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ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
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— D'echirez-moi tout cela, ordonna le policier. Jetez-moi tout cela dans la corbeille `a papier.

Mix, quelques instants plus tard, demandait :

— Vous n’aviez pas, par hasard, des objets personnels, dans cet appartement ? des v^etements ? du linge ?

— Si, protesta L'eon Drapier. J’ai un habit dans une armoire et quelques faux-cols.

— Br^ulez ! Br^ulez ! ordonna le policier.

Un feu flamba dans la chemin'ee ; quelques instants plus tard, L'eon Drapier sacrifiait son habit.

Mix, alors, s’occupait `a une autre besogne.

— Il serait fort int'eressant, disait-il `a son compagnon, que l’on p^ut imaginer un motif plausible au crime dont Paulette de Valmondois a 'et'e victime. Vous ^etes au-dessus d’un vol, mon cher ami ; par cons'equent, si l’on trouvait des traces de vol, cela certainement tendrait `a vous innocenter. Savez-vous o`u Paulette mettait ses bijoux, son argent ?

— Dans l’armoire `a glace, b'egaya L'eon Drapier.

— Fracturez-la ! Volez le tout ! Parbleu, vous rendrez au centuple ces choses `a votre ma^itresse lorsqu’elle sera r'etablie !…

— Naturellement, conc'eda L'eon Drapier.

Le directeur de la Monnaie, cependant, apparaissait quelques instants plus tard fort embarrass'e lorsqu’il s’agissait d’'ecouter les conseils de Mix et, comme le lui avait enjoint le policier, de fracturer l’armoire `a glace.

— Comment proc'eder ? demandait-il.

— Comme bon vous semblera ! ripostait le policier. Si je vous donnais des conseils, cela ne serait plus int'eressant. La police devinerait un tour de main.

L’observation parut juste `a L'eon Drapier, qui s’escrima imm'ediatement contre l’armoire `a glace et s’'etant arm'e d’un fer `a repasser, parvint `a d'efoncer la porte.

— Mon Dieu ! murmurait de temps `a autre le pauvre directeur de la Monnaie, quelle invraisemblable histoire !… Ah ! monsieur Mix, monsieur Mix, je me demande si vous me tirerez de l`a !

Une seule chose rendait d’ailleurs un peu confiance au directeur de la Monnaie. C’'etait pr'ecis'ement le calme profond de son compagnon, le sang-froid merveilleux dont semblait faire preuve le policier qui s’'etait charg'e de l’innocenter.

Mix, les deux mains dans ses poches, allait et venait dans l’appartement. Il ne touchait `a rien, mais il avait l’oeil `a tout. Et c’'etait perp'etuellement des conseils qui ahurissaient L'eon Drapier.

— Prenez donc ce vase de fleurs et jetez-le par terre ! Il faut que l’on croie `a une lutte. Tiens, une id'ee… Brisez sur vos genoux cette petite chaise. Du diable si les magistrats devinent ce que cela veut dire !…

Mix poussait bient^ot un v'eritable hurlement de satisfaction.

— Ah ! par exemple, faisait-il… quand je pense que nous allions laisser cela derri`ere nous…

Il agitait triomphalement un chapeau melon qu’il venait de trouver, entour'e d’un scell'e, sur la table de la salle `a manger. Ce chapeau melon 'etait marqu'e des initiales de L'eon Drapier.

— C’est `a vous ? interrogea le policier.

— Oui, r'epondit le directeur de la Monnaie. Je vous ai d’ailleurs dit que l’autre jour, dans ma pr'ecipitation `a fuir, je m’'etais tromp'e de chapeau. J’ai pris celui du bandit qui a d^u tuer et j’ai laiss'e le mien…

Mix haussa les 'epaules.

— Cela ne va plus avoir la moindre importance, d'ecidait-il.

Et le chapeau sauta dans la chemin'ee, o`u il br^ula rapidement…

L'eon Drapier cependant n’avait pas pr'evu le geste, et d'esormais tremblait d’effroi.

— Mon Dieu ! murmurait-il, que faites-vous l`a ? Ce chapeau 'etait sous scell'es, par cons'equent…

— Par cons'equent, quoi ?

— Par cons'equent, la police s’apercevra qu’il a disparu !

L'eon Drapier 'etait tr`es 'emu, Mix demeurait calme.

— Eh, je l’esp`ere bien ! riposta le policier, qu’on s’apercevra de la disparition de ce chapeau !…

Puis, prenant le directeur de la Monnaie par les revers de son veston, il lui expliquait brusquement :

— Mais comprenez donc mon plan sapristi !… En ce moment, toutes ces affaires sont claires, et toutes ces affaires tendent `a conclure `a votre culpabilit'e. Bon, qu’est-ce que je fais, moi ? J’embrouille tout. Quand j’aurai tout embrouill'e, il est 'evident que l’on ne comprendra rien `a ce qui s’est pass'e. Et, quand on n’y comprendra plus rien, on ne pourra pas vous soupconner…

Mix, en r'ealit'e, embrouillait en effet les choses de facon extraordinaire. Quelques instants plus tard, comme il indiquait `a L'eon Drapier qu’il 'etait temps de se retirer si l’on ne voulait pas s’exposer `a une rencontre avec la magistrature officielle, susceptible de venir perquisitionner `a midi, Mix continuait :

— Et maintenant, toute la lyre !… Nous allons faire les traces d’un nouvel attentat !

Le policier allait c'er'emonieusement fermer la porte de la chambre de Paulette, puis il tirait de sa poche le revolver que lui avait confi'e Drapier et, tranquillement, l^achait cinq coups dans les battants de bois apr`es s’^etre assur'e toutefois que l’arme 'etait de petit calibre et n’allait pas faire un bruit tel qu’on p^ut s’en 'emouvoir dans l’immeuble.

— Voil`a ! d'eclarait alors Mix en se frottant les mains. Si maintenant la magistrature arrive `a vous faire endosser la responsabilit'e de ce crime-l`a, je veux bien ^etre pendu !…

Les deux hommes sortirent de l’appartement sans encombre, Mix 'etait arriv'e, habile d’une mani`ere remarquable, `a fermer la porte qui ne pr'esentait m^eme point de traces d’effraction.

— O`u allons-nous, maintenant ? demanda L'eon Drapier.

Le pauvre homme 'etait toujours quelque peu ahuri.

L’extraordinaire enqu^ete que venait de faire en sa compagnie le policier Mix avait achev'e de lui faire perdre le peu de sang-froid qui lui restait. Il sursauta en 'ecoutant la r'eponse du policier :

— Bon ! disait Mix, nous venons de r'egler une premi`ere affaire, nous venons d’embrouiller `a merveille la tentative d’assassinat dont a 'et'e victime votre ma^itresse ; reste encore le crime de votre valet de chambre. Nous retournons chez vous, cher monsieur, nous allons faire `a votre appartement exactement ce que nous avons fait ici. M^eler tout, brouiller tout, rendre tout ind'echiffrable !…

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