Чтение онлайн

ЖАНРЫ

La fille de Fant?mas (Дочь Фантомаса)
Шрифт:

L’horrible cruaut'e de Fant^omas avait maintenant son d'enouement naturel…

Des terribles blessures que le bandit lui avait caus'ees en lui br^ulant les yeux de si tragique facon, la malheureuse Laetitia, maintenant, se mourait.

Et Teddy, qui la suppliait encore, qui devant la mort implacable, la mort voisine, ne savait plus m^eme quels mots dire, quelles paroles tenter, quels soins essayer pour ranimer l’agonisante, perdait de plus en plus la t^ete…

Et deux heures plus tard, dans la paix de la matin'ee, sans avoir ajout'e un mot, sans avoir repris connaissance, Laetitia achevait de mourir, tu'ee par Fant^omas et emportant dans sa tombe et le secret du Ma^itre de l’'Epouvante et le secret de Teddy.

19 – AU CHEVET DE LA MORTE

Dans la nuit sombre, cet appel retentit, suppliant, angoiss'e !

— Winifred, Winifred.

La voix qui poussait ce cri se fit impatiente, suppliante.

`A la troisi`eme fois, et tandis qu’autour de la maison le silence renaissait, une fen^etre au premier 'etage de Diamond House, s’entreb^ailla et le gracieux visage de Winifred apparut dans l’encadrement, 'eclair'e par la lueur d’une lampe 'electrique qui brillait `a l’int'erieur de la pi`ece.

Les grands yeux de Winifred plong`erent dans l’obscurit'e, puis elle pr^eta l’oreille. Elle avait eu comme un coup au coeur en s’entendant appeler ainsi.

Mais tout se taisait.

Et une fois encore l’appel retentit :

— Winifred.

La jeune fille venait de reconna^itre la voix du lieutenant Wilson Drag.

Au surplus, un l'eger bruissement de feuilles froiss'ees se percevait et la jeune fille qui jusqu’alors avait scrut'e l’horizon, baissant les yeux, apercut au pied d’un massif la silhouette de l’officier qu’elle n’avait pas revu depuis la sinistre soir'ee o`u son p`ere, Hans Elders, avait chass'e le malheureux en l’accusant d’avoir vol'e.

— Fuyez, fuyez, monsieur, je ne veux plus vous voir.

L’officier, toutefois, s’'etait tra^in'e jusqu’au pied du mur de la maison, il semblait tituber, tenir `a peine sur ses jambes, ses genoux fl'echissaient sous son corps.

— Winifred, implora-t-il, je suis bless'e, mourant, de gr^ace…

Une fois encore, mettant toute son ^ame dans cet appel, le lieutenant supplia :

— Winifred, venez.

Il y eut encore un silence, plus long, plus profond que les autres.

La jeune fille avait quitt'e la fen^etre.

Quelques secondes plus tard, un pas l'eger se fit entendre. La porte de la v'eranda s’ouvrit lentement et Winifred, v^etue en h^ate, apparut sur le seuil.

Le lieutenant tomba `a genoux devant elle.

— Winifred, merci d’^etre venue, vous ne savez pas le bien que vous me faites.

Le visage de l’officier affreusement p^ale, 'etait ensanglant'e, un sillon rouge se creusait `a travers son front.

— Cette blessure ? demanda-t-elle.

Le lieutenant Wilson Drag raconta `a la jeune fille comment le noir Jupiter s’'etait jet'e sur lui, en b^ete furieuse, et l’avait assomm'e d’un coup de poing, avant de repartir, pourchass'e par une v'eritable meute.

— Que faisiez-vous ? questionna Winifred, `a la lisi`ere de cette for^et ?…

— Je cherchais J'er^ome Fandor, r'epliqua l’officier, je voulais le tuer.

— Voil`a se dit Winifred, il vient me faire une sc`ene de jalousie.

Mais non, Wilson Drag avait des choses plus graves `a lui dire.

— J’ai d'ecouvert, expliqua-t-il, des choses abominables. Ce Fandor est un monstre, je l’ai bien reconnu… il y a quinze jours j’ai failli le faire fusiller comme suspect d’avoir incendi'e les Docks, il s’est fait passer pour fou, j’ai eu la faiblesse de le croire, et surtout de croire Teddy qui le soutenait avec passion. Je l’ai conduit `a l’Asile, il s’en est 'echapp'e gr^ace `a la complicit'e de cet affreux gamin…

L’officier poursuivit, raconta l’horrible sc`ene du National Club, son arrestation par le colonel, le proc`es que l’on instruisait contre lui et qui, s’il ne faisait pas 'eclater la v'erit'e au pr'ealable, s’ach`everait par sa d'egradation.

— Wilson Drag, interrogea Winifred, vous 'etiez aux arr^ets et vous ^etes sorti ?

— Oui, j’ai enfreint les ordres de mes sup'erieurs, il le fallait. Ai-je eu tort ?

— Wilson Drag, proposa Winifred, si vous en avez la force, nous irons sans perdre une seconde, demander des explications `a ceux que vous accusez.

— Avec votre appui, j’irai jusqu’au bout du monde, Winifred.

La jeune fille, d’un fin mouchoir de batiste tremp'e d’eau de Cologne, 'epongea le front ensanglant'e de son amant, puis :

— Partons, dit-elle.

Ils s’enfonc`erent dans la nuit sombre. Ils 'etaient si pr'eoccup'es d’eux-m^emes qu’ils ne remarquaient pas une ombre qui les suivait pas `a pas.

***

Teddy 'etait `a genoux devant le lit de la vieille Laetitia.

Teddy pleurait la mort de Laetitia.

Mais au bruit qu’avait fait en entrant Wilson Drag et Winifred, le jeune homme s’'etait relev'e. Il avait tois'e les nouveaux arrivants, s'echant en h^ate ses larmes, r'eprimant sa douleur.

— Vous ^etes bonne, dit-il, d’^etre venue, vous saviez donc ?… Et vous aussi, vous avez pu venir ?

Le lieutenant comprit l’'etonnement de Teddy qui le savait aux arr^ets de rigueur :

— Je suis venu, d'eclara-t-il, parce que je me suis rendu libre et je me suis rendu libre, parce que je suis un honn^ete homme…

L’attaque 'etait directe, mais Teddy, contrairement qu’on aurait pu penser, abonda dans le sens du lieutenant :

— Mon pauvre ami… je sais, en effet que vous ^etes un honn^ete homme, que vous ^etes innocent.

— Bandit, canaille, hurla Wilson Drag, puisque vous me saviez innocent, pourquoi m’avoir l^achement accus'e, pourquoi m’avoir fait arr^eter en public, pourquoi, oui pourquoi, r'epondez ?

— Si j’ai agi de la sorte, Wilson Drag, c’'etait pour ne pas d'evoiler le coupable, l’auteur du vol des dix mille livres.

— Le coupable c’est vous, c’est J'er^ome Fandor, votre complice, vous ^etes tous les deux les auteurs de ce vol.

— Wilson Drag, aussi vrai que vous ^etes innocent, je ne suis pas coupable, l’auteur du vol c’est…

Поделиться с друзьями: