Чтение онлайн

ЖАНРЫ

L'agent secret (Секретный агент)
Шрифт:

— Fr`ere, nous sommes tes fid`eles et ce que tu ordonneras, nous le ferons, s’'ecri`erent les tch'ekistes.

Trokoff se tourna vers Fandor et, le poing tendu :

— R'eveille-toi, Fant^omas, recueille-toi, tu vas expier bient^ot…

Et, cette menace prof'er'ee, le chef conspirateur, d’un geste, entra^ina ses s'eides et disparut avec eux…

— Trokoff va revenir, pensa Fandor. Allons. C’en est fait. Il a raison, je n’ai plus qu’`a me recueillir, qu’`a ^etre brave !…

Mais, `a peine le Russe eut-il referm'e sur lui la porte de l’atelier que, soudain, `a l’oreille de Fandor, une voix murmurait, haletante :

— Vite, vite, Fandor. Trokoff, vous l’avez devin'e, c’est Vagualame ! c’est Fant^omas… Co^ute que co^ute, il faut que nous nous en rendions ma^itre !…

Le journaliste ne pouvait tourner la t^ete, mais il sentait qu’on coupait ses liens… quelques instants encore et il 'etait libre. `A c^ot'e de lui, surveillant ses premiers gestes avec une expression d’ardente sympathie, le journaliste apercut alors,.. Naarboveck…

— Vous !

— Moi !… Fandor, je vous expliquerai… Tenez ! voil`a un revolver !… Ah ! les bandits, eux aussi m’avaient pris, moi aussi ils m’ont condamn'e `a mort, mais j’ai pu m’'echapper… Tenez, il revient. Sus `a Trokoff… vengeons-nous !…

On entendait, en effet, dans l’escalier, un pas lourd qui montait pr'ecipitamment. Trokoff allait r'eappara^itre…

Affol'e, encore sous le coup d’une abominable 'emotion, Fandor, serrant machinalement dans sa main le revolver que Naarboveck venait de lui passer, bondissait vers la porte de l’atelier, pr^et `a sauter sur l’homme qui, s’imaginant trouver un prisonnier ligot'e, p'en'etrait dans la pi`ece, `a coup s^ur sans aucune m'efiance…

Et Fandor soudain avait ce cri, `a l’adresse de Naarboveck, qui, lui aussi, s’'etait embusqu'e de l’autre c^ot'e de la porte :

— Ne le tuez pas, si c’est Fant^omas, c’est vivant qu’il faut avoir Fant^omas !…

Mais Naarboveck n’eut point le temps de r'epondre…

La porte de l’atelier s’ouvrait, elle se rabattait sur le diplomate qui se trouvait ainsi, un instant, emp^ech'e de prendre part `a la lutte…

Fandor, lui, s’'elanca, il saisit Trokoff `a la gorge et roulant avec lui sur le sol, hurla :

— `A moi, Naarboveck ! Fant^omas ! Fant^omas ! tu es pris ! Rends-toi…

L’'etreinte de Fandor avait 'et'e si soudaine, si brusque, si inopin'ee, que Trokoff n’avait pu se d'efendre… Fandor et lui se d'ebattaient, groupe terrible o`u les doigts s’entrem^elaient, o`u les membres se nouaient, s’accrochaient.

Et d'ej`a Naarboveck s’'elancait, il empoignait Trokoff, hurlait :

— Tu vas mourir ! tu vas mourir !…

Toute cette lutte, cependant, ne durait que quelques secondes… Comme Fandor, ayant r'eussi `a saisir les bras de Trokoff, pensait immobiliser le bandit, celui-ci parvint `a se d'egager, et le journaliste, stup'efait, entendit une voix famili`ere qui criait :

— Sapristi ! fais donc attention, Fandor ! C’est Naarboveck qu’il faut prendre, hardi !…

Et puis soudain, l’atelier se retrouva plong'e dans l’obscurit'e, une porte claquait, et Fandor ayant la sensation, cependant qu’il tr'ebuchait, violemment repouss'e par il ne savait qui au centre de l’atelier, qu’un homme s’enfuyait, hurlait :

— Il s’'echappe ! il s’'echappe !…

`A ce moment, Fandor ne savait plus o`u il en 'etait, ce qu’il disait, qui restait avec lui, qui venait de fuir…

Mais son ahurissement ne dura qu’une seconde, car la voix qu’il avait entendue au plus fort de la lutte, cette voix qui l’avait nomm'e, parlait encore, tr`es calme, railleuse…

C’'etait la voix de Juve !… Elle disait :

— C’est emb^etant ! les allumettes de la r'egie ne valent rien du tout !… Ah ! en voil`a une qui se d'ecide `a prendre…

Et, `a la vague clart'e de l’allumette, Fandor, qui s’appuyait `a la muraille, apercut Trokoff, qui, tranquillement, s’approchait d’un meuble, y prenait un cand'elabre, allumait une bougie, puis se jetait dans un fauteuil en demandant :

— Mais enfin, pourquoi diable, Fandor, t’es-tu costum'e en Fant^omas ?… Pour un prisonnier militaire, ca n’est pas du tout convenable !…

Trokoff, qu’il avait pris pour Vagualame, pour Fant^omas, qui tout `a l’heure encore le menacait de mort, c’'etait Juve ?

Fandor eut l’air si stup'efait, si ahuri, que Juve-Trokoff, le consid'erant toujours, reprit en souriant :

— Voyons, mon petit Fandor, t^ache donc de rappeler un peu tes esprits et de me r'epondre clairement… veux-tu ?…

Mais le journaliste haletait :

— Vous ! Juve ! vous ^etes Juve !…

Le policier haussait les 'epaules :

— Il y a des chances ! faisait-il… Enfin ! je vois qu’il faut que je parle le premier, parce que tu ne me sembl'es pas du tout en 'etat de discourir, toi !… Bon ! 'ecoute : je connais les Russes. Eux s’imaginent que je suis un de leur chef, Trokoff… Chef de conspirateurs, voil`a en effet, ma derni`ere transformation !… Donc, j’ai appris ce soir, que ces imb'eciles croyaient tenir Fant^omas, ils 'etaient convoqu'es ici pour juger ce bandit… je les ai accompagn'es en leur disant que c’'etait moi, Trokoff, qui les avais appel'es. Tu saisis ?… Maintenant, reporte-toi au moment o`u tu nous as vu entrer… Sais-tu qu’attach'e `a ton poteau tu faisais une 'epatante figure de Fant^omas ? une si 'epatante figure de Fant^omas, que pendant quelques instants, moi, Juve, je me suis presque demand'e si ce n’'etait pas v'eritablement le vrai Fant^omas qui 'etait en face de moi… Par bonheur, j’ai vu tes mains. On ne voyait que cela de toi, gr^ace `a cette cagoule dont on t’avait affubl'e, et tu n’ignores pas que le dessin des veines sur les mains est absolument caract'eristique pour chaque individu, au point qu’`a Vienne, le service de l’anthropom'etrie est enti`erement fond'e sur ce principe !… Je me suis dit :

« Ce Fant^omas, c’est mon petit Fandor. » Je n’ai plus eu qu’une id'ee : faire filer mes Russes. Seulement, quand je suis revenu, vous m’avez saut'e dessus, j’ai bien cru y passer… Bon Dieu ! si jamais tu avais tir'e un coup de revolver, tu risquais fort de me tuer, moi, Juve, et, apr`es cela, de tomber, toi, Fandor, victime de…

— De Naarboveck… de Naarboveck, qui est Fant^omas.

— Tu l’as dit, Fandor, et ce n’est pas malheureux. Vagualame, Naarboveck et Fant^omas ne font qu’un. Et une fois de plus, le Ma^itre du Crime ne joue pas sous son vrai visage, que personne ne conna^it d’ailleurs.

Mais Fandor soudain se dressa :

— Juve… Juve… nous sommes fous de rester ainsi `a discuter. Naarboveck vient de dispara^itre, il ne peut ^etre loin… Fant^omas, `a coup s^ur, doit passer chez lui, m^eme si, se sentant d'emasqu'e, il a d'ecid'e de dispara^itre `a tout jamais. Ne le laissons pas 'echapper ! Juve, pour Dieu, d'ep^echons-nous…

Mais le policier ne bougea point de son fauteuil…

— Comme tu viens d’'eprouver des 'emotions violentes, je veux bien te pardonner ta na"ivet'e ; Fandor, voyons, il y a d'ej`a trois minutes que Naarboveck s’est enfui, et tu t’imagines qu’il est encore temps de le rattraper ? C’est enfantin !

— Mais, je vous le dis, Naarboveck, forc'ement, va revenir chez lui. Allons le guetter, 'etablissons une sourici`ere…

— Nous ne pouvons pas arr^eter Naarboveck…

Поделиться с друзьями: