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ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
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Juve s’inclina, touch'e, mais inquiet toujours.

— Quand ils m’auront vu, constat'e que je ne suis pas l’autre, se disait-il, ils perdront toute admiration pour moi. Diable de masque. Si je pouvais le garder.

Mais Hardrock insistait :

— Mon cher coll`egue, vous devez accepter notre invitation. Vous trouverez chez nous tous les d'esinfectants. Vous pourrez vous d'ebarrasser de vos blouses et de votre masque, puis boire une coupe de champagne et vous restaurer `a notre modeste table.

Juve se d'ecida soudain :

— Docteur, j’accepte de grand coeur. D’ailleurs, je vous avoue qu’en effet, j’ai h^ate de quitter ces v^etements.

— Cela se concoit !

Le docteur Hardrock 'etait brave.

Tandis que ses internes, son 'etat-major, se tenait de plus en plus `a prudente distance de Juve, lui, le saisissait famili`erement par le bras, l’amenait vers sa voiture.

— Dans trois minutes, dit-il, nous serons `a l’h^opital…

Et, repris par ses soucis professionnels, le docteur Hardrock se h^atait d’ajouter :

— D’ailleurs vous ne vous emb^eterez pas, mon cher confr`ere… apr`es d'ejeuner, vous verrez, je vous ferai visiter la maison ; j’ai deux ou trois cas tout `a fait int'eressants… Un canc'ereux, tenez…

— Pourvu, pensait le policier, de plus en plus inquiet des suites de son aventure, pourvu qu’on ne me pose pas des colles de m'edecine. C’est que je suis absolument ignare, moi, en pareille mati`ere ! C’est que j’ignore compl`etement comment on traite les cancers et toutes les autres maladies ! D’ailleurs…

Avec une courbe savante, la voiture o`u Juve avait pris place en compagnie du docteur Hardrock p'en'etrait dans la cour de l’h^opital, se rangeait devant le perron :

— Je vous conduis ? proposa le professeur, je vous conduis tout de suite dans une salle o`u vous pourrez vous d'esinfecter ? Que voulez-vous ? Avez-vous une th'eorie sp'eciale sur la peste ?

— Hum, hum, toussa Juve, pour se donner le temps de r'efl'echir… J’ai peur que mes id'ees ne vous surprennent mon cher coll`egue…

— Pourquoi donc ? pourquoi donc ?

Juve dans son esprit venait d’arr^eter un plan de conduite absolument incoh'erent, et qui devait, pensait-il, lui permettre de se tirer de sa dangereuse situation…

— C’est, r'epondit-il enfin, c’est que j’ai 'etudi'e tr`es s'erieusement la peste pendant longtemps et que je suis arriv'e `a des conclusions tout `a fait nouvelles…

— Vraiment ?

— Oui, c’est comme cela. Ainsi, docteur, qu’emploieriez-vous, vous, pour d'esinfecter ?

Le professeur n’h'esitait pas :

— Je ne connais qu’un antiseptique puissant : le sublim'e. Je me laverais au sublim'e, je m’aspergerais au sublim'e. Je me raserais avec du savon au sublim'e.

— Parfaitement, dit Juve, heureux du renseignement qu’il venait d’obtenir, je vais en effet commencer `a me d'esinfecter de cette facon… Mais, mon cher confr`ere, savez-vous ce que je ferai lorsque je me serai pass'e au sublim'e ?

— Non, ma foi ?…

— Eh bien, je m’inonderai d’eau de Cologne.

— D’eau de Cologne ? r'ep'eta le professeur, qu’est-ce que cela veut dire ? Quelles vertus attribuez-vous donc `a l’eau de Cologne ?… C`a, j’avoue qu’en effet, vous me surprenez.

— Mon cher confr`ere, je vous expliquerai cela un de ces jours… L’eau de Cologne pour les cas de peste, c’est souverain.

Le professeur Hardrock n’osa contredire.

Peut-^etre ce m'edecin qui venait de se risquer `a visiter le British Queen'etait-il un sp'ecialiste de la peste, peut-^etre avait-il d'ecouvert un sp'ecifique nouveau ?

En tout cas, il importait de lui donner satisfaction.

Laissant donc Juve retirer son masque, se d'epouiller de ses v^etements – le professeur Hardrock lui offrit du linge et des habits intacts. L’excellent praticien quitta le laboratoire o`u il avait fait entrer le policier-docteur, pour aller donner les ordres n'ecessaires et faire pr'eparer `a Juve, afin qu’il f^ut satisfait, un bain soigneusement additionn'e d’eau de Cologne…

Juve demeur'e seul se h^ata :

— Apr`es tout, pensait-il, il m’a dit que le meilleur d'esinfectant c’'etait du sublim'e… Usons du sublim'e. L’eau de Cologne que je m’appliquerai ensuite ne me fera pas de mal, j’imagine.

***

Une heure plus tard, Juve sortait frais et dispos de sa baignoire.

Mais soudain, l’h^opital 'etait vide. On ne s’occupait plus de Juve.

— Ah, auraient-ils 'event'e la m`eche ? se demandait le policier. Brr…

— Docteur ? mon cher confr`ere ?…

En se retournant le policier apercut le directeur de l’h^opital, le professeur Hardrock lui-m^eme…

L’excellent homme 'etait maintenant rev^etu de sa blouse d’h^opital, son chef s’ornait d’une petite calotte noire `a glands, signe distinctif qui marquait son autorit'e sur les internes coiff'es eux d’une calotte noire, sans gland.

— Mon cher h^ote ? r'epondit Juve souriant, pendant qu’il se disait en lui-m^eme :

— Une ! deux ! trois ! va-t-il crier `a l’imposteur ?…

Mais le professeur Hardrock ne marquait aucune surprise.

— Docteur, disait-il, excusez-moi de ne plus m’^etre occup'e de vous, depuis quelques instants… Figurez-vous que l’on vient d’apporter `a l’h^opital un bless'e, un bless'e extraordinaire et r'eclamant tous nos soins. Venez donc nous aider. Je suis persuad'e que vos excellents conseils…

— Boum ! songea Juve, je n’en sortirai pas. Je vais encore dire des bourdes, tout `a l’heure, devant ce pauvre diable. J’aurais d^u feindre de ne savoir parler que chinois.

Pourtant comme il fallait r'epondre, Juve r'epondait :

— Un bless'e, docteur ? C’est que je ne suis pas chirurgien.

— Oh ! c’est un cas qui rel`eve plus de la m'edecine que de la chirurgie, mon cher confr`ere. Il s’agit d’un jeune officier que l’on vient d’apporter, empoisonn'e, d'elirant `a moiti'e et enti`erement violet…

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