Том 4. Письма 1820-1849
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Vous savez, n’est-ce pas, que je suis rentr'e au service. L’autre jour j’ai repr^et'e serment*. On va me rendre ma clef et probablement on m’avancera*. Le Comte de N<esselrode> est plein de bienveillance. Il m’a demand'e l’autre jour ce que je comptais faire pour le moment. Je lui ai dit que je n’avais qu’un seul d'esir, c’est d’aller passer l’'et'e avec vous. Pour mon retour on m’aura trouv'e une place, c’est-`a-d<ire> on aura trouv'e un pr'etexte de me donner quelques milliers de roubles. C’est tr`es aimable et je lui en remercie. Il s’agit maintenant de r'egler d'efinitivement l’affaire des enfants. J’ai la parole de la Grande-D<uchesse> et j’esp`ere avoir la possibilit'e de la revoir et de lui parler avant mon d'epart.
Vous avez bien raison de savoir gr'e `a Madame de Nesselrode de l’int'er^et qu’elle me t'emoigne. Il est impossible d’^etre meilleure qu’elle n’est. Elle ne demanderait pas mieux que de me servir encore plus activement qu’elle ne fait, mais elle trouve un terrible obstacle dans ma d'etestable incurie*.
Nous sommes ici dans l’attente du printemps qui n’arrive pas. Le moment pr'esent est d'etestable. C’est un vrai g^achis.
C’est le Dimanche de P^aques que je compte faire communier les deux enfants dans la chapelle de la Comtesse
Quant `a moi, je suis d'ecid'e `a attendre jusqu’`a Moscou pour faire mes d'evotions. Je les ferai cet 'et'e avec vous. Ici tout l’arrangement mat'erialis'e, mon existence est tel que je ne pourrai gu`eres les faire comme je le voudrais.
Vous savez, je suppose, que Палагея В<асильевна> est devenue бабушка.
Прошу поздравить прабабушку*. Еще раз, любезнейшие папинька и маминька, поздравляю вас всех от души с наступающим праздником и от души жалею, что мы проведем его розно.
Целую ваши ручки. Ф. Т.
Середа
Не могу выразить, любезнейшие папинька и маминька, как мне досадно и грустно не быть рядом с вами в эти дни. — Впервые за долгие годы я нахожусь в России в этот праздник, который всякий раз заставлял меня остро переживать нашу разлуку, и вот опять, как сказано, я проведу его в одиночестве. — Мне грустно не только из-за невозможности увидеться, но я не могу не испытывать своей вины в этом. Так просто было устроить все по-другому. Чем больше я смотрю, тем больше меня угнетает моя собственная небрежность.
Вы знаете, не так ли, что я вернулся на службу. На днях я принял присягу*. Мне вернут ключ камергера и, наверное, повысят в чине*. Граф Нессельроде исполнен благожелательства. На днях он спросил меня, что я полагаю делать в ближайшее время. Я ответил, что у меня единственное желание — провести лето вместе с вами. К моему возвращению мне подыщут место, то есть найдут предлог выплачивать мне несколько тысяч рублей. Это очень любезно с его стороны, и я ему весьма за это благодарен. Теперь предстоит окончательно решить вопрос с девочками. Я имею обещание великой княгини Марии Николаевны и надеюсь до моего отъезда получить возможность повидать ее и поговорить об этом.
Вы совершенно правы, когда говорите о своей благодарности к графине Нессельроде за ее расположение ко мне. Невозможно быть внимательнее, чем она. Она была готова еще усерднее помогать мне, если бы не встретила страшное препятствие в лице моей скверной беспечности*.
Мы живем в ожидании весны, которая никак не приходит. Нынешняя пора отвратительная. Настоящее грязное месиво.
Я хочу, чтобы дети в Святое Воскресенье пошли к Причастию в домовую церковь графини Шереметевой. Заботу об этом берет на себя Палагея Васильевна*.
Что касается до меня, я решил отложить Причастие до Москвы. Я буду говеть летом вместе с вами. Здесь же, при любом устройстве дел, мое существование таково, что я не смогу этого сделать, как хотелось бы.
Вы уже известились, я думаю, о том что Палагея Васильевна стала бабушкой.
Прошу поздравить прабабушку*. Еще раз, любезнейшие папинька и маминька, поздравляю
вас всех от души с наступающим праздником и от души жалею, что мы проведем его розно.Целую ваши ручки. Ф. Т.
Тютчевой А. Ф., июль — август 1845*
Москва
Je me figure, ma bonne et ch`ere Anna, la r'evolution que nos lettres d’aujourd’hui vont produire parmi vous. Je t’avais promis de vous r'eunir `a nous le plut^ot qu’il me serait possible, et je viens, comme tu vois, m’acquitter de ma promesse. Les circonstances nous obligeant `a passer encore l’hiver prochain `a P'etersb<ourg>, nous avons d'ecid'e, maman et moi, de vous y faire venir, tes deux soeurs pour continuer leurs 'etudes dans un Institut de la couronne o`u la Gr<ande>-Duchesse veut bien se charger de les placer, et toi, qui as le malheur d’^etre trop vieille, pour vivre aupr`es de nous. Je me flatte que tu approuveras cet arrangement et que tu voudras bien me pardonner l’embarras du d'eplacement que je t’impose. Mais le point principal d'ecid'e, je t’avoue, que je ne suis pas sans de vives inqui'etudes quant `a la mani`ere dont la chose pourra ^etre mise `a l’ex'ecution. L’id'ee de ce voyage que vous allez faire sous la garde d’une personne qui est encore `a trouver me donne beaucoup de soin — tu apprendras par les personnes, `a qui maman vient d’'ecrire `a ce sujet, les arrangements que nous voudrions voir adopt'es, mais `a la distance, o`u nous sommes, toutes les indications que nous pouvons fournir d’ici seront n'ecessairement tr`es insuffisantes. Le plus s^ur comme le plus simple, c’est de vous recommander plus que jamais `a la protection de Dieu.
Ici, ma bonne Anna, tout le monde te porte, `a toi aussi qu’`a tes soeurs, le plus tendre et le plus vif int'er^et. Tu pourras en juger par ces quelques lignes que ma m`ere et ma soeur t’adressent*. Je leur ai fait lire les lettres que j’ai recues de toi dans ces derniers temps, et elles en ont 'eprouv'e presque autant de plaisir que moi-m^eme. Elles t’aiment comme si tu vivais constamment au milieu d’elles.
Dieu aidant, je me flatte, que tu trouveras plus d’affection en Russie que tu n’en trouverais partout ailleurs. Jusqu’`a pr'esent tu ne connais le Pays auquel tu appartiens que par le t'emoignage des 'etrangers, et tu comprendras plus tard pourquoi ce t'emoignage, de nos jours surtout, m'erite peu de confiance. Et lorsque plus tard tu seras en 'etat de comprendre par toi-m^eme tout ce qu’il y a de grandeur dans le Pays et de bont'e dans le peuple, tu te sentiras fi`ere et heureuse d’^etre n'ee Russe*.
Dis mille tendresses de ma part `a tes oncles Bothmer. J’ai eu derni`erement une longue lettre de ton fr`ere Charles qui me parle beaucoup de toi. Quant `a tes deux autres fr`eres Othon et Alfred, tu les trouveras `a P'etersbourg. Lorsque tu 'ecriras `a Weimar, n’oublie pas de parler de moi `a l’oncle Maltitz et dis-lui que je me sens l’homme le plus indigne et le plus abominable vis-`a-vis de lui. Il m’a 'ecrit deux fois pendant mon s'ejour `a P'etersb<ourg> sans obtenir un mot de r'eponse de mon ex'ecrable paresse, et Dieu sait pourtant que ses lettres, son souvenir et son amiti'e me sont bien pr'ecieux et bien chers. J’esp`ere pourtant que je r'eussisse `a secouer le cauchemar qui p`ese sur notre correspondance.
Mais avant tout, ma ch`ere Anna, n’oublie pas de pr'esenter mes respects `a Madame de Dietrich et de la remercier bien particuli`erement en mon nom de toutes les bont'es qu’elle a eu pour vous.
J’aurais encore mille choses `a te dire, mais toutes peuvent se r'eduire `a celle-ci: c’est que je vous aime tendrement toutes les trois, que je fais les voeux les plus fervants pour l’heureux succ`es de votre voyage et que je m’estimerai particuli`erement heureux, quand je vous verrai arriv'ees saines et sauves `a P'etersb<ourg>. Je t’embrasse mille et mille fois.