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ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
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Il n’obtenait point de r'eponse et, comme il venait de r'ep'eter sa question sur un ton 'etonn'e, enfin M me Drapier articula :

— Mais, monsieur, mon mari n’est pas l`a…

— Votre mari n’est pas l`a !

— Non, monsieur.

— O`u est-il ?

— Je n’en sais rien, il est sorti.

— Depuis combien de temps ?

M me Drapier consid'erait la pendule, elle calcula :

— Environ une heure trois quarts, monsieur…

— Ah c`a, par exemple ! fit le chef de la S^uret'e en se tournant vers ses inspecteurs, voil`a qui n’est pas ordinaire !

M. Havard froncait le sourcil, toussotait, s’agitait sur sa chaise `a la mani`ere de quelqu’un qui a bien envie de parler, de quelqu’un fort en col`ere et qui, cependant, se retient pour dissimuler ses sentiments.

Il reprit, dominant l’'emotion nerveuse qui faisait trembler sa voix :

— Madame, savez-vous `a quelle heure M. Drapier va rentrer ? Tout au moins savez-vous o`u il est en ce moment ?

Eug'enie Drapier se tordait les mains, elle les joignit dans un geste de supplication.

— Mon Dieu, monsieur, n’insistez pas ! dit-elle, j’ignore tout, absolument tout ! Rentrera-t-il, ne rentrera-t-il pas, le sais-je ?… Depuis le malheureux drame qui s’est produit ici, non seulement nous sommes affol'es l’un et l’autre, mais nous vivons plus 'etrangers encore que pr'ec'edemment l’un `a l’autre ; L'eon ne me dit rien de ce qu’il fait, il s’occupe encore moins de ce que je deviens. Ah, mon Dieu !… Mon Dieu !…

Le chef de la S^uret'e s’'etait lev'e, il se promenait de long en large ; il articula comme s’il se parlait `a lui-m^eme :

— C’est v'eritablement 'etrange !… extraordinaire !… Vous dites, madame, que M. L'eon Drapier est parti depuis une heure trois quarts, or voici quarante-cinq minutes `a peine que je t'el'ephonais avec lui et qu’il me r'epondait, de ce bureau o`u je me trouve actuellement :

« Vous n’avez qu’`a venir quand il vous plaira, je vous attends. »

M me Drapier trouvait toutefois une r'eponse `a faire au chef de la S^uret'e.

— Quand je vous ai dit tout `a l’heure, monsieur, que mon mari est absent depuis une heure trois quarts, je me suis tromp'ee, ce n’est pas tout `a fait exact. Je me souviens maintenant qu’il a d^u rentrer dans ces trois quarts d’heure, pour repartir au bout de quelques instants.

— Savez-vous s’il 'etait seul ?

— Je ne sais pas, mais j’imagine qu’il devait ^etre avec ce d'etective priv'e que mon mari a engag'e `a son service, il y a quelques jours de cela…

— Monsieur Mix ? interrogea le chef de la S^uret'e.

— Monsieur Mix, pr'ecisa M me Drapier.

Havard se tournait vers ses inspecteurs :

— Dites-moi donc, L'eon, demanda-t-il, vous qui ^etes au courant de tout ce qui se passe dans les officines de renseignements, avez-vous jamais entendu parler d’un certain M. Mix, d'etective priv'e ? Savez-vous d’o`u il vient ?

L'eon secouait la t^ete :

— Je l’ignore absolument, monsieur le chef de la S^uret'e, ce doit ^etre un nouveau, je n’ai jamais entendu prononcer ce nom-l`a devant moi… avant la nuit de combat… de l’autre jour…

Havard poursuivait, grommelant entre ses dents :

— Il faudra tout de m^eme que j’aie quelques renseignements sur cet homme ! `A quel titre et dans quel but se m^ele-t-il des complexes affaires qui gravitent autour de L'eon Drapier ? Il n’a pas l’air d’un imb'ecile, tout au contraire, et son attitude dans l’affaire de la Monnaie est tout `a fait `a son avantage. N'eanmoins, ce ne sont pas les hommes les plus b^etes qui sont les plus dangereux… Enfin, l`a n’est pas la question… Nous verrons !

Le chef de la S^uret'e s’inclinait devant M me Drapier.

— Veuillez m’excuser, madame, du d'erangement que je vous occasionne, je me retire !

Il ajoutait cependant d’un air pinc'e :

— La faute en est `a M. Drapier, je l’avais cat'egoriquement pri'e de m’attendre, de se tenir `a ma disposition ; il n’a pas cru devoir le faire, c’est bien !

L’air du chef de la S^uret'e 'etait si significatif que M me Drapier s’alarma :

— Oh ! monsieur ! supplia-t-elle, qu’entendez-vous par l`a ?

— Rien du tout, madame, fit s`echement le chef de la S^uret'e, si ce n’est que je m’'etonne fort du d'epart de votre mari cette nuit. Il y a l`a tout au moins de sa part, notez que je dis : tout au moins, un manque de courtoisie `a mon 'egard, que je ne puis m’emp^echer de noter !

M. Havard 'etait d'ej`a sur le seuil de la porte, lorsque Michel le rappela :

— Pardon, chef ! un instant…

— Qu’y a-t-il ? fit le haut fonctionnaire de la S^uret'e.

M. Havard rebroussait chemin et venait `a c^ot'e de Michel.

L’inspecteur de police 'etait accroupi devant un petit coffre-fort sur lequel on avait mis, quelques jours auparavant, les scell'es. Il regardait les cachets de cire rouge, ainsi que la bande blanche du papier qui dissimulait la serrure du meuble.

Il paraissait plong'e dans une contemplation myst'erieuse et celle-ci, qui durait trop longtemps au gr'e de la patience de M. Havard, attira `a Michel cette question de son chef :

— Eh bien quoi ? Comptez-vous vous endormir devant ces scell'es ?

Michel ne r'epondit pas directement, mais il demanda `a son chef :

— Dites-moi, chef, quel 'etait donc le juge d’instruction qui a mis les scell'es sur ces meubles ?

— Ma foi, fit Havard, je ne sais plus tr`es bien… C’est M. Cheminal, je crois.

— C’est bien ce que je pensais, fit Michel.

D`es lors, l’inspecteur de la S^uret'e se relevait, il paraissait pr^et `a s’en aller.

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