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ЖАНРЫ

Le Voleur d'Or (Золотой вор)
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— Alors ? interrogea Havard triomphant en se tournant vers M. Mix, que concluez-vous de ces traces ?

— Que voulez-vous ! fit M. Mix d’un air qui paraissait accabl'e, je suis oblig'e de me rendre `a l’'evidence. Les traces que vous avez relev'ees, ces empreintes de pas concordent 'evidemment de la facon la plus exacte avec celles de M. L'eon Drapier, le directeur de la Monnaie !

— N’est-ce pas ? s’'ecria Havard. Il appara^it donc bien certain que M. L'eon Drapier est venu dans cette cave apr`es six heures du soir, que c’est lui et lui seul qui a fait dispara^itre les louis d’or, et que c’est encore lui qui s’est sauv'e sur les toits ou, pour mieux dire, dans la rue Gu'en'egaud en y descendant par le tuyau de la goutti`ere, s’enfuyant devant nos poursuites !

— Je ne puis pas vous dire le contraire, articula M. Mix, cela para^it 'evident !

Havard ajoutait, toujours triomphant :

— J’ai une preuve de plus, que je me dois de vous faire conna^itre.

— Laquelle ?

— Hier soir, expliquait Havard, j’ai t'el'ephon'e `a M. L'eon Drapier de rester `a son domicile et de m’y attendre. Lorsque je me suis pr'esent'e `a ce domicile, L'eon Drapier n’y 'etait pas. Il s’est donc enfui, il est venu `a la Monnaie ; peut-^etre, `a l’heure actuelle, le mis'erable est-il en fuite ! Car, il n’y a pas de doute, c’est lui le voleur…

— H'elas ! murmura M. Mix, j’ai longtemps voulu croire le contraire ! Je m’'etais mis `a sa disposition pour le tirer d’affaire. Depuis, plus je connais sa mani`ere d’^etre, sa facon de vivre, les d'etails de son existence, plus je suis oblig'e de me rendre `a votre raisonnement. 'Evidemment, monsieur le chef de la S^uret'e, vous aviez d'ecouvert le myst`ere. Le coupable, c’est L'eon Drapier ! Le directeur de la Monnaie est un voleur ! Dieu veuille qu’il ne soit pas autre chose !

— Qu’entendez-vous par l`a ? interrogea Havard.

— Rien, monsieur, c’est une parole imprudente !

Le chef de la S^uret'e insistait :

— Je veux conna^itre le fond de votre pens'ee, parlez, je vous l’ordonne !

— Eh bien, fit M. Mix, qui paraissait de plus en plus troubl'e, il y a des choses qui maintenant me reviennent `a l’esprit. Votre d'ecouverte de la culpabilit'e de L'eon Drapier 'eclaire pour moi d’un jour nouveau certaines affaires, certains crimes jusqu’`a pr'esent demeur'es myst'erieux.

— Ah ! s’'ecria M. Havard, vous songez `a l’assassinat du valet de chambre Firmain…

Mix hocha la t^ete.

— J’y songe, en effet, monsieur.

Michel intervenait dans la conversation :

— Souvenez-vous, monsieur le chef de la S^uret'e, dit-il, que cette nuit nous avons remarqu'e que les scell'es appos'es dans le cabinet de travail de M. L'eon Drapier ont 'et'e arrach'es, puis replac'es, et que l’on a fait un faux cachet.

— Est-ce possible ? s’'ecria Mix, qui jouait merveilleusement la stup'efaction.

Havard, cependant, poursuivait :

— Du vol `a l’assassinat, il n’y a qu’un pas. Il est prouv'e, `a mon avis, que L'eon Drapier est le voleur de la Monnaie. Croyez-moi, nous ne tarderons pas `a d'ecouvrir le meurtrier de Firmain !

Mix interrogea :

— Et cette malheureuse Paulette de Valmondois ?

Le chef de la S^uret'e s’approchait de Mix :

— Assassin'ee, monsieur ! assassin'ee, elle aussi ! Et assassin'ee par son amant, j’en mettrais la main au feu d'esormais. Il la manqua une premi`ere fois, lorsqu’il tira sur elle le coup de revolver, il r'eussit `a l’achever en lui envoyant, d'etail horrible, par son fils, ce bouquet de fleurs empoisonn'ees.

Havard se tournait vers ses inspecteurs :

— Messieurs, d'eclarait-il, nous n’avons pas une minute `a perdre. Il s’agit de nous 'elancer au plus vite sur les traces de L'eon Drapier. Qu’on t'el'ephone `a toutes les gares ! Que l’on pr'evienne les postes-fronti`eres, les ports d’embarquement ! En tout cas, nous allons tenter une d'emarche qui vraisemblablement ne sera pas couronn'ee de succ`es, mais il ne faut rien n'egliger !

Havard se tournait vers Mix.

— Monsieur, fit-il, mes inspecteurs vont aller remplir les missions que je leur donne. Quant `a moi, je me rends, sans perdre un seconde, au domicile de L'eon Drapier. Voulez-vous m’y accompagner ?

— Ah ! monsieur ! fit le d'etective priv'e, c’est une cruelle 'epreuve que vous m’imposez l`a ! J’ai cru longtemps `a l’innocence de ce mis'erable et si, par hasard, il se trouve chez lui, lorsqu’il me verra en votre compagnie, il s’imaginera que je l’ai trahi…

— Il s’imaginera tout ce qu’il voudra ! articula Havard. Lorsqu’il s’agit de d'emasquer un coupable, la trahison n’est pas une infamie, c’est un devoir social, c’est un honneur !

Puis Havard ajoutait, se penchant vers Mix :

— Vous connaissez la disposition de la maison mieux que moi, vous me rendrez service en m’accompagnant. Je vous disais tout `a l’heure que j’'etais `a m^eme d’appr'ecier votre habilet'e, je ferai reconna^itre votre d'evouement, et s’il vous pla^it d’accepter une situation d’inspecteur au nombre de mes d'evou'es collaborateurs, votre nomination sera sign'ee en m^eme temps que l’ordre d’'ecrou de L'eon Drapier !

Caroline venait d’ouvrir la porte ; elle reconnut le chef de la S^uret'e.

— Votre ma^itre est-il l`a ? demanda celui-ci.

— Oui, monsieur, fit la vieille cuisini`ere, m^eme que monsieur est bien fatigu'e, bien malade. Si monsieur savait ce qui s’est pass'e ! Voil`a madame qui a disparu, rapport `a ce qu’elle a d'ecouvert que monsieur avait une ma^itresse !… Je demande un peu `a monsieur si madame devait agir de la sorte !… Surtout que la ma^itresse de monsieur est d'ec'ed'ee… L`a o`u il n’y a plus personne, le diable y perd ses droits !…

Havard avait jet'e un coup d’oeil de triomphe `a Mix, il p'en'etra dans la chambre de M me Drapier, o`u le malheureux directeur de la Monnaie 'etait demeur'e, abasourdi, atterr'e, depuis le d'epart subit et inattendu de sa femme.

Lorsqu’il vit entrer le chef de la S^uret'e en compagnie de Mix, L'eon Drapier se leva.

— Monsieur, d'eclara le chef de la S^uret'e, je suis heureux de vous trouver enfin `a votre domicile ! Je m’apercois que j’arrive `a temps et que, d'ecid'ement, la justice aura le dernier mot ! Au nom de la loi, je vous mets en 'etat d’arrestation, car vous ^etes inculp'e non seulement des vols commis `a la Monnaie, mais encore du double assassinat du malheureux Firmain et de votre infortun'ee ma^itresse, la fille Poucke, dite Paulette de Valmondois !

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