prirent la chasse, hurlant :

— `A l’assassin. `A mort. Arr^etez-le.

15 – LE TRONC D’ARBRE MYST'ERIEUX

Il n’'etait que huit heures du soir, mais tout d'ej`a semblait dormir dans Diamond House. Aux deux larges fen^etres sans contrevents, aucune lumi`ere ne brillait et le silence le plus complet r'egnait sur la maison comme dans le jardin.

La nuit aurait 'et'e profonde sans quelques rayons de lune qui, 'eclairant la facade et les massifs d’une lueur ind'ecise, animaient de reflets d’argent la masse sombre des bosquets et semaient des perles brillantes dans la vasque d’un petit jet d’eau.

Ces jeux de lumi`ere donnaient au jardin de Hans Elders, un peu triste d’habitude, un air de f'eerie. On aurait 'et'e surpris de ne pas voir, sur un des nombreux bancs install'es aux pieds des arbres, un couple d’amoureux r^eveurs.

Mais non, il n’y avait personne, le jardin 'etait d'esert, silencieux, le sommeil avait d'ej`a envahi au moins depuis quelque temps le cottage du riche chercheur de diamants.

Une ombre l`a-bas, au pied d’un arbre ? Une combinaison bizarre de feuilles qui dessinait ainsi sur le sol, dans cette large raie de lumi`ere, un profil humain ? Non… on avait remu'e. C’'etait un homme.

L’ombre qui rampait sur l’herbe songeait :

« Hans Elders doit empiler des 'ecus dans son coffre-fort et la belle Winie r^ever `a ses amours. La belle Winie, comme elle m’intrigue cette jeune fille. Si j’en croyais ses regards transparents et son sourire paisible, ce serait la personne la plus insouciante du monde. Mais h'elas, c’est aussi la fille de son vieux coquin de p`ere, et bon chien chasse de race. Alors je ne sais que croire. Elle a parfois des allures myst'erieuses qui donnent `a penser. Co^ute que co^ute, il faut que je sache ce qui en est. Quand je devrais rester sous ses fen^etres jusqu’`a demain matin, je me rendrai compte de la facon dont elle va passer la nuit. Si je ne m’abuse, sa chambre est ici, au premier 'etage. Il va me suffire de monter jusqu’`a la premi`ere branche de ce baobab et je me trouverai `a une hauteur suffisante pour voir chez elle.

Et le promeneur nocturne se dirigea vers l’arbre qu’il avait d'esign'e et qu’il s’appr^eta `a monter.

Mais tout `a coup il 'etouffa dans sa gorge un juron pr^et `a s’'echapper, il l^acha le tronc gigantesque pour se dissimuler enti`erement derri`ere celui-ci.

De sa poche, il tira son revolver et un l'eger d'eclic indiqua qu’il venait d’en d'egager le cran de s^uret'e.

Un homme avait surgi d’un bosquet voisin qui sans souci de se dissimuler marchait `a grandes enjamb'ees et se dirigeait vers l’espion de Winie. Entendant le d'eclic du revolver, il s’arr^eta soudain et souffla :

— Au nom du ciel, Fandor, ne tirez pas.

— Quoi Teddy, c’est vous. Ah, vous pouvez vous vanter de m’avoir fait peur.

C’'etait en effet Teddy qui venait de survenir, le promeneur nocturne n’'etait autre que Fandor.

Teddy avait l’air furieux de la pr'esence de Fandor en ce lieu, une moue rageuse lui crispait le visage, et c’est d’une voix acerbe qu’il interrogea :

— Que faites vous l`a ?

— Moi ? je me prom`ene, la nuit est belle, la lune brille, il fait frais. Quel moment serait mieux choisi pour une promenade.

— Ne plaisantez pas.

— Mais je ne plaisante pas, je vous assure, je suis venu voir si le jardin de Hans Elders 'etait aussi agr'eable la nuit que le jour.

— Vous ne voulez donc pas me r'epondre franchement ? Eh bien, je vais vous dire, moi, pourquoi vous ^etes ici. Vous ^etes venu voir Winie. Elle va para^itre `a la fen^etre tout `a l’heure et vous lui chanterez la romance d’amour, comme vous savez le faire, vous autres Francais.

— La romance d’amour, mais vous n’y songez pas. Un pauvre journaliste comme moi ne peut pas parler d’amour `a la fille du roi des diamants.

— Mais alors pourquoi vous pr'epariez-vous `a monter `a cet arbre quand je suis arriv'e ici ? Il est en face de sa chambre, cet arbre. Allons, n’essayez pas de nier l’'evidence, c’est inutile.

— Eh bien non, mon cher Teddy, vous vous trompez compl`etement, je ne suis pas amoureux de Winie, et si elle soupconnait seulement ma pr'esence ici, elle songerait plut^ot `a me prendre pour un voleur que pour un amant. Sans doute je la trouve belle. J’ai beaucoup de plaisir `a la voir, `a causer avec elle, mais je ne l’aime pas, et si je suis ici, c’est pour les besoins de l’enqu^ete que nous poursuivons tous deux. Ainsi donc, n’ayez aucune crainte, je ne vous enl`everai pas votre amoureuse.

— Mais je ne l’aime pas, moi non plus.

— Comment, vous ne l’aimez pas ?

— Mais non.

— Allons, allons, mon cher Teddy, c’est `a moi de vous r'ep'eter ce que vous me disiez tout `a l’heure, vous ne me parlez pas franchement. Avouez donc. Vous savez que je suis votre ami. Dame, elle est assez jolie, la fille de Hans, pour que vous en soyez 'epris et il n’y a pas de honte `a avouer cet amour.

— Je n’aime pas Winie.

— Comment, ce n’'etait pas un petit brin de jalousie qui vous surexcitait tout `a l’heure, ce n’est pas parce que vous me croyiez le

« flirt » de Winie que vous 'etiez presque en col`ere ? Pourquoi 'etiez-vous en col`ere quand vous m’avez vu ici ?

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